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VictoriaVictoria
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    BLANC, Jean-Noël – Hôtel intérieur nuit (Extraits)

    Curriculum vitae 

     Pour Véronique Rosier

    Sitôt entré dans la chambre, il déboutonna sa chemise, l’ôta, la roula en boule et la lança sur le lit. Saloperie de chaleur. Il considéra le vêtement froissé sur le couvre-pieds, haussa les épaules. Ce n’était plus qu’un petit tas de tissu, petit tas, gros tas, Greta et gros tas, il y avait une chanson avec ces mots, comment se rappeler, on oublie tout. N’importe comment, dit-il à voix haute, cette liquette Odette, elle n’a plus figure humaine Germaine.

    Dans le coin toilette, il s’observa, torse nu. Il ne se trouva pas si mal conservé que ça, Un peu de musculation, un peu de jogging, un peu de lampe à bronzer, sans oublier la piscine Christine : un bel homme ma pomme. Qui fait encore de l’effet aux femmes. Ca et l’humour, une pincée de baratin, un zest de sous-entendus coquins, et c’est dans la poche Loloche, toutes les femmes succombent.

    Il revint dans la chambre. Il ne parvenait pas du tout à se rappeler cette chanson. Greta gros tas. Il se rappelait seulement le petit tas des chemises que Raphaëlle rangeait en pile dans l’armoire, avec tant de soin. Si bien repassées. Le linge au garde-à-vous. La propreté au pas cadencé. Les chemises le petit doigt sur la couture du pantalon. L’expression le fit rire. Raphaëlle ne riait pas.
    Adieu Raphaëlle. Une de perdue dix de retrouvées. Tu l’as dit Lydie. Les femmes, quand y en n’a plus y en a encore c’est comme le cul d’Eléonore. Il se grattait la poitrine. Il siffla un air qui ne voulait rien dire, et décida de prendre une douche.

    Les canalisations grognèrent. Elles protestaient. Quelque chose, tout au fond de la tuyauterie, cognait. L’eau paraissait venir de loin et devoir franchir des obstacles compliqués pour remonter des profondeurs. Saloperie d’hôtel. Il jura à voix haute. L’eau se mit enfin à couler. Elle manquait de pression. Pardi Julie, quand l’eau arrive jusqu’ici, après tout le trajet qu’elle s’est tapée elle n’en peut plus, c’est une eau fatiguée. Il sourit, et il dit tout haut, de l’eau lasse, de l’eau lasse, toujours de l’eau lasse, et il se mit à rire tout seul. Son rire ne portait pas loin. L’eau l’étouffait. Il pensa, les femmes, il suffit de les faire rire pour les emballer, c’est comme ça Natacha.
    Les coups sourds continuaient à résonner dans les canalisations pendant qu’il se laissait aller sous l’eau tiède tout en pensant aux femmes qu’il avait rencontrées depuis le départ de Raphaëlle, Elle, sa manie du rangement, le linge à l’inspection, je ne veux voir qu’une tête, et lui s’amusant à se planter devant elle, écartant les bras : ton mari au garde-à-vous Marylou, présentez armes, viens vite goûter comme elle est bonne Yvonne.

    Il se pencha pour consulter sa montre qu’il avait laissée sur le lavabo. L’eau giclait sur son dos. Bientôt deux heures du matin. Et toujours pas sommeil. Ton corps, ce n’est pas encore qu’il dort Marie-Laure. Tu penses Hortense. Avec ce qui t’attend demain, ce boulot que tu vas décrocher, tu ferais mieux de dormir vieux kroumir.
    Il pensa qu’il devrait faire attention à ses astuces. Les gens ne te comprennent pas, ils te croient dingue. Béatrice, Simone, Amélia, elles te trouvaient ravagé, elles te le disaient, mon pauvre Paul-Marie t’es dingo. Comme l’Arabe à l’entrée de l’hôtel, tout à l’heure. Le veilleur de nuit. Il m’a pris pour un ivrogne. Ca se voyait à sa façon de me regarder. Un ivrogne, on lui parle lentement , on lui trie les mots. On lui coupe les phrases dans son assiette. Une cuillérée pour le monsieur, une cuillérée pour le pochard. Et pendant ce temps on  lui ausculte les poches sous les yeux et le jaune du blanc de l’œil.
    Si au moins c’était vrai. Boire, ça doit en nettoyer des problèmes. Ca doit laver un peu les saloperies du monde. Dissoudre les taches. Voilà ce que j’aurais dû dire à l’Arabe : l’alcool lave plus blanc. Il n’aurait pas compris, il aurait cru que c’était du racisme, ces gens ils croient toujours qu’on leur en veut.

    Si au moins je pouvais boire. Si au moins j’avais un foie qui encaisse l’alcool. Va te faire fiche. Tu rigoles Nicole. Saloperie de foie.

