Je vous remercie d’avoir pris le temps de ce commentaire très étayé. Je ne vous cache pas que j’espérais recevoir votre avis sur ce livre. Et cet avis, je le partage, une fois de plus !
Si vous vous souvenez bien, j’avais ce même sentiment mitigé concernant la fin d'”Yvonne”, de Dabit. Ce même sentiment dans le roman de Juliette Lamber, puis celui de Mathilde Alanic. Donc, au fil des lectures, j’ai fini par admettre qu’il s’agissait en effet d’un résultat de l’époque, et peut-être d’un certain attachement à restituer fidèlement la condition des femmes de cette époque, les limites imposées à leur possible émancipation par une société qui les assujettissait systématiquement à l’homme (père, mari, Etat,…) par les aspects matériels et moraux, à toutes les époques et dans toutes les dimensions de leur existence. L’empreinte de la morale mise en avant par l’Église, en particulier, apparaît en permanence dans les réflexions de notre héroïne du moment, Élisabeth. Et cette morale restrictive et discriminatoire n’est pas pour rien dans l’aliénation des femmes au masculin !
Ayant acquis cette certitude que les autrices et auteurs voulant faire oeuvre crédible se devaient d’imposer une “limite” à l’émancipation de leurs protagonistes féminines, j’ai appris à envisager autrement les portraits qu’ils nous proposent. J’essaie de me refuser d’éprouver du dépit quant à mes aspirations à des fins plus conformes à mes attentes de lecteur contemporain, des fins entièrement libératoires ! Je me concentre sur le cheminement intérieur de ces femmes, sur leur émancipation intellectuelle et spirituelle, qui peut nous apparaître mesquine ou trop peu, mais qui est tout ce qu’elles peuvent se permettre, et qui est au final une très belle victoire, et le début de tout ce qui pourrait possiblement advenir pour la suite des temps et dans le combat féministe…
Et en définitive, suivant ce parti-pris de lecture, on se rend compte combien la conclusion de ce livre, et de ceux que j’ai cité plus haut, est emplie de lumière, de poésie et d’optimisme. Et combien le roman contient dans son entier sa forme de subversion, remis en contexte…
Mais c’est à nouveau un regard contemporain, un regard masculin, et peut-être suis-je complètement “à côté de la plaque” ?
Quoiqu’il en soit, merci à vous de m’avoir permis de découvrir cette autrice au style si “précis et sensible”, pour reprendre vos propres mots !
Je vous comprends parfaitement, chère Lïat ! Ce Lucien est un personnage des plus “malaisants”. Dommage que sa seule présence ait suffi à vous rejeter au loin.
Merci, Marjolaine ! Je suis tout à fait d’accord avec vous : la plume de cette écrivaine est merveilleuse. Elle lui permet de passer de superbes scènes descriptives, extrêmement poétiques, à des évocations psychologiques saisissantes de “réalisme”. Une sobriété parfaite, mais pas de sécheresse ! Puisque vous avez aimez la plume de Jean Balde, je me permets de vous recommander l’écoute de “La vigne et la maison”, dans le remarquable enregistrement qu’en fit Gaëlle (enregistrement qui a été à l’origine de ma découverte de cette autrice !).
Merci à vous pour ce commentaire, clerget stephane ! C’est toujours un plaisir pour moi de faire découvrir des autrices ou auteurs inconnus aux usagers du site ! Puisque vous avez aimé ce type de littérature, je ne puis que vous engager à découvrir les autres romans de la même Ann Radcliffe, représentante la plus illustre du roman gothique. Ces ouvrages sont disponibles sur le site, proposés par d’autres donneuses et donneurs de voix. En outre et pour achever, j’ai enregistré “Les visions du château des Pyrénées”, roman du même genre littéraire, longtemps attribué à Ann Radcliffe mais qui serait bien plus probablement de la plume de Catherine Cuthbertson… Vous le trouverez aisément en consultant la page regroupant mes lectures ! Au plaisir de vous retrouver !
Chère Madame Lïat,
A mon tour d’avoir hâte ! Hâte de savoir ce que vous aurez pensé de votre écoute ! C’est moi, qui vous remercie de suivre fidèlement mes publications ! Pour votre gentille évocation des vignettes, merci également. Ah ! Un peu de douceur dans ce monde de brutes…
Et concernant votre note : oui, une longue, longue époque… Aujourd’hui, les choses se sont sensiblement améliorées du côté de la littérature. Les femmes ne sont plus dans l’obligation de recourir à cette falsification d’identité (et de genre !) pour obtenir une chance de voir éditer leurs oeuvres et que ces dernières puissent prétendre à la même notoriété et aux mêmes honneurs que leur confrères masculins. Sensiblement, ai-je précisé… Car le chemin, en ce domaine comme en tant d’autres, est si long encore pour que l’équilibre soit atteint.
Votre commentaire me touche au plus haut point, Madame Daphné ! 😊 Je ne sais trop si vous faites référence au style de ma plume ou de ma lecture, mais quoi qu’il en soit, je prends le compliment avec plaisir et reconnaissance. “Wight”, qui voit ses personnages naviguer de routes de France en terres britanniques, paraissait effectivement un roman tout indiqué pour une randonnée, et je suis ravi que vous l’ayez trouvé de votre goût !
Merci pour ces compliments, cher Vincent ! Ce texte, lu durant mes études, m’avait laissé une forte impression, et j’ai été ravi d’en retrouver les traces au cours de cet enregistrement. Plaisir d’autant plus intense que j’ai découvert des dimensions à cette oeuvre qui m’avaient échappées alors. Pour ce qui est de l’incarnation des personnages : j’avoue ne point parvenir à conserver une lecture des plus neutres des romans que je donne à écouter…
Merci pour ce commentaire, Maymadass ! Je partage votre avis concernant ces livres qui ne perdent rien à être relus, malgré qu’on en connaisse le dénouement, que le temps ait passé sur nous, sur eux, sur la société… Incontestablement, “La Ferme des Animaux” fait partie de ces joyaux ! En revanche, contrairement à vous et bien que je retrouve le style d’Orwell dans ” 1984″, je pense que ce dernier ouvrage et le conte présenté ici diffèrent radicalement dans leur approche. En effet, dans “La Ferme…”, Orwell s’inspire de faits déjà advenus et dont il a pu constater à la fois les circonstances et les conséquences (le stalinisme). Des faits contemporains pour lui, documentés par des articles de presse, la restitution d’autres auteurs… Pour “1984”, la chose est différente, il ne transcrit plus cette fois des évènements historiques sous le mode de la satire et de la fable animalière, mais, partant de ce qu’il constate dans l’actualité politique, sociale et économique qu’il vit, il envisage une projection (en retenant les hypothèses les plus sombres) dans un avenir qui lui est lointain. Deux visages de la dystopie assez distincts, finalement, mais qui visent pareillement à alerter la lectrice et le lecteur. Et qui sont tous deux absolument efficaces !
