Accès au patrimoine numérisé à la BnF : un recul sans précédent

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8 sujets de 1 à 8 (sur un total de 8)
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    Messages
  • #143754
    Christine SétrinChristine Sétrin
    Participant
      #155556
      Christine SétrinChristine Sétrin
      Participant
        #155563
        Cécile BelluardCécile Belluard
        Participant

          Bonjour,

          Concrètement, en quoi cela va t'il impacter sur notre travail de lecteurs? 

          Que va t'il nous rester? 

          Que devons nous et que pouvons nous enregistrer?

          Merci

          #155566
          Christine SétrinChristine Sétrin
          Participant

            Bonsoir Rigolant,

            Je crois que dans l'immédiat ça ne va pas changer grand-chose par rapport aux fonds déjà numérisés et accessibles gratuitement. Le projet évoqué dans ces articles concerne de nouvelles incorporations au catalogue.

            C'est juste qu'il un peu dommage que la BNF s'engage dans des partenariats avec des entreprises privées leur laissant des droits exclusifs d'exploitation sur les oeuvres numérisées et restreignant l'accès au public.

            Quelques citations de la Charte du domaine public d'Europeana (je vous rappelle que Gallica est intégré dans Europeana) :

            – La protection du droit d’auteur est temporaire,
            – Ce qui fait partie du domaine public doit rester dans le domaine public.
            – L’utilisateur légitime d’une copie numérique d’une oeuvre du domaine public doit être libre de (ré-)utiliser, de copier et de modifier l’oeuvre.

            – Aucun autre droit de propriété intellectuelle ne doit être utilisé pour reconstituer l’exclusivité sur le matériel du domaine public

            – Les partenariats public-privé sont devenus une solution de financement des efforts de numérisation à grande échelle. Les agrégateurs de contenus commerciaux paient pour la numérisation en échange d’un accès privilégié aux collections numérisées. Ces activités sont considérées comme une raison pour tenter d’exercer le plus grand contrôle possible sur les reproductions numériques des oeuvres du domaine public. Les organisations réclament des droits exclusifs sur les versions numérisées du domaine public et créent des relations exclusives avec des partenaires commerciaux qui entravent l’accès gratuit.
            Lorsque cette exclusivité bloque les contenus numériques et empêche leur accès et leur réutilisation par des enseignants, innovateurs et citoyens, les organisations de la mémoire peuvent mettre leur mission principale en péril et compromettre leur relation avec les utilisateurs. Les oeuvres du domaine public sous leur forme analogique doivent rester disponibles gratuitement sous forme numérique et la numérisation de ces oeuvres permet un meilleur accès au public à la place des nouvelles restrictions.

            Tous ces beaux principes sont mis en cause par ces nouveaux partenariats…

            Voilà, c'est tout En pleurs.

            Bonne soirée,

            Ch.

            #155567
            AhikarAhikar
            Participant

              Bonsoir,

              Je possède un certain nombre d’ouvrages qui n’ont jamais été numérisés, notamment des classiques indiens (des œuvres Aśvaghoṣa, d’Asanga, Bhartṛihari,…), et pour lesquels j’avais d’ailleurs fait des demandes de numérisation auprès de la BNF.

              Je comptais d’ailleurs bientôt proposer un enregistrement de Bhartṛihari et donner le texte en PDF à partir des pages photographiées.

              Comment savoir si un tel ouvrage ne sera pas inclus dans la liste de ceux vendus à la société ProQuest ? Et dans ce cas, est-ce à dire qu’il faudra attendre la fin de leurs dix années d’exclusivité pour pouvoir en proposer une lecture ?

              Dans tous les cas, si ces accords sont finalisés, c’est une honte ! D’autant plus qu’il semble que les ouvrages numérisés seront farcis d’encarts publicitaires.

              Merci Christine pour ces informations,

              Je vous souhaite une très bonne soirée,

              Ahikar

              #155568
              Christine SétrinChristine Sétrin
              Participant

                Bonsoir cher Ahikar,

                Tant que la loi ne change pas, il ne peut exister de restriction quant à l'appartenance d'une oeuvre au domaine public : si l'auteur (et le traducteur, le cas échéant) sont morts depuis au moins 70 ans, alors il n'y a pas de problème.

                Plus qu'un copyright sur les oeuvres qui vont être numérisées dans le cadre de ce partenariat, j'entends qu'il s'agit d'un droit d'exploitation (de 10 ans, en l'occurence) sur la numérisation de ces oeuvres, ce qui n'est pas tout à fait la même chose : rien n'empêche le propriétaire d'un autre exemplaire de le scanner et de le déposer par exemple sur Wikisource (au contraire, d'ailleurs Clin d'oeil) puisque l'oeuvre spirituelle fait partie du DP et elle y reste.

                Mettons par exemple que vous possédiez un autre exemplaire de cette édition de 1643 de Cinna de Corneille… Cinna fait partie du DP, sans aucun doute, et vous avez parfaitement le droit de scanner votre livre et de le mettre en ligne (à condition que vous ne l'abîmiez pas Clin d'oeil : un livre vénérable comme ça doit être manipulé avec précaution !!!!), ce, même si la BNF a cédé des droits d'exploitation sur la numérisation de son propre exemplaire à une entreprise privée…

                (Notez bien que le projet en question concerne des ouvrages non encore numérisés. En principe, si j'ai bien compris, la condition des les livres qui sont déjà en ligne sur Gallica ne sera pas affectée. Donc notre Cinna devrait rester accessible Rigolant).

                Affaire à suivre…

                Bonne soirée,

                Ch.


                #155570
                Cécile BelluardCécile Belluard
                Participant

                  Bonjour,

                  Merci pour ces compléments d'information. 

                  Je me posais la même question que Ahikar et m'interrogeais compte tenu du fait que, si nous employons un ouvrage (acheté  et scanné par nos soins) il m'apparaissait aberrant de devoir s'acquitter encore en plus  d'une taxe  pour l'exploitation de l'oeuvre.

                  Mais je suis d'accord, cette directive est révoltante et représente une violation des droits et des libertés… 

                  Affaire à suivre donc 😉

                  Merci encore!

                  #155587
                  Christine SétrinChristine Sétrin
                  Participant

                    Bonjour Rigolant,

                    Une pétition « Non à la privatisation du domaine public par la Bibliothèque nationale de France !  » est ouverte sur le site Avaaz

                    Très belle après-midi !!!

                    Ch.

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