Répondre à : COOPER, James Fenimore – Le Dernier des Mohicans

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Augustin BrunaultAugustin Brunault
Maître des clés

    Chapitre 9

    “Rassurez-vous, ô ma belle maîtresse!
    Eclaircissez ce front tout chargé de tristesse.”
    “La Mort d'Agrippine.”

    Si brusque fut le passage des incidents excitants du combat au calme qui régnait autour de lui, qu'il produisit sur l'imagination échauffée d'Heyward l'effet d'un rêve tumultueux.
    Bien que les images et les événements qui avaient passé sous ses yeux restassent profondément gravés dans sa mémoire, il ne pouvait se persuader qu'avec peine de leur réalité. Ignorant encore le destin de ceux qui s'étaient confiés à la rapidité du courant, il prêtait l'oreille au moindre bruit, au moindre signal qui pût annoncer le bon ou le mauvais succès de leur hasardeuse entreprise. Toute son attention fut vaine; car avec Uncas toute trace de ces gens de coeur avait disparu, et rien ne lui faisait connaître ce qu'ils étaient devenus.
    Dans un moment de doute si pénible, Duncan n'hésita pas à se lever et à inspecter l'horizon, sans demander aux rochers une protection qui tout à l'heure encore lui avait été si nécessaire. Toutefois les efforts qu'il fit pour découvrir quelque indice de l'approche de leurs ennemis cachés furent aussi inutiles que ceux qu'il avait faits pour s'assurer du sort de ses compagnons.
    Pas un être vivant ne se montrait sur les rives boisées du fleuve. Les clameurs que répétaient naguère les voûtes de la forêt avaient cessé, et l'on n'entendait plus dans l'air que la sauvage harmonie de la cataracte. Un balbuzard, qui, perché sur la branche la plus élevée d'un pin desséché, avait été de loin spectateur du combat, prit son essor et se mit à planer sur les eaux en quête d'une proie; tandis qu'un geai, dont la voix bruyante avait été réduite au silence par le vacarme des Indiens, fit de nouveau entendre ses sons criards, comme s'il eût repris possession de ses domaines. Duncan puisa dans ces indices de solitude un rayon d'espérance; il se prépara à lutter avec énergie, et sentit renaître en son coeur une confiance nouvelle.
    “Les Hurons ont disparu,” dit-il en s'adressant à David, qui ne s'était pas encore remis des effets du choc étourdissant qu'il avait subi. “Retirons-nous dans la caverne, et abandonnons le reste à la Providence.
    -Je me souviens,” répondit le psalmodiste d'un air un peu égaré, “d'avoir uni ma voix à celle de deux aimables jeunes filles, pour offrir à Dieu nos prières et nos actions de grâces; depuis lors, le jugement du ciel m'a châtié de mes péchés. J'ai été plongé dans un semblant de sommeil, et autour de moi retentissaient des bruits discordants, comme si la consommation des temps fût arrivée, et que la nature eût oublié son harmonie.
    -Pauvre garçon! ta propre consommation a été, il est vrai, bien près de s'accomplir! Allons, levez-vous et suivez-moi; je vais vous conduire dans un lieu où vous n'entendrez autre chose que l'écho de vos cantiques.
    -Il y a une mélodie dans le bruit de la cataracte, et le mugissement des eaux est doux à l'oreille,” dit David en passant sa main sur son front, comme s'il eût cherché à coordonner ses idées confuses. “L'air n'est-il pas encore rempli de hurlements et de cris, et les âmes des damnés…
    -Non, non,” interrompit l'impatient Heyward, “ils ont cessé, et ceux qui les poussaient sont, je l'espère, également partis. A l'exception de la cataracte, tout est calme et silence. Entrez donc là, et vous pourrez y produire ces sons que vous avez tant de plaisir à entendre.”