Merci, chère Pauline, de cette belle lecture ! Oserais-je vous avouer que je n’avais jamais lu (ni même écouté) de roman de Thomas Hardy ? Cette entrée en matière a été tout à fait de mon goût. Tout comme vous, et contrairement à Gaëlle, je n’ai pas trouvé de longueurs au récit. Bien au contraire ! J’ai enchaîné les chapitres à vive allure, sans lassitude, mais avec parfois quelque agacement face aux atermoiements de Batsheba. Qu’elle ne discerne pas mieux le fond de la nature des hommes qui l’entourent… Mais, bien entendu et heureusement pour la qualité du roman, Hardy est des plus fins connaisseurs des choses humaines. Son approche narrative en témoigne. Notre appréhension des autres souffre toujours, dans la “vraie vie”, de ce côté brouillon, mal assuré. Et il nous arrive, parfois – souvent ?- de nous tromper sur la nature de nos sentiments, sur la beauté intrinsèque de nos relations. Mais la valeur réelle de l’amour naît de ce qu’il découle d’un lent et long exercice… L’amour est une pierre rare et finalement assez fruste, dont il faut savoir discerner la nature avec patience, persévérance. C’est en cela qu’on ne saurait le confondre avec la passion. Et ce roman, finalement, nous en fait une preuve des plus convaincantes ! Enfin, je tiens à accorder une mention spéciale à la scène de l’orage, que j’ai trouvé particulièrement intense et bien “scénarisée”.
Merci Lyzac ! Vous avez, ô combien, raison et malheureusement, je crains que ce roman ne reste d’actualité trop longtemps !
Merci de votre fidélité, Christine F. ! Je suis heureux que mes lectures vous permettent de passer d’agréables moments. Puisque vous semblez vous être attachée à ma voix et vouloir continuer d’explorer la liste d’oeuvres littéraires que j’ai enregistrées, je vous suggère de ne pas hésiter à me rendre compte de vos impressions ainsi que vous l’avez fait ici…
Merci à vous, christine, de ce commentaire encourageant !
Merci, cher Sautillant, d’avoir risqué quelques entrechats jusqu’ici, afin de défendre les pauvres tâcherons et tâcheronnes du “numérico-sonore” que nous sommes ! Mais qu’apprends-je ? Vous n’avez toujours pas écouté Lenz, lors que ne l’ai enregistré que sous suggestion de votre part ! Vous passez trop de temps près du juke-box, cher Sautillant, ce n’est pas juste pour nous ! 😊
Merci chère Éole, d’avoir compris mes intentions de lecteur ! Pour ce qui est de la qualité du texte et des choix “restrictifs” (le terme est relatif et ne s’entend que du point de vue de l’intrigue et de son développement) de son auteur, je me suis exprimé en réponse à Bruissement et à Marc Bonetto, un peu plus haut et un peu plus bas sur ce fil de commentaires. Je ne crois donc pas nécessaire de réitérer ! Mais avez-vous noté comme moi, à l’écoute de ce brûlot anti-totalitariste, que toute dictature n’est également (ou avant tout ?) que le fruit de querelles de partis qui ne sont elles-même, en définitive qu’une opposition d’ego (mâles, il va sans dire !). On n’en revient toujours au même point, ou me trompé-je ? 😉
Bonjour Marc,
Je tentais simplement de répondre au commentaire de Bruissement en émettant différentes hypothèses… Personnellement, le roman me convient tel qu’il est, dans son choix de mettre à nu les rouages du totalitarisme d’une manière très directe. Laisser une plus grande place à l’évocation des rébellions inhérentes à tous les régimes de ce type (je ne préciserais pas “de gauche” ainsi que vous l’avez fait, car bien que l’on connaisse les inspirations précises d’Orwell pour cette oeuvre, au final elle me paraît pouvoir englober toute forme de totalitarisme pour le lecteur ou la lectrice non averti.e du point de vue historique) laisser une plus grande place à ces évocations, donc, aurait sans doute amoindri l’impact de cette dénonciation. Il ne faut pas oublier non plus qu’il s’agit bel et bien d’un conte. Les intrigues secondaires ou les développements trop complexes ne sont pas l’apanage de ce genre littéraire. Pourtant, je comprends les regrets de Bruissement et d’Éole (car contrairement à vous, je n’ai pas pris leurs remarques comme des critiques à l’encontre d’Orwell) . Ils me semblent tout à fait légitimes.
Je me joins à Eole et confirme qu’on ne peut être plus précise et claire concernant le travail qui est le nôtre dans l’enregistrement des livres. Tout au plus aurait-on pu ajouter la rédaction du billet/résumé (bon, ici, pour la première fois, je me suis contenté de fournir le résumé concocté par l’éditeur car il me semblait parfaitement pertinent !), la recherche ou confection de l’illustration d’accompagnement (qui pour moi représente un certain nombre d’heures…) ?
Sans doute avez-vous raison Bruissement ! J’avoue que je n’avais même pas pensé à cela. L’absence de cet aspect perspectif (et positif) ne serait-il du qu’au pessimisme d’Orwell ? Ou, plus simplement, le manque de recul sur les évènements et le possible défaut d’informations remontant des républiques soviétiques à l’époque de la rédaction de ce roman aurait-il occasionné cette vision particulière ? Ou volonté de l’artiste, part-pris parfaitement conscient et de nature stylistique ? On peut tout imaginer…
Merci pour vos remarques positives ! Pour les autres, les défauts soulignés… Une coquille de l’auteur, ou un lapsus de ma part, sans doute ? Puis-je, cher Monsieur, vous demander une once de clémence envers les bénévoles qui œuvrent de leur mieux pour vous offrir traductions et enregistrements. Nous ne sommes pas des professionnel.les, nous ne disposons d’aucune structure éditoriale ou de production pour nous épauler ou nous corriger. De plus, pour ce qui me concerne et comme certaines et certains de mes comparses donneuses et donneurs de voix je pense, je réalise mes montages en fin de journée, après de longues journées de travail et d’activités diverses, familiales ou non. Malgré mes deux ou trois réécoutes, il est donc possible que certains défauts m’échappent. Je m’en excuse auprès de vous et de toutes nos auditrices, tous nos auditeurs…
Votre manière de vous présenter, j’imagine ? C’est original ! Malheureusement, mon pseudonyme n’ayant aucun rapport avec l’Aristide pareillement passereau, je crains de n’avoir aucune chanson à vous soumettre en retour.
La traduction est de Romain Vigier, ainsi qu’il est indiqué dans le billet.
