Au vin mauvais…

Bonjour …

“Logion 28.
1) Jésus a dit : Je me suis tenu au milieu du monde et je me suis manifesté à eux dans la chair.
2) Je les ai tous trouvés ivres, je n’ai trouvé personne parmi eux qui eût soif,
3) et mon âme a été affligée pour les fils des hommes parce qu’ils sont aveugles dans leur cœur et ils ne voient pas. Car vides ils sont venus au monde, vides aussi ils cherchent à sortir du monde.
4) Cependant maintenant ils sont ivres ; quand ils auront évacué leur vin, alors ils se repentiront.

”
https://www.jepense.org/evangile-thomas-texte/#:~:text=Logion%2028.,ils%20se%20repentiront.

La scène… qui va suivre… je l ‘ ai… de mes yeux… vue !…
Elle m’ a laissé… bouche bée… Une épiphanie…
Sans attendre… j ‘ en ai porté le témoignage… en vers de mirliton… Un poète… certes… pourrait en extraire…

Perché sur le manche à balai
qui retenait les deux volets
Pigeon étranger aux pigeons
à ras de graine éparpillée
Seul au-dessus de la mêlée
dans sa blancheur immaculée
Il regardait vers l ‘ horizon
tenté – qui sait – par le plongeon
dans la cohue de ces gloutons
dont l’ oeil tout rond obnubilé
par tant de graine dispensée
sur le ciment de la croisée
avait du ciel tout oublié
Un petit saut et c ‘ était bon
Mais il restait sur le bâton
qui retenait les deux volets
comme les ailes empêchées
de ses aveugles compagnons
Juste au-dessus de la mêlée
de bien plus haut que ce bâton
Pigeon familier des pigeons
il avait l’ air de les garder
de leur donner bénédiction
mais sans la moindre illusion
empli plutôt de compassion

La dernière graine avalée
jusqu ‘ au dernier tous envolés
pour de domestiques trajets
Il s’ elança vers l ‘ horizon
noyant dans la blancheur sans fond
sa blancheur immaculée

Dans cette page il reparaît
juste au-dessus de nous perché
pour terminer sa mission

Son blanc plumage secoué
de tous ces mots éclaboussés
comme les graines crepitées
des coups de bec des g ris pigeons
à ras de graine eparpillée
Loin de ces vers de mirliton
il s ‘ envole sans déception
noyer dans la blancheur sans fond
d’ une page inviolée
sa blancheur immaculée

L ‘ aile de sa benediction
le ciel vous en ait effleuré

Ça a eu lieu comme ça… exactement… je n’ ai rien modifié… aucun enjolivement…
Ce n ‘ etait pas une colombe… non… un pigeon absolument blanc … je n’ en ai jamais vu d ‘ autre…
Perché sur le bâton… pendant que ses congénères s’ empiffraient… il n ‘ en a pas bougé… et quand tous furent repartis… alors il s’ en alla… sans avoir avalé une seule graine !…

C ‘ était… il y a un quart de siècle… sur le rebord de ma fenêtre…
Bouche bée…