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- Ce sujet contient 28 réponses, 13 participants et a été mis à jour pour la dernière fois par DDavid35, le il y a 10 années.
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- 15 octobre 2012 à 0h54 #155252
Bonsoir,
Merci beaucoup Plume pour votre réponse si détaillée. Je vais tout de suite l'imprimer pour l'étudier.
Concernant la francisation, chaque donneur de voix est bien sûr libre de ses choix, mais il faut tout de même noter qu'elle disparaît. La francisation m'apparaît un peu comme un vestige de temps révolus où l'Europe dominait encore crânement le monde. Il suffit de voir: Pékin redevient Beijing, Calcutta redevient Kolkata; en philosophie Avicenne est de plus en plus prononcé Ibn Sīnā, ou Averroès Ibn Rushd, Confucius s'entend de plus en plus Kǒng Zǐ (prononcé Kong-tseu). Mais encore une fois, ceci est juste une remarque, chaque donneur de voix est entièrement libre de ses choix.
Pour finir, je vois que je n'ai pas encore eu de réponse concernant le fichier déposé ci-dessus pour une lecture de Spinoza. Comme tout est déjà près dans ma tête, j'aimerais commencer dès que possible. Et encore une fois : la qualité n'a pas besoin d'être très bonne, le micro interne de votre portable peut suffire; j'ai juste besoin d'entendre les prononciations.
En remerciant par avance celui ou celle qui me rendra ce service, je vous souhaite à tous et à toutes une très bonne nuit,
Ahikar
18 octobre 2012 à 19h54 #155264Bonjour Ahikar,
Voici la réponse de Shmuel Retbi, sur la prononciation, en hébreu, des mots que vous avez demandés :
Préambule:
Les noms de la Bible sont arrivés dans la culture occidentale par toutes sortes de canaux qui en ont changé la prononciation (et aussi, le sens, ce qui n'est pas notre sujet). L'ennui, c'est que l'hébreu parlé ou prié a lui aussi évolué pendant ces 3000 ans. L'hébreu israélien est un mélange des prononciations en usage chez les Juifs d'Orient et d'Afrique du nord, et celles des Juifs d'Europe orientale. En grandes lignes les différences sont les suivantes:
La lettre Bet B peut porter un accent ou non. Les Orientaux la prononceront toujours B, mais les Européens font la distinction entre B et V. L'hébreu israélien a adopté cette distinction.La lettre Tsadi se prononce Sadi en Orient, avec un claquement de langue vers le palais. Les Européens le prononcent ts et cette prononciation a été généralement adoptée.Il y a deux sortes de voyelles A en hébreu. Les communautés orientales les prononcent généralement A. Les Européens distinguent le patah' A du kamats O. En Israël, le kamats est prononcé A à la façon des communautés orientales: dans 90 % des cas et, selon des règles précises de grammaire, est prononcé O.
Il existe plusieurs voyelles qui forment le son é. L'une d'elle est prononcée éï comme dans le mot « vieille » chez les Européens. Les orientaux prononcent systématiquement é . C'est cette dernière vocalisation qui préside en Israël.
La dernière différence majeure réside dans la prononciation des e muets en début de mot. Prenons le terme Shkalim, pluriel de shékél, la monnaie locale: les Européens prononcent Shkalim, les orientaux prononceront Shékalim. La façon européenne a été adoptée en Israël, sauf pour la lecture de la Tora, où même les Ashkénazim européens font entendre le son é en début de mot.
Deuxième problème: certains noms sont passés de travers mais sont reconnus d'intérêt public: Moïse et Josué au lieu de Moshé et Yéhoshoua. Il faut décider de ce que l'on fera dans un cas comme celui-là. J'hésite beaucoup lorsqu'il m'arrive à donner des commentaires bibliques à des groupes de nouveaux immigrants francophones. En général, j'emploie les deux prononciations la première fois, puis continue avec la pronciation israélienne. Exemple:
Moïse, Moshé, enseigne… Josué, Yéhoshoua avait dit…
Ce que je peux faire dans les exemples ci-dessous, c'est donner la prononciation israélienne telle qu'elle s'entend à la radio, ou à la lecture de la Tora. Au quel cas, les e muets en début de mot ne seront plus bouffés et apparaîtront comme é.