Merci, Pauline ! Pour ma part, en ce qui concerne les dialogues, je ne parlerais de manque de naturel. Il me semble qu’ils sont en fait une restitution trop fidèle de l’oralité. Ce qui, en matière d’écriture romanesque, est une sorte d’erreur d’appréciation et aboutit au même effet de confusion ou de dissonance que pourrait procurer un manque de naturel. C’est un défaut que l’on retrouve souvent chez les auteurs et autrices du début du 20ème siècle, je trouve. Peut-être à mettre en relation avec le triomphe de la littérature dite réaliste ? Mais en matière de style et d’histoire littéraire, je vous imagine beaucoup plus experte que moi, et je n’irai donc pas plus loin dans mes supputations ! Pour exemple, tout de même : chez Dabit, dont je dois à nouveau lire deux romans, la chose est assez récurrente, et pas seulement dans les dialogues ! Et pour répondre enfin à votre question : cela rend en effet l’interprétation des passages parlés parfois compliquée.
Je crains, cher Vincent, de vous décevoir doublement avant même que vous n’ayez entamé l’écoute de ce livre ! En premier lieu, le traducteur a préféré “Bêtes du Monde” à “Bêtes d’Angleterre”. Manière d’universaliser le propos, sans doute, et pas si saugrenue que cela dans le contexte contemporain, quand on y réfléchit bien. D’autres “libertés” ont ainsi été prises par rapport au texte d’Orwell. Pas forcément suffisamment larges cependant pour justifier le recours au terme “adaptation” plutôt que “traduction”. En second lieu, je n’ai pas poussé la chansonnette comme vous sembliez l’attendre. Désolé ! Non que l’envie ne m’en eut manqué ! J’avais même préparé la musique, entre “Cucaracha” et “Clementine”, ainsi que préconisé par l’auteur. Mais en lisant attentivement, on s’aperçoit que les paroles sont plutôt présentées comme une restitution du narrateur que comme un chant direct du protagoniste porcin. Il m’a donc fallu renoncer à m’ériger en Caruso de la Révolte Animaliste ! Mais n’ayez crainte : suivant la voie suggérée par Orwell lorsqu’il décida de sous-titrer son roman “Conte…”, j’ai choisi d’incarner les personnages de manière forte, en accusant leurs caractéristiques (un peu comme on l’eut fait en lisant un conte ou une fable à des enfants). C’était également une façon de relever l’humour du texte, très justement souligné par Pauline. Un humour nécessaire pour dédramatiser un discours essentiellement sombre, effectivement… Enfin, confidence biographique pour confidence biographique (je me trompe ou les trains occupent une grande place dans votre vie ?) : j’ai personnellement découvert ce texte lorsque j’étais un tout jeune adulte. Grand amateur du groupe Pink Floyd, j’avais découvert que leur admirable album “Animals” avait été inspiré par un certain roman d’Orwell… Rien qui ne me rendit le disque du groupe britannique moins précieux… Au contraire ! 😉
Je suis ravi de vous retrouver ici, Bruissement. Ravi également, que la lecture vous ait plu et que l’ajout de préface et appendices vous soit apparu comme pertinent.
Je prends enfin quelques minutes pour laisser un commentaire ici… J’ai écouté votre enregistrement, chère Éole, depuis quelques semaines déjà… Et avec quel plaisir ! On ne peut pas franchement dire que la canicule régnant à l’extérieur ait créée une ambiance propice à me plonger dans l’atmosphère du récit, mais qu’importe ! Vos propositions musicales et votre lecture ont suffi à me transporter sur les lieux, à l’époque. Magie ! Magie sombre, magie quelque peu grinçante. Un petit voyage dans mon temps intime également, car je me souviens avoir lu cette nouvelle au collège (lecture obligatoire, par conséquent ! 😒). Étrangement, je me suis souvenu de certaines choses : l’ambiance et les aspects humoristiques de la première partie, en particulier (un humour tellement britannique et si savoureux !). Ce flegme familial, face aux facéties morbides du spectre… Irrésistible ! 😄
Malgré tout, j’ai particulièrement apprécié que l’histoire prenne, au final, une tournure beaucoup plus mélancolique, romantique…
Merci à vous de cette nouvelle offrande, investie et généreuse à la fois !
Chère Bruissement,
Merci de ce commentaire généreux et très gratifiant pour le lecteur que je suis !
Vous avez tout dit, et magnifiquement, concernant la thématique essentielle du texte. Dans un autre registre (quoi que !), un certain chanteur folk nobélisé usa de l’expression fort bien choisie de “Masters of War”, pour qualifier cette engeance qui jette les peuples dans des conflits dont ils sont à la fois les victimes et les instruments. Le plus saisissant ici, et avec le recul, est de constater que tant d’années avant la Seconde Guerre Mondiale, tant de personnes avaient déjà acquis la conviction qu’elle était inéluctable…
Merci, kmchen ! Des réflexions, oui… Il est essentiel, face à des périodes historiques bénéficiant d’une aura extrêmement positive, et reposant parfois sur des clichés ou des idées fausses, de nuancer les choses et de conserver un regard critique. Aucune époque n’échappe aux injustices ; toutes possèdent leur part d’ombre.
Vraiment, Lïat ? Mais, vous savez, à l’ère romantique, tous les arts cohabitaient par le jeu des fameux salons. Il en résultait, j’imagine, une bonne connaissance des artistes pour les disciplines qui n’étaient pas celle dans laquelle s’exerçait leur activité. Une connivence, dites-vous ? Merci, sans doute… Vos compliments sont acceptés avec gratitude, bien que les deux petits yeux accompagnant le sourire dans votre message me soient quelque peu … déstabilisants ! (Ils sont si réalistes que j’ai la sensation d’être observé, tandis que je rédige ces lignes !🥸)
Bonsoir, kmchen. Et merci pour votre commentaire. L’image que vous utilisez est très belle et tout à fait appropriée pour évoquer ce texte bouleversant de Romain Rolland qu’Elodie M et moi avons eu le plaisir de vous offrir.
Merci à vous Bruissement ! Et ne vous faites surtout pas de souci ; un commentaire vaut tous les cœurs du monde ! (Et d’ailleurs, notre chère Liät s’est chargée de nous pourvoir en cœurs pour des semaines 😄). Bon été à vous et au plaisir de vous croiser à nouveau…
Chère Lïat, De mon côté, je ne pouvais ignorer l’existence de cette nouvelle de Balzac. Elle fut des oeuvres que j’eus à étudier au lycée (option artistique, c’était le moins qui put advenir !). Je l’ai relue avec un tout autre regard, ainsi que le laisse entendre le billet d’accompagnement. J’espère que la lecture vous permettra un moment d’évasion… rafraîchissant. Difficile canicule pour nous aussi, de l’autre côté de l’Océan…
Quelle étrange manière de réviser ses mathématiques durant la pause estivale ! Mais cela vaut bien les sacro-saints cahiers de vacances… Et c’est très réussi ! D’autant plus que votre lecture vivante et pétillante sert à merveille ce roman. S’il faut au commencement fournir un certain effort de concentration pour s’extirper du réel et se former une image mentale des évènements géométriques décrit par le professeur Abbott, le cerveau finit par s’assouplir et se plier avec bonheur à l’exercice. Merci pour cette lecture, donc, qui m’a permis une salutaire extraction du quotidien (lequel est, pour le moins, accablant de chaleur) !