    David sourit tristement; et néanmoins cette allusion à sa vocation chérie fit luire sur son visage un éclair passager de satisfaction. Il n'hésita plus à se laisser conduire dans un lieu qui promettait un soulagement si pur à ses sens fatigués; et, appuyé sur le bras du major, il franchit l'ouverture étroite de la caverne.
    Le premier soin de Duncan fut de boucher le passage par un amas de branches de sassafras, de manière à en dérober complètement la vue, et derrière ce fragile rempart, il étendit les couvertures abandonnées par les Indiens. Par ce moyen, l'extrémité intérieure de la grotte était plongée dans les ténèbres, tandis que l'autre recevait un faible jour d'un étroit ravin, où s'engouffrait un bras de rivière, qui allait se joindre un peu plus bas au courant principal.
    Tout en achevant ses préparatifs, le jeune officier s'efforçait par des paroles réconfortantes de relever le moral de ses compagnons.
    “Je n'aime pas,” disait-il, “le principe des Indiens qui leur apprend à se résigner sans résistance dans les cas qui leur paraissent désespérés. Notre maxime qui dit: S'il y a de la vie, il y a de l'espérance est plus consolante et mieux appropriée au caractère d'un soldat. Quant à vous, Cora, il est inutile de vous encourager; vous trouverez dans votre propre vaillance, dans votre raison imperturbable, tout ce qui peut convenir à votre sexe; mais cette soeur tremblante qui pleure dans vos bras, ne parviendrons-nous pas à sécher ses larmes?
    -Je suis plus calme, Duncan,” dit Alice en venant à lui, ses pleurs à demi essuyés; “je suis beaucoup plus calme à présent. Il est impossible que dans cette retraite ignorée on arrive à nous découvrir; nous y sommes en sûreté, à l'abri de tout accident. D'ailleurs, nous avons tout à espérer de ces hommes dévoués qui ont déjà couru tant de périls pour nous sauver.
    -Bravo! notre charmante Alice parle en véritable fille de Munro,” dit Heyward en lui serrant la main. “Avec deux pareils modèles de courage devant lui, un homme rougirait de ne pas se montrer un héros.”
    Il s'assit au centre de la grotte, pressant d'une main ferme le pistolet qui lui restait, tandis que la contraction de ses sourcils annonçait une résolution sombre et désespérée. “Les Hurons, s'ils viennent, ne s'empareront pas de la place aussi facilement qu'ils se l'imaginent,” murmura-t-il; et, appuyant sa tête contre la muraille, il parut attendre l'événement avec patience, les yeux obstinément fixés sur l'issue par où arrivait le jour.
    Un silence morne et prolongé régna dans la caverne. L'air frais du matin y avait pénétré, et son influence se faisait graduellement sentir à ceux qui l'occupaient. Le temps s'écoulait, et rien ne venait troubler leur sécurité; peu à peu l'espoir ranima tous les coeurs, bien que chacun craignît d'exprimer tout haut des illusions que le moment d'après pouvait détruire.
    David seul semblait étranger à cet enchaînement d'émotions. Un rayon de lumière, filtrant à travers l'étroite ouverture, éclairait son visage pâli, et tombait sur les pages du petit volume dont il s'occupait à tourner les feuillets, y cherchant sans doute quelque cantique plus convenable à leur situation qu'aucun de ceux qu'il avait parcourus, et agissant d'après un souvenir confus de la promesse du major. A la fin sa recherche fut récompensée, et, sans explication ni préambule, il s'écria à haute voix: “L'île de Wight!” C'était le titre d'un des airs favoris de la psalmodie américaine. Puis ayant accordé son diapason, il préluda avec l'accent le plus doux de sa voix musicale.
    “Mais,” fit Cora, “n'y a-t-il pas de danger?
    -Le pauvre homme!” répondit le major. “Sa voix est trop faible pour qu'on l'entende au milieu du bruit de la cataracte; d'ailleurs la caverne le protège. Laissons-le donc se livrer à ses goûts, puisqu'il peut le faire en toute sûreté!