    Les tuyaux faisaient entendre leurs grognements. Saloperie de douche.
    Une qui ne devait pas en avoir, de problème, avec son foie, c’était la grosse vache de la chambre à côté. Cette espèce de folle qui gueulait dans le téléphone et qui s’était mise à chanter. Siphonnée, la grosse. Et ce verre de cognac qu’elle lui avait fait boire. Une dose à assommer un bœuf.
    Après ça, impossible de fermer l’œil évidemment. Alors il était sorti dans les rues. Avait erré à la recherche de quelque chose. De quelqu’un. Peine perdue Lulu. Cette ville, un désert Bérangère. Personne dans les rues. Et puis, avec ce mal de tête qui lui venait, à cause du cognac, impossible d’aller draguer dans les bars. Il avait promené sa migraine sur les trottoirs vides. Avait déniché un bistrot ouvert. Bu une bière. N’aurait pas dû. Etait sorti. Avait vomi au pied d’un arbre, dans un square. La gerbe aux moments morts. Encore une mauvaise blague. Et son foie déplorable. A cause de la grosse vache d’à côté. Qui dormait maintenant. Saloperie de grosse. Saloperie de foie.

    Il sortit de la douche, s’essuya .Les serviettes de l’hôtel étaient trop courtes et trop rêches. Il pensa que ça rimait avec dèche et que tout était en ordre, même les rimes de sa vie. Il revint dans la chambre, nu. Merde pour les gens d’en face. Les vis-à-vis Nathalie. N’importe comment à cette heure-ci tout le monde dort.
    Lui aussi, il aurait dû dormir. Ou alors, tout à l’heure, dans le cabinet de recrutement, la tronche qu’il allait tirer, les cernes, les rides, la gueule en papier journal. Bon à jeter. Bon à tirer. Bon à retirer. Arrête tes vannes Suzanne, ce boulot est pour moi et je l’aurai.
    Il s’assit sur le lit, dos tourné à la fenêtre. La douche l’avait rafraîchi. Il alluma une cigarette.

    Quel genre de cravate choisiriez-vous pour rencontrer des interlocuteurs du Maghreb – Aimez-vous les matches de tennis – Au restaurant quel légume commanderiez-vous pour accompagner un filet de sole – Complétez les dialogues de cette bande dessinée – Etes-vous heureux d’être seul dans une chambre d’hôtel en train de fumer au milieu de la nuit assis tout nu sur votre lit –
    Qu’est-ce qu’ils croient, bien sûr que je suis heureux d’être là Patricia. Derrière la fenêtre en face une belle femme me zieute. Elle voit un bel homme à poil, elle n’y tient plus, dans une minute elle rapplique dans cette chambre, les femmes et moi c’est comme ça Mariella. Voilà ce qu’il faudrait leur répondre, à leur questionnaire d’embauche et à toutes leurs questions idiotes Charlotte.
    Il tira une bouffée. Baissa la tête. Examina son corps. Palpa ses pectoraux. Encore solides. L’entraînement. Enfonça la pointe des doigts tout autour de sa taille. Les bourrelets. Les poignées d’amour. Pas trop. Se méfier. Voir à durcir un peu tout ça . Toucha son sexe. Le souleva. Eh bien mon vieux toi non plus ce n’est pas la grande forme. Le laissa retomber.

    Bon dieu, ça serait tellement plus facile d’être une femme. Il suffit de montrer son cul. Les filles de la grosse vache d’à côté, tiens, par exemple. Putain, cette vieille lui avait collé sous le nez les photos de ses filles à poil. Danseuses nues. Les doudounes au vent, le cache-sexe en timbre-poste. Un truc dingue. Les femmes, au fond, ça n’a pas à se fouler pour trouver le pognon Suzon. Il suffit de se foutre à poil en se trémoussant, et par ici la bonne soupe. Sans parler des photos. Combien, cinq mille la pose au moins. Tourne-toi, fais voir tes fesses, debout, couchée, à genoux, à plat ventre, comme-ci, comme-ca. Fais voir ta chatte Agathe. Combien, cinq mille, plus, moins. Le fric qu’elles peuvent se faire sans rien faire, les femmes. Saloperies.
    Il essayait de penser à des saloperies et son sexe ne réagissait pas. Il le manipula un peu, sans conviction, songea vaguement à aller chercher dans sa valise le magazine pour hommes qu’il avait acheté à la gare, renonça, soupira, écrasa sa cigarette dans le cendrier.

    Puis il se leva, se retourna, fit face à la fenêtre, ouvrit les bras. Demeura un instant dans cette position. Eclata de rire. En face de lui, dans la vitre noire et luisante, son reflet rit aussi. Il pencha la tête sur le côté, examina l’homme nu qui lui faisait face en riant, baissa les bras. Le silence revint. Il prit une autre cigarette, l’alluma.