Aïe ! Je supposais bien en imaginant que “détachée” pourrait être pris dans une acception péjorative ! “Dans le doute, abstiens-toi”, dit le proverbe. J’aurais du me conformer à cette sage expression. Mais effectivement, il n’y avait rien de discriminant derrière cet adjectif, pour moi (il s’agissait juste de montrer une forme d’expression contenue des émotions et de la sensibilité de la narratrice, a contrario de mes enregistrements qui peuvent paraître parfois un tantinet trop investis !!! “Alla romantica” 😁). Concernant votre travail, tout était compliment, ainsi que vous l’avez compris ! A vrai dire, j’étais plus concentré sur la fin de mon message, tel que rédigé initialement. J’y évoquais l’intrigue et la relation des protagonistes principales et principaux, mais pour le coup je me suis ravisé, ne sachant ni où pouvait commencer ni où pouvait s’achever la divulgation outrancière.
Merci, Gaëlle, de m’avoir permis une nouvelle fois la découverte d’une autrice dont je ne connaissais pas la plume. Une écrivaine dont le style sobre et sans affèterie traduit remarquablement une sensibilité à fleur de peau. Un style parfaitement mis en valeur par votre voix mélancolique et détachée, mais aussi, ainsi que souligné par Pauline, par le choix des musiques et des quelques ponctuations sonores qui viennent mettre en valeur telle ou telle partie du texte. Un sans faute pour vous, comme d’habitude !
Chère Eole,
Bravo pour cette lecture si inspirée ! Non, “incarnée” serait le terme juste, tant vous avez investi les personnages de Zevaco, à la manière d’une comédienne. Cette interprétation n’est pas étrangère au fait que l’auditeur que je fus s’est trouvé entraîné de chapitre en chapitre sans lassitude et avec une réelle attente.
Aucun doute que ce début ressemble de fort troublante manière à celui du “Comte de Monte-Cristo”. Pas sûr qu’aujourd’hui une telle chose fut possible sans que cela ne se termine au tribunal pour plagiat ! Il n’en reste pas moins que l’histoire est fort entraînante, le décor de l’Italie du 16ème siècle admirablement planté et dépaysant (mon coeur de peintre a frémi à l’évocation du Tintoret, de Titien…). Mais quelle violence, aussi bien dans les haines que dans l’amour ! Y a-t-il un seul ou une seule protagoniste qui ne soit habité.e de ténèbres profondes ? Il en résulte une sensation assez pesante, qui évoque bien plus le Caravage que Raphaël. Les rebondissements, ainsi que vous l’avez suggéré dans votre billet de présentation, ne manquent pas. Jusqu’à en être parfois quelque peu… désorientant. Mais la suite et la fin sont attendues avec forte impatience.
Chère (Cher ?) rompampa,
L’auteur et donneur de voix que je suis vous remercie de ce commentaire enthousiaste et généreux ! Effectivement, Dame Lïat a eu quelques exigences que j’ai tenu à honorer scrupuleusement : d’une acceptation pour le moment, d’une réalisation, dans un futur plus ou moins proche.
Je plaisante, bien entendu : il n’y a eu que suggestion de sa part !
Je suis heureux que ces deux projets puissent aussi susciter votre envie, bien que cela soit toujours un peu intimidant de se savoir “attendu”. Je tiens à vous préciser que si vous aimez particulièrement Eugène Dabit, j’ai déjà enregistré “Yvonne” (vous pouvez le trouver sur ma page).
Quoiqu’il en soit, je vous souhaite une belle fin de semaine, un bel été, de belles écoutes…
Merci beaucoup, Myrtille ! J’ai eu plaisir à écrire cette histoire, plaisir à l’enregistrer, et je suis heureux que ce plaisir ait été partagé par vous !
Merci, Émilie ! Je suis ravi de vous avoir permis cette échappée ! 🙂
Merci Éole, d’avoir apporté ces précisions. Cela me rassure quant à la forme de mon résumé !
Eh bien, dites-donc, chère Éole, me voici tout rougeoyant ! 😊 Je suis vraiment comblé que ce roman ait résonné de telle manière en vous. Et pareillement, heureux que vous ayez mis de côté vos réticences initiales pour accepter de joindre vos pas à ceux d’Alain. Puis-je vous demander, si vous avez une petite minute, ce qui a justifié le fait que vous ne soyez pas attirée par le roman dans un premier temps ? Le genre littéraire, le contexte, l’époque ? Autre chose ? Ceci, uniquement pour mon édification personnel d’auteur (s’il s’avérait que le résumé ne soit pas propice à susciter l’envie chez la lectrice ou le lecteur, je pourrais toujours réfléchir à le modifier…). Quoiqu’il en soit, je vous remercie de ce commentaire tellement encourageant ! (Comme tout un chacun et chacune ici, vous devriez vous contenter d’un simple Bruant… Ce qui économiserait sensiblement la touche “A” de votre clavier ! 😉)
Merci à vous, Lïat ! J’ai demandé l’ajout de “Hôtel du Nord” et “Villa Oasis” à ma liste de lectures. Cependant, une dernière précision ! Je me serais sans doute mal fait comprendre : “Villa Oasis” est tout sauf amusant, je le crains ! 😕 Dramatique semble un terme beaucoup plus convenable pour en dépeindre l’intrigue. Vous verrez et aviserez le moment venu !
Je suis heureux que le roman et la lecture que je vous en ai faite vous aient satisfaits !
Chère Madame Lïat 😉,
Ah, Dabit ! Me croirez-vous si je vous dis que tous les ouvrages qui vous intéressent figurent sur ma liste officieuse ? Je crois que « Villa Oasis », surtout, vous plairait beaucoup. Il met en scène une protagoniste des plus intéressantes, extrêmement convaincante. Voilà ce qui m’a séduit chez Dabit (et décidé à enregistrer « Yvonne ») : sa capacité à camper des personnages féminins de premier ordre et convaincants, loin du rôle de simple potiche ou faire-valoir, loin des clichés misogynes auxquels sont malheureusement, et même en ce début de 20éme siècle, trop souvent cantonnés les femmes dans les romans masculins. Une manière d’évoquer la sensibilité et l’âme féminine extrêmement pertinentes, ai-je le droit de le dire ?
Pour « Hôtel du Nord », Gaëlle m’avait suggéré également de l’enregistrer. C’est un roman très vivant qui se rapproche d’une galerie de portraits populaires, et qui me semble ardu à mettre en voix. L’incarnation des personnages me paraît inévitable pour donner toute sa couleur au récit, et peut-être même tout sons sens, mais représente également le risque de sombrer dans le grotesque… D’autant plus que le film est un tel mythe !!! (« Atmosphère, atmosphère… ») J’ai bien envie d’essayer malgré tout et désormais que j’ai pris mes marques en tant que donneur de voix. Je vais également demander l’ajout de « Villa Oasis » à mes lectures. « Pierre Sermondade » que j’ai moins « inspectée » est une nouvelle, mais je peux également l’ajouter si vous la trouvez à votre goût.