    -L'île de Wight!” répéta David en regardant son auditoire, et de ce ton de dignité avec lequel autrefois il imposait silence au bavardage d'une troupe d'écoliers. “C'est un air magnifique, et l'on y a mis depuis des paroles solennelles; chantons-le avec tout le respect convenable.”
    Après quelques minutes de recueillement pour commander l'attention de ses auditeurs, David attaqua le chant, d'abord en notes basses et à peine distinctes, qui montèrent insensiblement à un ton plus élevé, jusqu'à ce qu'enfin l'enceinte de la grotte fût remplie de sons harmonieux rendus plus pénétrants encore par les modulations tremblantes de sa voix affaiblie. La mélodie, d'un charme délicat, étendit peu à peu son influence sur ceux qui l'écoutaient; elle triomphait même des misérables paroles sous lesquelles l'auteur avait travesti l'inspiration du psalmiste. Alice, quoi qu'elle en eût, sécha ses larmes et fixa ses regards humides sur les traits pâles du chanteur avec une naïve expression de chaste ravissement qu'elle ne cherchait point à déguiser. Cora donna un sourire d'approbation aux pieux efforts de l'homonyme du prince juif, et le visage assombri d'Heyward se détendit un moment sous cette influence.
    La sympathie évidente de ses auditeurs excita la verve du musicien, dont la voix regagna toute sa richesse et son volume sans rien perdre de la douceur touchante qui en faisait la séduction. C'est ainsi qu'il se laissait aller au lyrisme de sa nature, quand un cri horrible lancé au-dehors coupa court à son pieux concert.
    “Ah!” s'écria Alice en se réfugiant dans les bras de sa soeur. “Nous sommes perdus!
    -Pas encore, pas encore,” dit Heyward troublé mais toujours intrépide. “Ce cri vient du centre de l'île; c'est la vue de leur compagnon mort qui l'a occasionné… Nous ne sommes pas découverts… Il y a encore de l'espoir.”
    Quelque faible que fût cette lueur de salut, l'observation de Duncan eut pour effet de relever l'énergie des deux soeurs, qui attendirent l'événement en silence. D'autres cris suivirent le premier; plusieurs voix résonnèrent sur divers points de l'îlot, et se réunirent enfin sur le quartier de roche qui servait de toit à la double caverne. Là, après un grand cri de joie, l'air retentit de clameurs telles, que l'homme seul plongé dans l'état le plus complet de barbarie peut en produire.
    Cette scène bruyante ne tarda pas à s'étendre à toutes les directions. Les uns appelaient leurs compagnons du bord de l'eau, et on leur répondait du haut des rochers. Ces signes effrayants éclatèrent bientôt aux alentours du passage de communication, et ils se mêlaient à ceux qui partaient du petit bras de la rivière. Bref, le tumulte se propagea avec une si foudroyante rapidité et se rapprocha à un tel point que nos réfugiés étaient à même d'entendre distinctement les mots qui s'échangeaient au-dessus de leur tête.
    Au milieu de ce vacarme infernal, un hurlement de triomphe s'éleva à quelques pas de l'issue bouchée de la grotte. Heyward abandonna pour le coup toute espérance, convaincu qu'ils étaient découverts; mais il se rassura en entendant le bruit s'éloigner et les mêmes voix se réunir à l'endroit où Oeil de Faucon avait caché avec tant de regret sa bonne carabine. Au milieu du jargon des dialectes indiens, il lui fut facile de comprendre non seulement des mots, mais des phrases entières exprimées dans la langue du Canada, c'est-à-dire dans un français corrompu.
    “La Longue Carabine!” s'écrièrent une foule de voix, et les sauvages de la rive répétèrent ce nom donné à un chasseur, qui avait souvent servi d'éclaireur aux Anglais. Heyward apprit ainsi quel était celui qui avait été son compagnon.
    “La Longue Carabine! la Longue Carabine!”
