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Chapitre XXII : Intégration difficile
Zacharia appuyé par Arthur va tenter de faire adhérer les gobelins au gouvernement mondial. La tâche s’annonce difficile, les humains, et les nains sont radicalement opposés à ce projet. La motivation première des humains est leur racisme à l’égard des gobelins. Celle des nains est économique, si les gobelins entrent au gouvernement mondial, il faudra affranchir des milliers d’esclaves, et leur verser un salaire décent. Ce qui diminuera la richesse de nombreux nains influents, notamment celle de Karak.
Karak : Débattre sur le droit des gobelins à intégrer le gouvernement mondial est une perte de temps. Ce sont des traîtres en puissance, dès qu’ils y trouveront un intérêt, ils trahiront leurs alliés du gouvernement mondial. En outre même s’ils étaient fidèles à leur parole, une fois qu’ils la donnent, ils ne peuvent pas faire partie du gouvernement, dans le sens où ce ne sont pas des personnes, mais des animaux évolués certes, mais des animaux quand même. Cette déclaration provoque l’indignation des gobelins qui répliquent par des injures, et en poussent certains à vouloir s’en aller, mais ils se rasseyent à cause de l’intervention de Zacharia et d’Arthur.
Zacharia : S’opposer à un projet en insultant ses adversaires politiques, est un comportement peu honorable, Karak. Il est vrai que par le passé les gobelins ont changé de camp à de nombreuses reprises, ils travaillaient de concert avec les orques une année, puis l’autre ils se joignaient aux nains, l’année suivante ils s’alliaient avec des humains, mais si les gobelins étaient versatiles, c’était non par goût de la trahison, mais parce que leurs alliés les malmenaient, voire n’hésitaient pas à les poignarder dans le dos, une fois le sale travail fini. Les gobelins ont joué de sales tours aux nains, mais d’un autre côté les nains étaient imaginatifs pour attaquer sournoisement les gobelins. Chaque camp a des torts, je propose de faire table rase du passé, de se réconcilier.
Karak : Un des commandements d’Allih, stipule que les gobelins sont destinés à diriger les autres races intelligentes de Gerboisia. Comment faire confiance à quelqu’un qui cherche à imposer la servitude, à tous ceux qui n’appartiennent pas à sa race ?
Zacharia : Je crois qu’une haute destinée attend les gobelins, et qu’ils acquerront un statut privilégié. Mais cette ascension se fera de manière pacifique, ce sera grâce au talent des travailleurs et, au rayonnement culturel que les gobelins deviendront la race dominante de Gerboisia. Les gobelins ne sont pas pour le développement de la servitude, ils sont la deuxième race intelligente à avoir interdit l’esclavage quelques soient les circonstances.
Karak : Les gobelins ont collaboré à de nombreuses reprises avec les orques. Qu’est-ce qui garantit que vous ne vous allierez pas encore avec cette vermine ?
Zacharia : Le simple fait de discuter pour faire partie du gouvernement mondial, est un acte qui complique considérablement les relations entre orques et gobelins. Autrement je suis prêt, ainsi que tous les délégués gobelins ici présents à subir un serment de sang, pour prouver que je n’ai pas l’intention de trahir afin de m’allier au moment opportun avec des orques. Karak est déstabilisé par la déclaration de Zacharia, mais il se reprend après quelques secondes de silence.
Karak : Un serment de sang est quelque chose que l’on peut contourner, il suffit de se payer les services de puissants mages pour l’annuler.
Zacharia : Il sera difficile pour les gobelins de se soustraire à leurs obligations, si ceux qui les ensorcellent, s’avèrent des haut-mages elfes et des fées.
Après 3 heures d’intenses délibérations, le gouvernement mondial à 1560 voix pour et 1441 contre, valida l’adhésion des gobelins au gouvernement mondial. Karak réagit en ordonnant aux délégués nains, de pratiquer la politique de la chaise vide lors des assemblées du gouvernement mondial. Mais il finit par se radoucir à cause des nombreux présents que lui firent les gobelins, et à l’influence d’Arthur. La personne qui subit un serment de sang, est contrainte par la magie de respecter à la lettre une promesse, en cas de non respect des clauses du serment, son sang est empoisonné.