Cependant, je crois que ma réactivité sur « Lenz » vous aura abusée et je me dois de vous préciser ceci : je suis toujours dans la vie active, extrêmement accaparé par mon emploi quotidien, j’ai une vie de famille, je dors (extrêmement peu et mal, certes !), je dors, je bois et différentes autres contingences extrêmement triviales mais on ne peut plus impondérables et nécessaires jalonnent mon quotidien ! 😕
Donc, je doute de pouvoir satisfaire vos exigences en terme de délais ! Est-ce rédhibitoire, ou accepterez-vous d’attendre ? Si vous voulez un roman estival, j’ai publié ici « Wight », il y a quelques temps. Tout à fait dans l’air de la saison. 🎸☀️😉
Bien à vous.
Cher Sautillant,
C’est à moi de vous remercier ! J’ai découvert ce texte grâce à vous. Et le moins que je puisse dire, c’est qu’il vaut vraiment d’être découvert ! C’est l’un de ceux sur lesquels je suis le plus heureux d’avoir donné de la voix. J’y ai pris un vrai “plaisir” (si tant est que l’on puisse utiliser ce terme pour un récit aussi chargé et tourmenté que celui-ci !).
Pour la traduction, je ne sais pas… Dans un premier temps, j’avais pensé qu’elle ne devait pas être transcendante compte-tenu du style pour le moins particulier de la prose. C’est la raison pour laquelle j’avais rejeté votre suggestion de lecture initialement. Mais à bien y réfléchir… J’ai fait un essai, et le fil s’est déroulé par lui-même ! Désormais, je pense qu’il est fort possible que la traduction ne soit en rien dans les particularités du style. N’est-il pas plutôt envisageable que l’écriture de Büchner vise sciemment à créer le malaise, une forme d’instabilité propre à servir le sujet (sur le mode kafkaïen, en quelque sorte !) ? C’est une vision extrêmement moderniste de l’écriture, avant-gardiste, pourrait-on même avancer, mais pourquoi pas ?
Quoiqu’il en soit, j’espère que mon travail vous satisfera jusqu’au point final.
Bien à vous
Cher Sautillant,
Je vais vous décevoir, je le crains ! Non, je n’évoque pas le moins du monde Léonard Cohen dans ce roman. Sa prestation était programmée à un moment qui me rendait impossible sa mention. Bien entendu, j’aurais tout de même pu m’arranger et le mentionner… Mais voyez-vous, je me suis concentré principalement sur les artistes féminines. Vous en découvrirez la raison (ou non!) lors de votre écoute. De toute façon, bien que le festival soit la justification des tribulations et des révélations incombant au protagoniste principal, bien qu’il ne soit pas sans incidence sur l’intrigue et qu’il me permette d’introduire certaines observations générales sur la société et l’état d’esprit de l’époque (j’ai choisi très précisément la mouture de l’année 70 du festival en toute conscience et à dessein!), il n’était cependant pas dans mes intentions de réaliser un documentaire. J’ai donc utilisé avec parcimonie les éléments informatifs concernant cet évènement !
Quant à Cohen, il ne s’agit pas d’un mépris de ma part ! J’apprécie cet artiste (je connais la biographe que vous avez citée et son ouvrage, bien que je ne l’ai pas lu !). Initialement poète, il a choisi la voie du chant (sans jeu de mot!) pour le plus grand bien de la discipline. J’ai beaucoup plus fréquenté et fréquente toujours plus Dylan, je l’avoue. Cependant, j’apprécie que Cohen ait toujours gardé un lien très étroit avec sa culture d’origine et la musique yiddish, en particulier. Ceci donne des accords d’une profondeur inégalable à ses mélodies… 🎻✨
Tenez ! Vous me donnez envie de faire une cure de Cohen illico… Je commencerai par « So long Marianne », et vous ? 😊
Chère Claryssandre,
Tout d’abord, sachez que je ne suis pas moins admiratif du soin que vous apportez à la qualité de vos commentaires et à leur style parfait !
Je ne prétendrais pas avoir cerné votre personnalité au fil des quelques échanges qui nous ont réunis sur ce site, mais toutefois, je ne suis pas surpris de votre réaction extrêmement sensible à la lecture de certains passages difficiles. Je vous remercie de votre sincérité. Le petit garçon que je suis resté, moi aussi, est heureux d’avoir rencontré en votre personne et celles de quelques autres auditrices, des sensibilités réactives à ses propres indignations, à ses incurables incompréhensions, à sa peur et sa douleur.
Le monde, en effet est d’une noirceur d’encre ; les humains trop peu souvent rétifs aux sollicitations du Mal. Pourtant, tant d’épiphanies, de rencontres lumineuses, de dialogues rassérénant avec les êtres et les éléments. Je crois qu’Alain, comme vous, moi et beaucoup d’entre nous possède une connaissance malheureusement empirique de la vilenie humaine (ainsi que vous la nommez judicieusement !). Mais je voulais par dessus-tout observer sa marche vers la lumière, le voir dépasser la sensation de crainte qui était devenue paralysante pour lui.
Merci de tout cœur d’avoir eu la générosité de franchir le pas, vous aussi, et de ne pas résister à votre curiosité d’auditrice. J’en suis honoré et ravi !
Chère Cocotte,
Je crois être un peu dans votre cas… Je tente de puiser autant que possible parmi les lectures des « collègues », mais le temps me manque. Je suis d’autant plus touché que vous ayez choisi de partager ce morceau de chemin en ma compagnie, et celle d’Alain, Jasmine et les autres… Je suis sensible à chacun de vos commentaires concernant ce roman, heureux qu’il ait éveillé tant d’émotions en vous. A mon tour, je vous adresse mes amitiés, en attendant le moment de partager avec vous d’autres projets de lecture ! 😉
Une lecture tout aussi irréprochable qu’à votre habitude ! Et parfaitement édifiante : l’amour triomphe de tout (parfois 😀 !). Merci mille fois, cher Vincent.
Bonsoir Esor ! Et merci pour votre commentaire. Comme vous vous en serez peut-être aperçue, nous nous sommes permis de le modifier quelque peu. En effet, il révélait un élément important de l’histoire, sur lequel reposait une partie du “suspens”. J’espère que vous ne nous en voudrez pas ? Ceci étant dit, je suis touché que cet élément ( caché ! 🙂 ) ait précisément suscité votre intérêt et éveillé en vous des émotions particulières. Comme beaucoup d’entre nous, je suis profondément indigné par ce type d’injustices (et elles sont légions dans nos sociétés dites civilisées !). Si le roman n’est pas un manifeste, ni une tribune politique, il peut toutefois être le lieu rêvé pour exprimer un certain nombre de ces indignations. Et j’avoue avoir du mal à céder à cette envie ! 🙂
Bonsoir, Marjolaine. Oui, j’ai tenté de sortir des clichés qui dominent lorsqu’on évoque la culture hippie et le mouvement Flower Power. Derrière certains idéaux présentés comme vertueux et respectueux de l’égalité des sexes et des individualités, de l’environnement ou que sais-je, se cachent parfois des réalités beaucoup moins reluisantes. L’attitude de Peter consiste à commencer par mettre la main à la pâte, par changer les choses tout près de soi, en soi, plutôt que de faire groupe avec une multitude qui malgré ses discours, ses prétentions et ses postures, ne respecte pas toujours (souvent ?) le plus petit commencement de ses prétendus idéaux.