    Les mots passèrent de bouche en bouche, et la foule se pressa autour d'un trophée qui semblait annoncer la mort de son redoutable propriétaire. Après une bruyante consultation plus d'une fois couverte par les éclats d'une joie cruelle, les Hurons se dispersèrent, en proclamant le nom d'un ennemi dont le major crut deviner qu'ils espéraient trouver le corps dans quelque crevasse de l'île.
    “Maintenant,” dit-il à voix basse aux soeurs tremblantes, “voici le moment de la crise. Si notre retraite échappe à leurs recherches, nous sommes sauvés! En tout cas, nous sommes sûrs, d'après ce que je viens d'entendre, que nos amis ont réussi à s'enfuir, et d'ici à deux heures Webb nous aura délivrés.”
    Il y eut alors quelques minutes d'un poignant silence, et tout faisait prévoir que les sauvages apportaient dans leurs investigations plus de vigilance et de méthode. Plus d'une fois on put distinguer le bruit de leurs pieds sur le sassafras, le froissement des feuilles et le craquement des branches. A la fin, la barrière qu'il avait amoncelée céda un peu, un coin de la couverture se décrocha, et un faible rayon de jour pénétra dans l'intérieur de la caverne. Cora, saisie de terreur, pressa Alice contre son sein, et Duncan se jeta au-devant d'elles. Des cris d'appel sourds et rapprochés annoncèrent que l'asile était découvert et que les sauvages venaient d'y pénétrer. D'après le nombre de voix, il parut certain que la troupe y était rassemblée tout entière, ou du moins à l'entrée.
    Les deux grottes étaient si rapprochées l'une de l'autre, que le major, dans la conviction que toute chance de salut était perdue, alla se placer entre les deux soeurs et l'issue par où les sauvages devaient arriver. Réduit au désespoir par le péril de la situation, il s'avança vers le fragile rempart qui ne le séparait plus que par un intervalle de quelques pieds de la poursuite infatigable de ses ennemis, et regardant à travers la petite ouverture que le hasard y avait pratiquée, il se mit à épier leurs mouvements avec une stoïque indifférence.
    A portée de son bras, et lui tournant le dos, un Indien de taille gigantesque, à la voix grave et impérieuse, semblait dicter des ordres. Plus loin, la première caverne était pleine de gens qui saccageaient et culbutaient en tous sens le modeste mobilier du chasseur. Le sang qui avait coulé de la blessure de David avait rougi les feuilles de sassafras avant la saison où elles prennent cette couleur; à cette preuve de leurs succès, ils jetèrent un hurlement semblable à celui que poussent des limiers qui ont retrouvé une piste perdue. Aussitôt ils fouillèrent la couche odorante, et en portèrent une à une les branches dans le passage de communication, ayant soin au préalable de les secouer comme s'ils les eussent soupçonnées de receler l'homme qu'ils avaient si longtemps haï et redouté.
    Un guerrier aux traits féroces s'approcha du chef, avec une brassée de feuillage, et lui montra, d'un air de triomphe, les taches de sang qui y étaient empreintes, entremêlant son discours d'exclamations et du nom de “la Longue Carabine”. Puis il jeta son fardeau sur la pile qu'avait élevée Duncan, ce qui boucha le jour qui y était pratiqué. Son exemple fut suivi par les autres qui entassèrent de la sorte tout le sassafras, ajoutant ainsi sans le savoir à la sécurité de ceux qu'ils cherchaient. L'avantage de cette barrière était dans sa faiblesse même, car au milieu de la confusion générale il ne pouvait venir à l'idée des sauvages de remuer un monceau de broussailles élevé de leurs propres mains.