Chapitre XXIII : Avortement
Julien Martin, l’auteur de Karak le haut-roi nain, est pour l’avortement.
Un haut-conseiller nain du nom de Thurn, suite à la mort de sa fille Olga qui n’a pas survécu à un avortement clandestin réalisé dans des conditions hygiéniques et médicales, loin d’être optimales, a décidé de rendre légal l’avortement. Afin que la tragédie qu’il a vécue ne soit pas imposée à d’autres parents. Ses chances d’arriver à ses fins s’avèrent minces, chez les nains l’avortement est considéré comme un meurtre. Les fautifs sont souvent emprisonnés pendant plusieurs dizaines d’années.
Thurn : Donner aux naines, le moyen de pouvoir légalement pratiquer une interruption volontaire de grossesse, mettra fin aux avortements clandestins, qui déclenchent souvent en plus de la mort du bébé celle de la mère.
Karak : La vie de chaque nain quel que soit son âge est sacrée, y attenter dans le seul but de préserver son confort personnel, est un crime envers les dieux.
Thurn : Avant que les nains ne légalisent le recours à la magie curative, il était courant d’abréger la vie des guerriers grièvement blessés sur les champs de bataille. Parmi ceux qui mettaient fin à la vie des guerriers gravement touchés, on trouvait souvent des prêtres de Grim.
Karak : Ce n’est pas parce qu’une pratique était autrefois répandue qu’elle ne s’avérait pas condamnable.
Thurn : L’avortement n’est pas un meurtre, c’est une initiative qui permet à des mères désespérées de sortir d’une détresse profonde.
Karak : Si ôter la vie à un être innocent et sans défense, qui ne constitue aucunement une menace pour son intégrité physique, n’est pas un meurtre, alors il faut modifier la définition légale de l’assassinat.
Thurn : Malheureusement il existe des naines qui n’ont pas les moyens ou, la robustesse mentale nécessaire, pour élever un enfant, leur imposer la charge d’un enfant, les conduit immanquablement à la dépression voire au suicide. Il est extrêmement difficile pour une mère très pauvre d’offrir tout ce qu’il faut à un enfant, et imposer à la victime d’un viol de s’occuper d’un rejeton, quand le père est un violeur, accroît son traumatisme.
Karak : Laisser les victimes de viol se transformer en meurtrières, n’est pas une excuse valable, la détresse n’excuse pas l’accomplissement d’un crime de sang. Et si une mère est trop pauvre, ou pas assez solide psychiquement pour s’occuper de sa progéniture, il lui reste toujours la solution de confier son enfant à des prêtres, des amis ou de la famille.
Thurn : Confier un enfant n’est pas une chose facile, mener jusqu’à terme une grossesse quand le géniteur n’est pas un mari ou un concubin, oblige souvent à affronter un retentissant scandale familial.
Karak : La peur de se faire juger par autrui, ne constitue pas une raison acceptable pour tolérer le meurtre sauvage de malheureux bébés.
Thurn : Trouvez-vous normal que la vie de milliers de naines vire au cauchemar à cause d’une erreur de jugement ou, d’une relation sexuelle non consentie ?
Karak : Je suis contre la légalisation de l’avortement, parce que tolérer son existence, conduira des naines à se débarrasser de leur enfant parce que celui-ci s’avère laid, malade, pour se venger du père. J’ajoute que je trouve trop légères les peines pour ceux qui commettent l’avortement. Je recommande au Haut-Conseil d’appliquer la peine de mort, pour les naines qui organisent le meurtre de leur enfant et leurs complices.
Les membres du Haut-Conseil nain déclinèrent avec 380 voix contre et 20 pour, le projet de Thurn. En outre ils mirent en place la recommandation de Karak, ainsi l’avortement devint passible de la peine de mort. Le haut-roi d’un autre côté renforça les moyens des structures chargées de l’adoption des enfants, afin que les mères qui ne veulent pas élever leur enfant, mais désireuses qu’il vive, puissent le confier plus facilement. Grâce à la magie il est possible pour une naine de connaître l’apparence physique et la santé de son bébé, même s’il n’est dans son ventre depuis seulement une semaine.