Accueil › Forums › Textes contemporains › (N) RABIE – L’Eternel (Extrait – chapitre 3)
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- 24 septembre 2018 à 13h29 #14478124 septembre 2018 à 13h29 #161318
Satut à tous,
J'ai le plaisir de partager avec vous le chapitre 03 de mon roman inédit.
cordialement.
rabie
Deux années plus tard, c’était un matin d’automne, les feuilles fatiguées quittaient les branches tremblantes des arbres, le soleil intimidé s’apparaissait lentement mais les nuages voyageuses le mettaient de nouveau dans la cachette. Le temps était ni mélancolique ni heureux, ni hospitalier ni fâché, il était tout simplement jaloux de tous ces ravissants étudiants qui venaient de tous les coins du monde s’installer au milieu du quartier latin. C’était le premier jour de Sami et Réda à la Sorbonne. A son entré, Sami était directement frappé par les deux statues qui s’opposent pour donner la double dimension de la faculté. Victor Hugo à gauche, Luis Pasteur à droite. Les deux gardiens du paradis parisiens. Le premier inspire la lettre. Le second fascine la science. Sami a pensé alors : « qui sont les deux personnages pouvant jouer le même rôle dans son passé ? » La réponse n’était pas difficile concernant Avicenne, il était le grand professeur, médecin et philosophe. Déjà le fait de transformer son nom d’Ibn Sina à Avicenne donna l’impression de son importance dans la marmite universelle du savoir. Quant au second, elle était un peu délicate, pourquoi Hugo parmi d’autre, s’il a été choisi parce qu’il a pu réunir la poésie et la prose, alors son homologue ne serait, sans aucun doute, que celui qui a inspiré la devine comédie de Dante, c’était Abou Alalaa al Maarri, l’auteur de l’Épître du pardon. Très rapidement les inscriptions prirent fin et les cours commencèrent. C’était un miracle, après des années de tentatives, la Sorbonne donna son accord aux deux amis à la fois. Avant, tous deux avaient reçu l’avis favorable, mais la saison et l’université étaient différentes. Alors ils ont laissé tomber l’affaire. Soit on y va ensemble soit on reste là. C’était l’accord amical.
_ « Les deux, à fois, ensemble était un don divin. » Déclara Hélène.
_ « En quelque sorte oui, mais elle n’était que la réalité. Des fois, la vie nous empêche de faire le moins pour nous offrir le plus. C’était exactement notre cas. Nous avons raté un match là-bas pour emporter un championnat ici. La vie n’est qu’un jeu » ajouta Sami.
_ Alors c’est le résultat final qui compte ?
_ C’est tout à fait.
_ Et la manière ! Que penses-tu ?
_ C’est toujours dans le respect des règles.
_ Ce n’est pas ça que je voulais, je voulais te dire, en respectant les règles, comme tu viens de le signaler, est-ce qu’on peut avoir un résultat sans avoir du plaisir là-dedans, c’est-à-dire, avant la fin joyeuse ?
_ Je peux dire oui comme je peux dire non. Lier l’art à la manière est naturellement plus préféré. Mais rien n’est garanti en avance.
_ Si c’est rien n’est garanti en avance, on risquerait de perdre tous si on ne prend pas un peu de plaisir avant le sifflet.
_ C’est justement-là que repose le charme de la chose. Le suspens éternel du jeu. Affirma Sami avec un accent plein de plaisir.
Hélène le salua et se faufila dans la foule estudiantine. C’était la première discussion sérieuse de Sami depuis des mois. La nouvelle vie le surprenait de jour en jour et il était dans une course contre la montre. Réda était. Au contraire un peu à l’aise. Il tenait beaucoup de temps pour ses collègues. Mais, ce soir-là, il parait un peu agité. Il était alors en compagnie d’Hélène à la cour lorsqu’il la surprenait :
_ Je dois partir maintenant, c’est l’heure. Dit Réda en essayant de se lever.
_ Attends un peu ! Nous n’avons pas encore terminé notre discussion. À vrai dire, je ne suis pas ici pour cela. Ne me dis pas que tu n’es pas au courant. Répliqua Hélène.
_ Mais qu’est-ce qu’il y a ? De quoi parles-tu ? Tu sais très bien que je m’en fiche de tous. Je n’aime pas perdre mon temps en parlant des autres.
_ Moi non plus Réda. Tu sais ça mieux que personne d’autre.
_ Alors !
_ Notre collègue Sami m’a parlé de l’islam, j’ai trouvé ce qui a dit intéressant. Ça fait un bon moment que j’ai commencé à me renseigner sur ce sujet. Mais ce qui s’est produit hier était vraiment terrible. Est-ce vraiment l’Islam qui est derrière tout cela. Je n’arrive pas à comprendre comment peut-on trouver des excuses religieuses à ces actes. La religion est faite pour adorer et non pas pour tuer. C’est tous que me parait utile !
_ Oh mon Dieu. Soupira Réda.
_ Qu’est-ce qu’il y a Réda ? Tu es musulman comme Sami. N’est-ce pas ?