Rien de nouveau sous le soleil, en somme ! Mais il est toujours bon de le rappeler.
Alain, quant à lui, fait partie de cette même variété d’individu.e.s représentés par Peter, qui agissent tacitement et sans préconçus, mais avec une grande capacité d’autocritique et de retour sur soi, et touchent finalement bien plus sûrement à la justice et à la vertu. Quand à son histoire… Elle est elle aussi, malheureusement, extrêmement emblématique des dérives qui peuvent exister quand un groupe humain cède à ses plus vils penchants. Je dois cependant vous confesser que je n’avais pas forcément penser à introduire cette thématique dans mon roman. Elle s’est imposée d’elle-même, en quelque sorte, lorsqu’il a fallu que je m’explique le repli d’Alain, sa mélancolie.
Merci à vous d’avoir su apprécier les différentes dimensions de ce roman, j’en suis réellement touché. Au plaisir de lire à nouveau pour vous, d’autres autrices et auteurs, d’autres époques, d’autres histoires…
C’est gentil, Roquebrune ! Des choses dans les tiroirs, il en est, certes ! Mais rien de publiable en l’état, je le crains… Si un jour le temps m’est à nouveau donné de reprendre ces projets ou d’aboutir l’un des nombreux qui encombrent mon esprit, j’en serai des plus heureux !
Bonsoir, Margaux ! J’avoue être saisi de confusion face à un si généreux retour ! Vos mots sont extrêmement gratifiants et je vous en remercie mille fois ! Je n’aurai pas pensé susciter de si vives émotions (tout au long de l’enregistrement de ce roman que j’ai écrit il y a quelques années, j’avoue avoir ressenti le doute en permanence !).
Bonsoir Roquebrune ! J’espère que les activités en question ne requérait aucun caractère d’urgence ! Mais, j’avoue que je suis heureux que le texte ait eu cet effet dissipateur sur vous ! Merci de tout coeur de ce chaleureux retour d’impressions, et au plaisir de vous emporter dans d’autres lectures…
Merci Michée ! Je suis heureux de vous avoir permis de passer un agréable moment.
Merci, Alain ! Je suis ravi que vous ayez suivi les pas de cet autre Alain dans ses tribulations “hippiesques” ; ravi surtout que vous ayez apprécié le voyage !
Bonsoir Bébert, Pour une question de cet ordre, je vous conseille d’intervenir dans le forum, section Support technique. Ce sera un moyen plus sûr de recevoir une réponse à votre question. Merci !
Je confirme, chère Eole, la moindre des précisions que vous avez (de concert avec Sautillant, visiblement !) apportées concernant cette nouvelle. J’ai choisi de lire la version Dumas précisément pour la raison qu’elle est réputée être celle qui servit de base au ballet de Tchaïkovski. “De base” précisément, et vous l’avez très justement souligné ! Je pense que vous me rejoindrez lorsque j’avance que, de toute façon, aucune des deux version ne peut nous hisser au niveau d’émotion et de féérie atteint dans le spectacle dansé. Mais pour le coup, c’est sans doute une question de forme artistique !
(Petite révélation : pour ma part, j’ai uniquement utilisé les musiques de Tchaïkovski en introduction et conclusion de ma lecture. En effet, à contrecoeur, j’ai renoncé à toutes les faire figurer, compte-tenu du fait que le récit de Dumas ne colle pas au livret du ballet. Vous vous êtes cependant acquittée de la gageure avec subtilité et brio. Bravo !)
Puisque l’occasion m’en est donné, je tiens à préciser enfin ceci : lorsque j’ai annoncé cette lecture, je n’avais pas idée que vous m’aviez précédée avec la version Hoffmann (tête de linotte que je suis : j’avais vérifié la liste des lectures en cours, mais non point les dernières lectures annoncées après mise à jour de cette liste !). J’ai reporté mon enregistrementà Noël prochain quand je me suis aperçu de la chose, mais si vous souhaitez que je repousse un peu plus loin encore…
Cordiales salutations !
Sautillant : Oh, mais si, je suis étonné ! En fait, dans ma fougueuse (ah ! ah! ) jeunesse d’étudiant en art, je fus doté d’un certain faible pour le surréalisme. Je possédais à ce titre, et parmi d’autres de ces Taschen souples fort prisés des particuliers de mon engeance à pinceaux (ils coûtaient trois fois, vraiment !), un ouvrage consacré à Magritte. Je crois bien que ce château y figurait. Mais franchement, j’en avais oublié le titre et l’image elle-même… Je ne fréquente plus les surréalistes depuis trèèèès longtemps. Et si “Nadja” a été très longtemps un de mes livres de chevet, j’avoue lui préférer Desnos à Breton. Plus intuitif, moins intellectualisant… Votre analyse est intéressante, certes, mais le tableau de Magritte ne serait-il pas inspiré du même roman ? Auquel cas, il ne faudrait pas chercher plus loin le fait que ma production vous évoque celle du peintre belge.
Non, Sautillant, aucune inspiration de Magritte ! Point consciente toutefois. Bien que j’ai déjà eu l’occasion de voir ce tableau, bien sûr, il ne m’est pas revenu en mémoire à ce moment.
Quel décorticage scrupuleux de ma lecture ! J’en suis très honoré et je serai attentif à chaque remarque pour la suite de mes enregistrements. Toutefois, pour les voix, voyez-vous, je ne me dis pas : “Tiens si je faisais des voix ?”. Non. C’est juste ma manière de lire. Cela l’a toujours été. Je restitue la lecture telle que je l’entends en moi. Je sais que cela n’est pas très en cours aujourd’hui. La mode est plutôt à la neutralité, à une lecture sans affects ni interprétation (d’ailleurs, j’ai tendance à penser qu’il en va de même en société : ne pas montrer trop de sentiments, ni d’émotions…) ; de même qu’il est de mode de lire les vers avec une certaine forme d’atonalité, sans marquer la rime et le rythme.
Une mode, c’est bien cela.
Pourtant, il ne faut pas remonter très loin dans le temps pour constater que la chose n’a pas toujours été ainsi. Avez-vous déjà entendu un enregistrement d’Apollinaire lisant “Le pont Mirabeau”? J’ai écrit lisant”, j’aurais du lui préférer “déclamant” ! Avec vibratos et trémolos qui s’ensuivent (Bon ! C’était carrément un peu trop, pour le coup !)… Pourtant, on ne pourra pas taxer le poète d’être un rétrograde dans son art !