    Comment lui avait-il dit, déjà, le recruteur qui l’avait reçu la semaine dernière, vous êtes donc un homme au foyer, monsieur Dupuis, puisque vous êtes maintenant célibataire si j’en crois votre curriculum, dites-moi ça ne doit pas être tous les jours facile pour entretenir vos chemises, par exemple, les repasser, expliquez-moi comment vous faites.
    Il tourna le dos à la fenêtre, gagna la penderie étroite qui séparait la chambre du coin toilette, saisit sa valise, la posa sur le lit, en tira un pantalon de pyjama, l’enfila.
    Et la nuit, monsieur Dupuis, comment dormez-vous : en pyjama, nu, en chemise de nuit, dites-moi comment vous dormez. Et la marque de votre voiture, vous avez oublié de la mentionner dans votre CV, c’est important de connaître la marque. Dites-moi, je vois que vous avez oublié aussi d’inscrire votre prénom sur le questionnaire, vous n’avez donc pas de prénom, tout le monde a un prénom. Et pourquoi bougez-vous votre pied comme ça, vous êtes donc si nerveux, on ne vous mangera pas, détendez-vous. J’ai lu la fiche que vous avez remplie concernant vos motivations pour occuper ce poste, voyez-vous monsieur Dupuis on dirait vraiment que vous avez envie d’occuper cet emploi comme moi d’aller chez les pompiers.

    Toute une vie, et en arriver là. Ma vie : trente-six métiers, trente-sept misères. Et trente-sept femmes au moins, messieurs les recruteurs, ça vous la coupe, ça, que le petit cadre technico-commercial qui est devant vous ait pu s’en farcir autant, des femmes. A la broche à l’abordage en douceur en vitesse à la hussarde. De toutes les façons, messieurs. Bon dieu, bientôt il faudrait raconter aux recruteurs comment on baise. A l’aise Thérèse. Leurs entretiens à la broute-moi-la-pine Aline, tu veux la mienne Lucienne.
    Il donna un coup de poing sur le matelas, de toutes ses forces. Il serrait les machoires. Puis il vida ses poumons, se redressa, passa ses deux mains dans ses cheveux. Tu t’es coiffé avec un rateau Cléo. S’il allait se coucher avec cette coiffure de 14 juillet, ce serait impossible de se faire une tête présentable pour le rendez-vous de tout à l’heure. Il entreprit de se coiffer. Sois smart ma petite Marthe. Si tu savais comme je m’en balance.

    Inscrivez ici votre signe du zodiaque. J’ai bien dit ça, oui, le zodiaque : vous connaissez votre signe j’espère. Pas en majuscule s’il vous plait : l’analyse graphologique. On a besoin de votre écriture pour savoir qui vous êtes, monsieur Dupuis. Monsieur Paul-Marie Dupuis.
    Répondez par oui ou non, avez-vous l’impression quelquefois que quelqu’un vous en veut personnellement, vous arrive-t-il de ressentir sans raison précise une envie de pleurer, cochez la case de la réponse.

    Il acheva de se coiffer. Le peigne dessinait sur sa tête des sillons réguliers. Avec cette chevelure lisse tirée en arrière, il ressemblait à un séducteur des années 30. Séducteur mon petit cœur. Malgré les cheveux qui commencent à se faire la paire Marie-Claire. Pas trop encore Marie-Laure. Heureusement que sur les tempes il était en train de prendre des mèches blanches, les femmes en raffolent Marie-Paule. Les femmes aiment les vieux beaux.
    Il pensa à l’histoire du vieux beau qui entre dans un bar en faisant tourner autour de son index un trousseau de clés de Porsche. Et qui ne soulève aucune femme. Jusqu’à ce qu’un de ses copains lui dise qu’il aurait dû les ôter avant d’entrer, ses pinces à vélo. C’est là qu’il faut rire Chloé.

    Si je vous dis « pédale », à quoi pensez-vous immédiatement, ne réfléchissez pas, dites ce qui vous vient à la bouche immédiatement. Au cinéma, vous vous trouvez derrière un couple d’homosexuels en train de s’embrasser, cochez la case correspondant à votre réaction : vous changez de place pour voir le film, vous leur demandez de cesser, vous quittez la salle.

    Il posa son peigne. Bon dieu, on ne pose jamais des questions comme ça aux femmes. Les femmes, on leur demande de se laisser faire. Point final. Sourire, charmer, onduler des hanches, bouger les lèvres. Si au moins les hommes pouvaient se contenter de faire pareil. Va te faire fiche ma biche.