_ Franchement c’était le passé. Et je ne veux voir que le futur. Si je suis musulman ce n’est pas parce que j’ai voulu l’être, tout simplement parce que mes parents étaient des musulmans. C’est tout ce qu’il y a. D’ailleurs je pense que c’est ton cas aussi, je ne vois aucune trace d’une pratique religieuse sur ton comportement. N’est-ce pas ?
Hélène le regarda fixement, puis lui répondit :
_ C’est vraiment ce que tu crois sur moi ?
Réda fronça ses sourcils, et jeta un regard lointain comme s’il voulait prendre assez de confiance, et enfin il reprit :
_ Ici, en France, je crois que c’est la règle générale, partout, là où je circule, tous les gens sont les mêmes. Je te trouve comme les autres, tu ne fais pas l’exception Hélène.
_ t’avais tort Réda, je t’ai cru plus attentif. Y a quand même plein de différences entre les personnes…
Réda l’interrompit :
_ On parle de la religion, je pense…
_ C’est tout à fait… continua Hélène. tu généralise trop Réda, il faudrait prendre en compte les spécificités de chaque personne. Chacun a sa propre manière.
_ Je ne te comprends pas Hélène. La religion c’est la religion. Ce sont des pratiques communes de la communauté qu’elle l’adopte. Peut être qu’il existe plusieurs doctrines dans chaque religion mais c’est l’appartenance à l’une de ces doctrines qui marque le comportement de ses individus.
_ Il me semble Réda que t’es entrain de faire une sorte de comparaison dont la référence est toujours mystère pour moi.
_ Si les détails sont toujours des mystères pour toi, je ne pense pas que le titre soit aussi mystérieux. Soyons raisonnable un peu, juste un peu Hélène. C’est vrai que mon premier entourage reste toujours ma première boussole envers le monde, mais on est quand même des êtres vivants, on essaye toujours de s’adapter avec les nouveaux milieux, exactement comme les plantes et les animaux. Mais la boussole restera toujours une boussole. D’ailleurs, ce n’est pas réservé exclusivement à moi. Regarde-toi Hélène ! Tout ce que je viens d’avouer s’applique aussi sur toi et sur les autres. Je ne suis pas une exception. T’avais une vision et tu veux la généraliser sur tout le monde.
Hélène remarqua le ton excité de Réda et comprit aussitôt qu’elle lui a poussé loin qu’elle voulait, alors, elle corrigea :
_ T’as attiré mon attention sur un point que je n’avais pas eu l’intension auparavant Réda, mais c’est un peu compliqué.
L’accent calme et confiante d’Hélène agita Réda de plus en plus, et Il se sentait pour la première fois qu’elle lui méprisait. « Comment puis-je expliquer cette curiosité sans fin qu’elle m’éprouve sans pour autant me laisser assez d’espace pour la feinter ou faire des manœuvres d’esquive. Alors, je n’ai pas d’autre choix. » Se dit-il. Puis, il s’adressa de nouveau à Hélène avec un ton très fâché :
_ alors, Hélène ! Soyons claire ! Je ne sais pas qu’est-ce que Sami t’a dit sur l’islam, peu importe, je te dirais ce que Sami n’ose pas à te dire.
Hélène lança un sourire malicieux en déclarant :
_ Je serais ravi. Vas-y !
Aussitôt, Réda se mit debout, et commença son discours :
« Je te vois contente. C’est très bien. Je suis heureux pour toi. Hélène ! Écoute-moi ! Je suis musulman. C’est une réalité que je ne peux pas nier. C’est tout à fait comme je suis Algérien. Tout simplement parce que je suis né sur la terre Algérienne. Je suis musulman parce que je suis né sur une terre musulmane. Je ne parle plus dorénavant allégoriquement. Je ne suis pas pratiquant. Je ne pratique pas l’islam dans ma vie. Tout ce qui me le lie c’est quelques habitudes. Je ne représente pas un cas isolé, là-bas, là où je suis né et grandi, y a plein de cas pareils, je pourrais même dire que c’est la majorité. Je sais très bien que tu trouves ça bizarre mais c’est la réalité. La réalité toute neuve. Comme ça nue et sans maquillage. Je sais très bien que tu veux écouter mes arguments. Alors, c’est ma mission actuelle. Je suis là pour te faire part de l’affaire. Dans l’islam, la prière est le premier pilier pratique. Elle s’exerce impérativement dans la mosquée, cinq fois par jours. La deuxième prière du vendredi prend une place importante, elle s’appelle la prière de vendredi, et elle est précédée d’un discours. C’est uniquement pendant cette prière que la mosquée soit remplisse, pendant toutes les autres prières on trouve un taux de remplissage extrêmement varié, ce que nous intéresse maintenant c’est le minimum qui pourrait atteindre 5 %. C’est le cas de la prière de l’aube. Alors l’excuse du travail est vaine. C’est une question purement de pratique. Comme tu vois 95% ne pratiquent pas régulièrement le premier pilier de leur religion. Et même si t’enlève le taux de participation à 20 % qui est presque rare, sauf dans des cas privilégiés comme l’hiver lorsque l’heure de ladite prière coïncide avec l’heure du départ au travail, tu trouveras 80% non réglementaires. C’est la première remarque. On passe maintenant au discours pronnoncé le vendredi, un prêcheur sur 10 ayant un niveau universitaire. Les autres neuf, allait du troisième AS jusqu’à le quatrième moyenne. Ce sont les cas règlementés. En cas d’absence ou d’inexistence, un volontiers ou un ouvrier de la mosquée sans niveau scolaire les remplace. Essaye maintenant Hélène d’imaginer avec moi le contenu de 90% des discours délivrés dans les mosquées. Parmi l’assistance on trouve des médecins, des enseignants de tous les niveaux, des docteurs dans toutes les spécialités. Etc.