    Les couvertures ayant cédé à la pression extérieure, et les branches s'étant affaissées au point de former une masse compacte, Duncan commença à respirer librement. D'un pas léger et le coeur plus léger encore, il revint se poster au centre de la grotte, d'où il pouvait voir l'issue qui donnait sur la rivière. Sur ces entrefaites, les Indiens, ayant l'air de se raviser, sortirent tous ensemble du passage, et on les entendit parcourir l'île et se diriger vers le point d'où ils étaient d'abord venus. Un hurlement de deuil indiqua qu'ils étaient de nouveau rassemblés autour des cadavres de leurs compagnons.
    Duncan alors se hasarda à jeter les yeux sur les jeunes filles; car, au moment le plus critique, il avait appréhendé que l'inquiétude peinte sur son front ne contribuât à redoubler les alarmes d'êtres trop impressionnables pour soutenir un pareil choc.
    “Ils sont partis, Cora,” dit-il à voix basse. “Alice, ils sont retournés à l'endroit du débarquement; nous sommes sauvés. Remercions le ciel qui nous a soustraits à la fureur d'impitoyables ennemis!
    -Ah! que Dieu en soit loué!” dit Alice en s'agenouillant sur le roc avec un sentiment de gratitude fervente. “Ce Dieu bon qui a épargné des larmes à un père en cheveux blancs, qui a conservé les jours de ceux qui me sont si chers…”
    Heyward et Cora, quoique plus maîtres d'eux-mêmes, ne purent assister, sans être vivement émus, à cet élan de sensibilité involontaire. Jamais, aux yeux du major, la piété n'avait revêtu des formes aussi attrayantes que celles que lui prêtaient les charmes et la jeunesse d'Alice; dans ses yeux brillait le feu de la reconnaissance; l'incarnat de la beauté animait ses joues, et sa physionomie ingénue laissait voir que son âme allait s'épancher toute dans sa prière.
    A peine ses lèvres venaient-elles de s'ouvrir que la parole s'y arrêta, glacée par un frisson subit. Son visage prit les teintes d'une pâleur mortelle; ses yeux humides semblèrent tout à coup pétrifiés; un sentiment d'horreur les rendit durs et fixes, les mains qu'elle élevait vers le ciel s'abaissèrent devant elle en ligne horizontale, montrant quelque chose avec une agitation convulsive. Heyward tourna la tête dans cette direction, et, par-dessus le rebord de l'ouverture pratiquée sur la rivière, il aperçut la figure du guide qui l'avait trahi, le Renard Subtil.
    Dans cet instant d'horrible surprise, la présence d'esprit de Duncan ne l'abandonna pas. Il vit à l'air incertain de l'Indien que ses yeux, accoutumés au grand jour, n'avaient pu encore distinguer les objets à la lueur sombre qui régnait dans les profondeurs de la grotte; il pensait à se retirer avec les jeunes filles dans un renfoncement du rocher où leurs personnes se confondraient avec l'obscurité, mais l'expression qui tout à coup brilla sur la physionomie de l'Indien lui apprit qu'il était trop tard, et qu'on les avait découverts.
    Voir triompher l'abominable traître, c'en était trop pour la fierté du major: ne prenant conseil que de son ressentiment, il dirigea son pistolet contre l'Indien et fit feu. L'explosion retentit dans la caverne comme l'éruption d'un volcan, et lorsque le courant d'air qui venait du ravin eut dissipé la fumée, le traître avait disparu. Courant à l'ouverture, Heyward l'aperçut s'enfuyant comme une ombre le long du rocher par un rebord bas et étroit qui bientôt le déroba à sa vue.
    Parmi les sauvages, un profond silence succéda à cette détonation, qui leur sembla sortir des entrailles de la terre; mais sitôt que le Renard, élevant la voix, eut poussé un cri significatif et prolongé, tous les guerriers y répondirent par des vociférations. L'île se remplit de nouvelles clameurs, et avant que Duncan eût le temps de se remettre, la faible barrière de feuillage fut abattue, la grotte envahie par ses deux issues, et ceux qui s'y trouvaient furent entraînés sur la plate-forme, où ils se virent entourés de toute la troupe des Hurons triomphants.

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