A bavard, bavard et demi… J’ai dégoisé un tant soit peu.
Bonne soirée à vous et merci de ce généreux retour.
Chère Éole,
Il semblerait que l’on ne puisse répondre à la réponse d’une réponse… Je glisse donc ce commentaire en réponse à votre dernier message. Merci, d’avoir écouté le texte jusqu’au bout, malgré les quelques difficultés qu’il pouvait poser. Je crois que les lectrices et lecteurs du temps jadis devaient être équipés de cerveaux bien différents des nôtres (ou plus probablement, ne pas être la proie des mille et unes sollicitations plus ou moins futiles qui assaillent lectrices et lecteurs contemporains quotidiennement !), car l’on note souvent des structures pour le moins tarabiscotées dans les romans du début du dix-neuvième. Mais tout de même, le charme désuet de ces romans gothiques et la place de choix qu’ils font aux héroïnes féminines (ce qui, vous en conviendrez, n’est pas chose ordinaire pour l’époque), ne valent-ils pas de se confronter à quelques menues difficultés ?
Ah ! Ah ! Eh oui, chère Eole, la pâmoison a littéralement été promue au rang de système dans certaines littératures. Cependant, ce n’est pas seulement un instrument dramatique, c’est avant tout un fait historique découlant des ustensiles de tortures utilisés dans la mode féminine de l’époque (corsets et autres joyeusetés hypercomprimantes !). Même sans être soumise à la moindre émotion forte, quelle poitrine pourrait supporter telle oppression sans que la respiration en fut altérée ? Quoiqu’il en soit, je vous remercie beaucoup de votre commentaire. N’hésitez pas à revenir ici après l’écoute de la seconde partie. Je serais extrêmement curieux d’avoir un retour (vous verrez que cette partie est tout à fait étrange dans sa construction, et résulte elle aussi d’un véritable système inhérent au genre gothique !).
Merci, Marc ! Je suis sensible à ce commentaire à propos de l’illustration d’accompagnement de ce roman. Je consacre beaucoup de temps à la réalisation de ces images qui me permettent de satisfaire mon besoin de création plastique, tout en mettant en valeur et en faisant (peut-être ?) découvrir des oeuvres picturales du domaine publique à nos auditrices et auditeurs. Cela m’est apparu comme une prolongation judicieuse de nos activités de mise à disposition d’oeuvres littéraires “classiques”.
Bonsoir Yves,
Je crois que, compte-tenu de son double “costume” d’écrivaine et de féministe, il était littéralement impossible que Juliette Lamber (Adam) put jamais être une personne orthodoxe ! Mais le texte est nanti, je le reconnais, de certains artifices qui peuvent apparaître désuets ou maladroits aux yeux contemporains. Je suis heureux que vous ayez tout de même goûté cet enregistrement et vous remercie de votre aimable commentaire !
Juste retour des choses : vous m’avez permis de découvrir Charlotte Perkins Gilman, je vous présente en retour cette autrice des plus intéressantes. Tout est bien, donc ! Malheureusement et malgré mes recherches actives, je n’ai trouvé aucun autre ouvrage de Sarah Orne Jewett traduit dans notre langue (une nouvelle, simplement mais qui ne m’a pas accroché !). Et je ne dispose pas des compétences, et encore moins du temps de traduire un des romans que l’on peut trouver en V.O. C’est un réel regret, croyez-le bien ! Peut-être une des talentueuses traductrices opérant sur Littérature Audio aura-t-elle envie de tenter l’aventure ? 😉 Dans ce cas, je serai parmi les premiers auditeurs de son enregistrement !
Bonsoir Lola ! C’est un plaisir pour moi d’apprendre que vous avez apprécié cette lecture. En revanche, je crains de ne pouvoir être l’objet des éloges concernant les musiques accompagnant mon enregistrement sans tirer profit des mérites d’un autre. Vous trouverez les références des dites musiques dans le billet de présentation figurant plus haut. Je crois, cependant, que vous faites référence aux intermèdes de début de chapitre. Dans ce cas, il s’agit d’extraits d’une pièce de Marin Marais. En aparté, je vous conseille vivement la découverte de ce compositeur (par l’incontournable Jordi Savall, si vous le pouvez), et pourquoi pas, la lecture de “Tous les matins du monde” de Pascal Quignard dont le même Marais est sujet principal. Je suis très sensible à vos compliments, et vous en remercie. J’espère que vous apprécierez mes prochaines lectures (je prépare précisément un autre roman gothique, si vous êtes friande du genre !). Quoiqu’il en soit, je vous souhaite de belles journées de printemps, malgré les pénibles conditions de travail qui semblent être les vôtres.
Merci à vous, Bénédicte ! Le roman possède effectivement les deux qualités que vous évoquez, ce qui le rend extrêmement poétique et original.
Chère Eole, J’ai été séduit par ce roman et par la diversité des sujets et des genres qui y sont abordés. L’écriture est alerte, pleine de malice. Les institutions ne sont pas à leur avantage, c’est le moins que l’on puisse dire. J’ai en particulier aimé l’évocation de la corruption et de la relation malsaine entre pouvoir, justice et médias (on ne les nommaient pas ainsi jadis !) qui intervient en fin de récit. La relation entre Mathilde et son homme est également magnifiquement mise en scène, très touchante (bien que l’on soit souvent irrité, ainsi que vous l’avez très justement souligné, par certains aspects typiques du patriarcat en place). Mais surtout, je veux vous féliciter. Car votre lecture rend particulièrement hommage aux protagonistes. Vous avez su leur donner vie avec beaucoup de subtilité mais une grande crédibilité. Une belle écoute pour moi, donc, dont je vous remercie.
Quelle belle découverte, pour moi aussi ! Le croirez-vous : je n’ai jamais lu aucun Arsène Lupin écrit par Leblanc. Mon entrée dans la série se fait donc par cet apocryphe, ô combien réjouissant et virtuose. Je me suis laissé entraîner sans difficulté dans cet univers, porté tout à la fois par la grâce de la plume et celle de la voix. Mille mercis à vous deux, donneuse de voix et auteur !
Gaëlle, j’ai largement préféré cette nouvelle au “Pays des Aveugles” (Eh oui ! Une insomnie = deux Wells ! 😉). Surannée à souhait !
On a beau savoir aujourd’hui tout ce qu’on sait, le charme de ces planètes Mars imaginées par les auteurs des débuts de la science-fiction opère toujours. A ce titre, l’illustration choisie est parfaite. Elle rappelle les couvertures des pulps américains, ces journaux à trois sous qui ont lancés bien des types de littératures dites de mauvais genre qui allaient ensuite conquérir le monde (d’ailleurs, n’en est-ce point une ?). Durant votre lecture des images issues de vieux exemplaires de Guy L’Eclair me venaient également en tête (papier jauni à l’odeur enivrante de caramel sucré doux amer !).
