Répondre à : (O) KOWKA – Une enquête du commissaire Souby : Les Papyrus de Lih Bonh

Accueil Forums Textes contemporains (O) KOWKA – Une enquête du commissaire Souby : Les Papyrus de Lih Bonh Répondre à : (O) KOWKA – Une enquête du commissaire Souby : Les Papyrus de Lih Bonh

#163186
CocotteCocotte
Participant

    Bonjour, chers collègues

    Des audio lecteurs ayant demandé un autre jeu de recherche de titres de BD, Kowka a passé sa journée d'hier à leur en concocter une autre.

    La voici! J'espère qu'elle vous plaira! Merci pour le temps que vous aurez passé sur cette nouvelle.

    Bonne journée!

    Cocotte

    Les papyrus de Lih Bonh[1]

     

    Retrouver les vingt-et-un titres cachés ci-dessous, il peut manquer l’article…

     

    Cette enquête commença d’une façon bizarre, le conservateur de la grande bibliothèque de l’Université de Paris m’avait demandé de passer le voir, car une chose gênante était arrivée dans son service.

    Les initiés l’appellent la bibliothèque nationale, en abrégé la B.N., d’autres l’appellent la bibliothèque Mitterrand, mais les vrais chercheurs l’appellent la bibliothèque fantastique pour son fonds important sur l’ésotérisme et ses nombreux secrets. Oui c’était bien celle de la rue Richelieu, celle-là même que j’ai abondamment fréquentée lors de mes études.

    Le responsable de cette section était surnommé l’archiviste en référence au roman d’Umberto Eco « Le nom de la Rose ». C’était quand même beaucoup plus élégant que le surnom que lui avaient donné les étudiants, crâne d’œuf.

    Il me raconta effectivement une histoire invraisemblable, on avait dérobé, sur la 127ème étagère du troisième sous-sol, un fétiche sans aucune valeur ni historique ni artistique. Mais la disparition de cet objet le tracassait beaucoup, et il me demanda d’y songer à temps perdu et si possible savoir pourquoi on l’avait dérobé. Cet objet en terre cuite avait pourtant un charme indéniable, il était le rare témoin d’une civilisation disparue et il était vraisemblablement originaire du royaume Nacza, à ne pas confondre avec le royaume de Nazca du Pérou, mais bien d’une petite cité caravanière de l’Arabie heureuse, du côté de la Nabatène et de la cité de Pétra. Notre conservateur me conseilla de rencontrer l’astrologue de Bruges, le Baron Delvoye d’Awans, spécialiste mondialement connu pour ses connaissances sur le sujet, mais attention on dit dans certains milieux que le baron est fou. Après avoir pris rendez-vous, je me suis présenté chez lui, il habitait une de ces vieilles maisons brugeoises au bord d’un canal. Le fétiche représente une civilisation mystérieuse . Tous les pays avoisinants vivaient dans une crainte certaine, c’était un peuple de magiciens. L’oasis où trônait le fétiche était surnommé la cité de la peur, c’est tout dire.

    Après Paris et le démon de la tour Eiffel, puis Bruges et ses canaux, j’ai estimé que c’était l’occasion de satisfaire un de mes désirs secrets, et donc, sur le compte du contribuable, je suis parti pour le Caire, véritable porte d’Orient comme tout le monde le sait depuis Tintin. J’ai pris un boutre pour remonter le Nil pour atteindre la grande cataracte de l’œil de Kéops lieu magique et aujourd’hui très connu par les touristes pour son magnifique lotus bleu peint sur la falaise, de cette couleur lapis-lazuli tant adorée des anciens Egyptiens. C’est à cet endroit que j’ai choisi de prendre l’ancienne route caravanière.

    Ce périple me conduisit, directement à travers le désert, à l’endroit appelé par les rares autochtones vivant là, la chambre d’Horus.

    C’est à partir d’ici selon le savant brugeois que j’entrais dans le domaine où les anges bleus affrontaient dans un combat perpétuel les anges noirs, l’éternel combat manichéen du bien contre le mal. Un véritable labyrinthe de petits défilés avec des oueds à sec, de temps en temps un arbre à encens, on voit bien que l’on est sur la route caravanière antique qui transhumait l’encens, arbuste sacré de la famille des burcéracées. Après le souffle du Moloch, pic solitaire, j’ai enfin débouché dans l’oasis recherchée, aujourd’hui encore un véritable paradis, but de toutes mes peines. Comme tous les peuples du désert, ici aussi les gens étaient accueillants, leur femmes aux yeux bordés de kohl étaient fières et magnifiques.

    J’ai passé chez eux quelque quatre jours et cela m’a suffi pour me faire de leur émir un ami, pas aussi envahissant que celui de Tintin, il était surnommé Le vieux bleu pour son grand âge et sa sagesse légendaire et surtout ses tatouages bleu intense qui couvraient son corps d’ascète. Le dernier soir, j’osai enfin lui parler du fétiche, il s’est mis à rire. Ah le fameux fétiche de Nabatène, c’est un étudiant qui l’a dérobé pour nous le restituer croyant bien faire, il représente le fils du loup et comme tu as dû t’en apercevoir, des loups c’est pas ce qui manque par ici, je n’en ai jamais vu de ma vie, on m’a dit que ça ressemblait à un chien en plus élégant. Demain matin avant ton départ, nous irons dans la grotte sacrée et je te rendrai cette icône blasphématoire. Un marchand de l’antiquité nous l’avait offerte, elle venait vraisemblablement du Soudan. C’était avant la mort du Prophète et aujourd’hui il n’a plus aucune valeur pour nous.

    Le lendemain, dès l’aube, mon nouvel ami me conduisit dans un petit défilé et, comme Ali Baba, devant les rochers arides il hurla « kamiliola » et la paroi s’ouvrit et nous dévoila une immense caverne où étaient entreposés des milliers d’objets la plupart de la plus haute antiquité. Ils sont tous rangés là parce que malgré leur ancienneté ils sont maudits pour nous et un jour , je le sais, ils nous serviront de moyen d’échange avec le monde occidental. Voilà ton fétiche, prends-le et rends-le à l’école où tu as fait tes études. A une certaine époque cette grotte s’appelait l’antre de Khaîr le more, aujourd’hui c’est tout simplement le roc maudit. Voilà c’est l’heure de nous séparer, je crois vu l’espace qui nous sépare que je ne te reverrai jamais. Mais je te souhaite un bon retourchez toi avec ta poupée ridicule! Inch Allah!


    [1] Lih-Bonh, grand prêtre d’un cercle très fermé de la cité d’Ans


    ×