    Dans le cabinet de recrutement de cette société agro-alimentaire, pourtant, le cinoche qu’il avait fait, le petit blondinet. On les avait rassemblés tous les huit dans une pièce, huit fauteuils pour les huit candidats, sans leur dire quoi que ce soit, et on les avait laissés mariner tout seuls. Le coup classique. Psychologie de groupe. Sociogramme, tout le bataclan. Un observateur planqué fait le voyeur, il note qui va lancer la discussion, qui va mener le bal, qui va jouer les leaders, les opposants, les suiveurs, et le tour est joué. Et là-dedans l’autre blondinet qui avait sorti le grand jeu, les petits rires, les gloussements, les sourires frôleurs, l’horreur. Le genre de mec prêt à faire son chemin à reculons. Avec beaucoup de vaseline Adeline. Bon dieu, des types comme ça j’en mangerais dix à chaque petit-déjeuner.

    Il éteignit la lampe du plafond, alla ouvrir la fenêtre en grand, balança son mégot d’une chiquenaude. Il n’y avait pas un bruit dans la ville. Au-dessous de la petite lampe qui brillait, dans la cour, un nuage de moustiques et de moucherons dansait.
    Salaud de blondinet. Ce qu’il lui aurait fallu c’était un bon coup de poing dans sa belle gueule. Un bon coup donné par un costaud. Par exemple ce militaire qui était entré dans l’hôtel en même temps que Paul-Marie, hier soir. C’est sûrement un militaire. Le cheveu ras, le dos raide, le pas dur. Adjudant. Pète-sec. Voilà ce qu’il lui aurait fallu, au blondinet. Un soldat, bien dur.

    Il avait fermé les yeux et il s’efforçait de respirer avec régularité. Calme. Ne t’affole pas. Le sommeil ne venait pas. Continue. Respire. Sans t’affoler. Laisse-toi aller. Ne pense pas.
    Ne pense pas à ce petit merdeux de blondinet. Ne pense pas non  plus à ce militaire qui montait les escaliers devant toi, hier soir. Ne pense pas à cet autre militaire, c’est une vieille histoire. Trop vieille. Dans la caserne. Le caporal. N’y pense pas. La bleusaille vous allez y passer, eh toi le bleubite comment tu t’appelles, parle plus fort, comment ça, Paul-Marie, putain il est trop chou celui-là. Viens ici Marie. Viens voir là Marie. Tu deviendras un homme Marie. A genoux bleubite.
    N’y pense pas. N’y pense pas.

    Monsieur Dupuis, je ne vois rien d’écrit, là, sur le questionnaire.
    Monsieur Dupuis, vous indiquez sur votre CV que vous êtes célibataire. Séparé. Vous vivez donc seul. Vous entretenez j’imagine des liaisons. Vous êtes donc un homme à femmes. Forcément.
    N’y pense pas. Les yeux fermés. Respire avec calme. Régularité. Méthode. Compte. Ne te presse pas. Comme si tu comptais sur tes doigts. Sans t’affoler.
    Sois pas si pressé, bleubite, prends tout ton temps.
    Respire. Ne pense pas.
    Tout à l’heure il faudra que tu sois en forme pour l’entretien de recrutement. Tu seras en forme. Tu les convaincras. Tu les séduiras. Messieurs je suis prêt à tout pour avoir cet emploi. A tout.
    N’y pense pas. Ne pense pas non plus à tout ce temps qui s’est écoulé depuis que tu n’as pas tenu une femme dans tes bras. N’y pense plus.
    Raphaëlle en partant : quel vicieux tu fais. Tu me dégoûtes. Dégueulasse.
    Et les femmes, elles n’en ont donc pas, de vice, allons donc, la grosse vache à côté, sa façon d’exhiber ses deux filles à poil, sous ton nez, la salope. Et cet alcool qu’elle t’a fait boire. Et cette nuit foutue par sa faute. Saloperie de grosse.

    Il ouvrit les yeux. Il transpirait. Un avant-goût de nausée montait dans sa poitrine. Il rejeta les draps. Se leva. Se dressa face à la cloison qui séparait sa chambre de celle de la grosse femme.
    Tiens-toi tranquille. Paul-Marie, du calme. Monsieur Dupuis, je crois pouvoir déceler des tendances violentes. Intropunitives extratensives. Pulsions instinctuelles orageuses. Propensions destructrices. Monsieur Dupuis, je crains que pour ce poste vous ne fassiez pas l’affaire.

    Il était debout à côté du lit. Face à la cloison. Fermant les yeux. Crispant les épaules. Les dents grinçant. Des lueurs rouges derrière les paupières. Retenant ses larmes. Levant le bras. Serrant le poing. Ouvrant la bouche. Prêt à hurler. Prêt à marteler la cloison de ses poings. Prêt à tout. Immobile et prêt à tout.

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