Hélène le regarda attentivement, stupéfaite de son éclatement inopiné, mais elle voulait écouter plus, c’est une occasion à ne pas rater, alors, elle lui orienta :
_ Je ne comprends pas comment une personne sans niveau pourrait-elle donner des leçons à des docteurs ? Vraiment c’est incompréhensible ! Comment un docteur qui à passé la plupart de son âge sur les bancs d’études accepte cette situation tragique ?
_ Moi aussi, je n’ai pas d’explication. Répondit Réda désespérément. Puis il enchaina : Comme je t’ai dit tout à l’heure, j’ai abandonné ces habitudes depuis longtemps, personnellement je n’ai pas pu supporter qu’un analphabète me fasse une leçon de moral ou de savoir. Et quand je dis analphabète, je sais très bien qu’est-ce que je dis, et je sais très bien ce que veut dire le mot analphabète. Ces gens-là ne peuvent pas lire correctement les caractères dessinés sur les papiers de grand format qu’ils accompagnent pendant leurs prêcheries… C’est de la folie.
_ Si je ne me trompe pas Réda, t’as dit tout à l’heure que c’est le premier pilier, je comprends alors qu’il y en a d’autres ? Questionna Hélène.
_ Je te vois satisfaite ! dit Réda en hochant la tète. Il faut que tu sache Hélène que si je te fais aujourd’hui cette confession ce n’est pas parce que tu es charmante et que j’aimerais attirer ton attention. C’est sûr, tu es magnifique, tu n’as pas besoin de ma reconnaissance envers ta beauté extraordinaire, tout le monde te dit ça. Crois-moi que ce n’est pas pour cette raison que je te parle maintenant. Si je t’avoue ceci c’est parce que je ne peux plus supporter, j’ai fait tout mon possible pour m’en débarrasser et j’ai cru pour quelques temps que j’ai réussi mais ton interrogatoire sans fin sur mon passé m’a complètement débordé. Je suis désolé Hélène. C’est tout ce que j’ai à dire pour aujourd’hui!
_ je suis navré Réda, je n’ai pas pensé que tu es touché à ce point. Excuse-moi Réda ! Je suis vraiment désolé. Supplia Hélène.
_ Le fait est fait. Répondit Réda d’un ton sec.
Quelques instants passèrent après en silence, Réda ne savait pas quoi dire. Hélène non plus. Alors sans rien dire, Réda se leva tranquillement, puis il s’adressa de nouveau à Hélène :
_ À demain Hélène. Je serais peut-être prêt à continuer mes confessions.
29 septembre 2018 à 11h00 #161332Bonjour Rabie.
Je vous avoue ne pas bien comprendre pouquoi vous postez des chapitres de votre roman. Je n'ai d'ailleurs pas vu passer le chapitre 1, peut-être y expliquiez-vous votre démarche.
Je me permets néanmoins de vous signaler qu'il vous faudrait progresser un peu dans l'usage de la langue française, ou au moins faire corriger votre texte: les fautes lexicales et grammaticales sont nombreuses. La qualité de ce site exige un niveau d'expression correcte que votre texte n'atteint pas.
Je vous encourage à poursuivre vos efforts.
Cordialement,
Pomme
30 septembre 2018 à 12h47 #161341Bonjour Pomme.
Je suis très heureux d’avoir eu cette attention de votre part.
En réalité, je suis poète d’expression arabe, et j’ai déjà publié un recueil depuis quelque temps. Mon histoire avec le français a commencé lorsque j’ai entamé des études universitaires en langue française comme deuxième diplôme, et qui sont encore en cours. C’est un travail dirigé sur une fable de LAFONTAINE, La mort et le mourant, qui m’a inspiré l’idée de vivre l’aventure d’écrire en français, d’abord j’ai écrit une petite nouvelle d’environ quatre pages. Etant très content de cet exploit, l’exploit d’écrire quatre pages entières en français ! Alors j’ai bossé d’avantage pour la développer afin d’obtenir le roman dont ces deux chapitres ont été extraits.
Mon objectif derrière ma décision audacieuse de poster quelques chapitres sur votre respectueux site était de savoir à quelle distance je me suis retrouvé actuellement par rapport au bon usage du français.
Etant satisfait de votre guidage, permettez moi de vous remercier très chaleureusement.
Cordialement,
Rabie
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