Je le vois mourir, c'est pour nous qu'il meurt!
C'est d'Amour que je vois saigner son coeur.
Et ce qui le rend encore plus pâle,
Ce surplus de douleur qui lui fait mal,
C'est mon péché qui le pique au côté.
Oui, cette tristesse au fond du regard,
C'est moi, qui suis en face un peu hagard,
Près de la foule qui le crucifie.
Comment suis-je passé à l'ennemi!
Il était mon ami, il m'a aimé…
Et moi je ne veux pas l'abandonner…
Mais la foule en furie hurle si fort,
Je fuis… et ce regard qui m'aime encore!
La foule m'entraîne et toute ma peur
Lui met au front ces gouttes de sueur.
La foule encor' veut m'écarter de lui,
Mais à son regard comment échapper?
Avec la souffrance du crucifié,
Il s'y trouve une douceur infinie,
Quand, au chant du coq, ma voix le renie.