Enfin, il faut savoir qu'il y a 6 sons en hébreu moderne: a é ö ou i et e muet.
Un livre, Sefer, se dit: séfér et non séfère. Il n'y a pas de è . Le son o est un ô. La langue d'informatique Cobol se prononcera partout: côbôl et non caux bol.
J'écrirai ici la voyelle ou sous la forme de u. Les sons français an et on n'existent pas. Un mot terminé par an doit se dire …ann, un mot terminé par on: …onn
Il nous reste le son ch: il y a deux ch, le ch à l'allemande comme dans acht 8, et le h' à l'orientale, comme dans le Roi HHHHHHHHasan II du Maroc. Ce sont deux lettres complètement différentes. Les Européens les prononcent toutes les deux ch, mais les Orientaux font encore la distinction. Si Ahikar arrive à les prononcer toutes les deux à la bonne heure! Je représenterai le son HHHHHassan par la graphie H', et la lettre ch par ch. Le son qui commence le mot chat sera ici sh.
Aben Ezra => Evén Ezra
Chananéen => cananéen (ce n'est plus de l'hébreu, c'est déjà du français, il n'y a donc aucune raison de garder un ch qui n'existe d'ailleurs pas dans l'hébreu d'origine. Le pays de Canaan, c'est Kénaan en lecture de Tora, et Knaan en hébreu moderne)
Chanaan => kénaann
Og, roi de Basan => Og, Roi du Bashann (LE Bashan et non Bashan tout court)
Jaïr, fils de Manassé => Yaïr fils de Ménashé
les Gessurites et les Mahatites: je n'ai pas le souvenir de ces termes, donc Ahikar avisera
le royaume de Basan => le royaume du Bashan
Abraham poursuivit les ennemis jusqu’à Dan => Avraham … Dann
les rois qui régnèrent sur Edom => édomm
le Chananéen habitant à Gazer => Guézér
la libération de Joachin => Yéhoyachin (ch comme 8 en allemand: acht)
dans Seir habitaient auparavant les Horréens => séïr
se soit marié avec Thamar => Tamar
Sichem => Shchém (Ici, je laisserai tomber le e muet de Shéchém, car le nom désigne aujourd'hui encore la ville de Naplouse, c'est le même endroit cela fait près de 4000 ans maintenant).
Chusan Rasathaïm => h'ousann rishata rishatayim (le méchant entre les méchants)
Othoniel fils de Cénez => Otniyél fils de Kénaz
Aod et Samgar furent juges => éhoud et Shammgar
Jabin, roi de Chanaan => Yavinn roi de Canaan (ou Kénaann, dur à dire)
Abimélech => Aviméléch
Thoa, fils de Phua, Jephté fut jugea => as de souvenir, regrette…
Abesan le Bethléemite => Ivshann l'homme de Bét lé'hém
Ahialon le Zabulonite => Ah'iya, l'homme de Shilô
Heli => éli (ce n'est pas le prophète Elie, c'est le Grand Prêtre 'éli, à prononcer comme le r pa'isien, réli, si on veut, on n'est pas obligé de vouloir)
Joram, fils d’Achab => Yoramm fils d'Ah'av
Joram, fils de Josaphat => Yoram fils de Yéhoshafat
Ochozias => Yoshiyahu (tous les « ahu » de la Bible sont passés comme « as » en grec, quel malheur!)
le règne d’Amri => le règne de Omri
Cariathiarim => connais pas
Tholmaï, fils d’Ammiud et roi de Gessur => Talma, fils de Amihud, Roi de Guéshur (Guéshour)la ressemblance des lettres en hébreu, en particulier du Kaf et du Bet, => kaf Bét
du Jod et du Vau, => Yod Vav
du Dalet et du Res => Dalét Résh
les lettres He, Mem, Nun, => mémm noun
Tet ;
le mot Nahgar => nagar
Jérusalem et non Jérusalaim. => YéroushalayimVoici le lien vers le fichier audio : http://dl.free.fr/uEBMpsX8b
Cependant, si je peux émettre un avis, il me semble que l'orthographe de certains noms ayant été francisée, vous devriez peut-être aussi adopter la prononciation francisée. Ainsi, il pourrait paraître étrange, pour des oreilles françaises, d'entendre « Avraham » au lieu d' “Abraham », « Yoshiyahu » au lieu d' »Ochozias » (qui, il me semble, se prononce « Okozias » en français). A vous de trouver un juste milieu entre la prononciation française et la prononciation hébraïque.
