PREMIÈRE LEÇON DE TÉNÈBRES
Pour quel sombre soldat pousse l’herbe des tombes
Quelle offensée lui a planté son coutelas
Pour quelle folle ivresse est-il mort au combat
Pourquoi ce goût de vase aux anguilles des Dombes
Un vent froid a chassé le vol blanc des colombes
Jamais plus tes longs doigts caressant mes cheveux
La peur a effacé les rires de nos jeux
Des milliers de corbeaux envahissent la combe
Quel aviateur fou a pu lâcher sa bombe
au-dessus des prairies et des vergers en fleurs
La promesse des fruits n’atteindra pas son heure
Déjà sur l’eau du lac les feuilles mortes tombent
Un goudron irisé fait clapoter la boue
Venu du plus profond des siècles de mémoire
un dinosaure enfoui ouvre son écritoire
Libérée de ses fers la haine se dénoue
De quel ogre affamé calme-t-on le courroux
en sacrifiant la fine fleur de la jeunesse
À quelle vierge pâle a-t-on coupé les tresses
pour offrir l’innocence à ce monstre jaloux
Une étrange fanfare accompagne les roues
d’un corbillard grinçant tiré par deux juments
Le chien d’un vagabond me tient lieu de parent
Mon amour est couché L’espoir est à genoux
ALAIN DEGANDT – Mars 2015 *
(*) Texte retravaillé à partir de l’une de mes anciennes chansons
<a class=”eAuteurInfo” href=”http://www.eauteur.com/” rel=”a5e2c”>Droits d'auteur protégés</a>
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