Répondre à : Farenheit 451

Accueil Forums Discussion générale Farenheit 451 Répondre à : Farenheit 451

#146547
MMusardeur
Participant


      34.




    Elle appela Obélix. Le son s’étendit faiblement. Etrangement, il n’y avait pas de résonance. Le passage restait silencieux, et pas vraiment obscur. C’était très curieux. Il n’y avait pourtant pas d’éclairage, ni naturel, ni artificiel. Au bout d’un moment, au loin, elle aperçut un peu de lumière. Elle marchait sans avoir besoin de se baisser, se demandant où se terminerait le conduit souterrain. L’excitation la gagnait. Elle se sentait aventurière provisoire d’un moment qui trouverait sans doute bientôt son explication rationnelle et logique. Elle profita donc de ces minutes émotionnelles et farfelues qui offraient le parfum grisant de l’inconnu.
    La lumière augmentait, laissant devinant une issue proche. Armelle distingua des formes, vit Obélix assit, semblant l’attendre et le chat un peu plus oin, couché près de ce qui devait être une sortie. Les deux animaux affichaient un calme olympien. Le contraire aurait sans doute affolé notre héroïne, qui, du coup, aurait panique devant l’inconscience d’une telle promenade. Lorsqu’elle arriva à la hauteur du chien, le chat se leva et disparut dans la lumière. Obélix le suivit et Armelle s’engagea. Elle cligna des yeux, sentit l’odeur de la végétation et entendit des bruits citadins. Il lui fallut s’accrocher avec les mains pour sortir du trou, se trouva environnée de buissons et de fourrés. Derrière elle, se tenait un haut mur blanc. Passant sous deux buissons, elle parvint à temps pour voir Obélix sauter par dessus une grille. Elle longea celle-ci, et ne trouvant pas de porte, prit appui sur le muret, pour escalader à son tour cette barrière pas trop haute heureusement. Elle se frotta les mains, en soufflant un peu.
    Elle observa les environs. C’était un petit square plein d’ombres que protègeaient des ormes et des platanes. L’endroit clôturé qu’elle venait de quitter, était en fait un monument aux morts honorant les poilus de la Grande Guerre. L’entrée du souterrain était derrière le grand mur qui étalaient en lettres dorées, le nom des braves tombés au champ d’honneur pour la France. On y voyait le nom de la ville.
    Armelle eut un coup au cœur.

    ×