Cordialement,
Plume
19 octobre 2012 à 1h53 #155267Bonsoir,
Je vous remercie infiniment M. Shmuel Retbi – ainsi que Plume – pour cette réponse.
Je suis vraiment comblé. Je n'aurais jamais osé espérer une réponse aussi complète.
Je trouve vraiment ça très “chouette” de travailler ensemble. Il y a quelque chose de magique dans les rapprochements que crée Internet : si loin et pourtant si proche.
Cordialement,
Ahikar
19 octobre 2012 à 9h38 #155268Merci beaucoup pour vos conseils très précieux.
Ils vont de beaucoup faciliter mes lectures.
Cordialement
Milady
15 février 2013 à 13h19 #155625t euphonique
Bonjour,
A la lecture de la phrase ci-dessous, j’ai mis un t euphonique entre doive et être. A la relecture, je me dis – même si c’est moins beau – qu’il serait incorrect de le laisser. Je serais intéressé d’avoir un ou deux avis sur ce point. Merci par avance.
« Que pour la parfaite intelligence de ces livres l’enquête entreprise dans le précédent chapitre sur leur véritable auteur doive être du plus grand secours, c’est ce qui ressort aisément des passages mêmes que nous avons cités pour confirmer notre manière de voir et qui, sans elle, devraient paraître à tous très obscurs. » (Spinoza)
Bien amicalement,
Ahikar
15 février 2013 à 13h34 #155626Bonjour,
Je pense comme vous qu'il faut l'enlever.
Ce sera , à mon avis, grammmatical et correct.
Bon après-midi.
Domi
15 février 2013 à 14h33 #155627Belle prudence, en effet! Surtout pas de “t” ici, qui n'a pas lieu d'être: on fait naturellement la liaison “doiv'être”.
Bonne lecture.
Pomme
16 février 2013 à 2h08 #155628Bonsoir,
Merci beaucoup Domi et Pomme de m’avoir répondu si rapidement. Ça y est, le t est enlevé !
Je vous souhaite un très bon week-end.
Ahikar
14 mars 2013 à 12h18 #155691Bonjour,
Liaison en “d” prononcée “t”.
Existe-t-il des exceptions ? Dans la phrase ci-dessous ne peut-on pas faire une liaison en « d » ?
« …suivant que la souveraineté de l’Union se resserre ou s’étend elle-même. » (Tocqueville)
En vous remerciant par avance pour vos réponses.
Bien amicalement,
Ahikar
14 mars 2013 à 13h00 #155692Bonjour,
Je crois que le “d” muet prend le son “t” quand il est en liaison avec un son voyelle qui suit.
Exemples: “grand homme” “grand amour” “prend-il ?”.
J’ignore s’il y a des exceptions à cette règle.
Bien cordialement,
Bernard14 mars 2013 à 14h24 #155693S'étend-elle même = s'étenT elle même
S'étend d'elle même= s'étent D'elle même
17 mars 2013 à 12h55 #155701
Merci beaucoup Bernard et Orphée pour vos réponses.
Orphée, vous avez parfaitement raison. Une liaison en d induirait d’ailleurs une erreur (« d'elle-même » au lieu d' « elle-même »).
Encore merci.
Ahikar
28 août 2014 à 12h15 #156944Bonjour à tous,
Je reviens sur le sujet des liaisons (parfois troubles ou dangereuses). Comme, apparemment, je ne suis pas la seule à me prendre les pieds dans ces liaisons, je vous signale ci-dessous un petit exercice proposé sur un site québécois et qui permet de faire le point :
http://www.oqlf.gouv.qc.ca/ressources/divertissements/qcm1/qcm_20060223.html
Bien-z-à vous,
Plume
17 décembre 2014 à 14h39 #157134Bonjour et merci,
Très bien cet exercice ! Et qui prouve bien que vous n'êtes pas la seule à vous “prendre les pieds dans ces liaisons” (j'aime beaucoup la formule).
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