Cette forme de récit – pseudo-journal intime – a été également très en vogue à une époque. Elle permettait de donner plus de crédibilité à… ce qui n’en a (malheureusement) plus du tout pour nous ! Qu’importe, je l’ai dit : le charme opère. Et votre lecture parfaite et feutrée n’y est bien sûr pas étrangère. Mention particulière, enfin, pour le montage musical : vous avez usé avec subtilité et aux moment propices de vos musiques. Merci pour ce moment particulièrement agréable !
Merci, Gaëlle, pour cette lecture ! J’avoue avoir été destabilisé. Je n’ai pas très bien su exactement où voulait en venir Wells (s’il voulait en venir quelque part !). Ce qui est sûr, c’est que la nouvelle est assez angoissante. Votre lecture sobre et fluide restitue à merveille cette atmosphère. Bravo pour le choix d’illustration : cubisante, elle restitue également de façon très appropriée les sensations ressenties durant l’écoute !
Merci, Renata ! Je comprends que vous ayez pu ne pas être sensible à ce roman. Rendez-vous pour d’autres lectures, donc !
Bonjour Claryssandre! Je partage vos réserves à bien des égards. En effet, les livres que je publie ne suscitent pas toujours mon entière adhésion. Rappelez-vous à ce titre « Yvonne », et les réserves que j’avais émises concernant son dénouement (j’ai les mêmes réserves concernant la conclusion de celui-ci : j’aurai souhaité que l’héroïne fut porté plus loin sur le chemin de sa rébellion !).
Pour le présent roman, bien plus que les digressions (qui sont après tout un apanage des autrices et auteurs romantiques et de leurs suiveuses et suiveurs directs), c’est le style de Juliette Lamber qui m’a quelque peu laissé perplexe. Je lui trouve quelques lourdeurs, quelques maladresses.
Quant au sujet, je vous rejoins. Il est bien évident qu’une autrice contemporaine ne le traiterait pas de la même manière. Je pense que les idéaux féministes défendus par Juliette Lamber lui ont dicté l’évolution de son personnage. J’aurais pour ma part aimé une protagoniste qui soit, littéralement physiquement, la même d’un bout à l’autre du roman !
L’autrice a eu le grand mérite de publier cet ouvrage en dépit de tous les préjugés, de tous les interdits, de tous les codes supposés par le respect des bienséances et de toutes les injustices qui constituaient l’ordinaire de la société au sein de laquelle elle a évolué. Ce n’est pas rien ! Je trouve que cet engagement méritait une lecture, quelques soient les faiblesses du roman, et je vous remercie de tout cœur d’avoir persisté dans l’écoute de cet enregistrement, malgré vos propres réticences.
Merci à vous Eclatdusoleil ! Je dirais mieux : cette fantaisie, ainsi que vous la nommez, est complètement nécessaire à faire passer le message féministe. D’autre part, il me semble que beaucoup des caractères du romantisme se retrouvent dans cette oeuvre (pourtant écrite en 1878), et particulièrement cette manière de mettre en scène le récit, en théâtralisant certains évènements quitte à les porter à l’extrême limite de la crédibilité.
J’espère que ce roman vous convaincra. Il vaut vraiment la peine que l’on s’y intéresse. N’hésitez à me donner votre sentiment après écoute, vos remarques sont toujours extrêmement pertinentes et j’éprouve un grand intérêt à les découvrir à l’occasion de vos commentaires.
Merci de ce commentaire, cher Kara !
Contrairement à vous, je ne suis pas très friand de science-fiction, habituellement. Mais j’ai trouvé que ce roman était d’une écriture des plus originales et poétiques, et qu’il dépassait largement les limites du genre. En réalité, Rosny aîné est un précurseur de ce genre littéraire, que l’on appelait à son époque “merveilleux scientifique”. Et je trouve que cette dénomination lui va beaucoup mieux, au final !
J’ai planifié un autre roman de ce même Rosny aîné, ce qui devrait vous satisfaire. Un peu plus “soap opera”, celui-ci, puisqu’il nous emportera vers la planète Mars. Mais il vous faudra être patient, car j’ai un autre roman en cours d’enregistrement, pour le moment.
N’hésitez donc pas à repasser sur le site de temps à autre ou mieux, à vous abonner à mon profil, ce qui vous notifiera de mes publications au fil du temps !
Merci, Claryssandre, et pardonnez-moi de répondre si tardivement à votre message… Romain Rolland possède une écriture subtile et sensible. Elle se ressent particulièrement dans ce récit poignant, certes, mais traversé de part en part de lumières d’une prodigieuse intensité. Celles de l’amour, de la jeunesse. Beaucoup de chance pour moi d’avoir partagé cette lecture avec Élodie, qui incarne admirablement cette jeunesse et la force de vie de Luce.
Merci, Kook !
Rendre service aux personnes qui sont dans l’impossibilité de goûter aux merveilles que recèlent le trésor patrimonial littéraire universel, leur offrir une échappée hors du concret ou nourrir leur réflexion : voilà des motivations qui animent puissamment chacune des donneuses de voix et chacun des donneurs de voix présents ici, je crois ! Et les commentaires tels que le vôtre sont en retour un cadeau incomparable. Merci à vous, Joëlle !
Merci à vous, Bruissement ! Pittoresques, pour le moins, effectivement ! Des protagonistes, quoiqu’il en soit, dont Mathilde Alanic a su rendre une peinture des plus convaincantes (jusqu’à nous en rendre certaines et certains hautement insupportables !).
Merci de tout coeur, Eclat du soleil. De tels commentaires sont un encouragement à poursuivre les enregistrements, et à y attacher tout le soin possible. Votre analyse du roman est parfaite ! Je ne connaissais pas non plus Mathilde Alanic jusqu’à très récemment. J’ai vu des commentaires ici ou là, disant d’elle qu’elle était une égale de Colette. Mais beaucoup moins sulfureuse (un peu plus conventionnelle, dirons-nous !), elle n’aura pas laissé la même empreinte. J’ai été séduit par les mêmes éléments que vous avez mis en avant dans votre commentaire. Mais aussi par la lumière, l’optimisme qui se dégage de son récit. Et pour cette raison, je pense bien plus à George Sand que Colette, en la lisant…
Merci, Eclat du soleil ! Mais quel rythme d’écoute est le vôtre ! Je cours de ce pas répondre à votre commentaire sur le roman de Mathilde Alanic. 😉
Bonjour Sautillant !
Oui, j’espère que vous écouterez cette autrice. Sa plume est merveilleusement poétique mais tellement espiègle aussi, par moments. Je suis assez frustré de n’avoir pu trouver qu’une seule autre nouvelle traduite, point de roman. Et la nouvelle en question est moins intéressante que celle-ci. Mais vous, ô arpenteurs des sphères littéraires du grand internet, s’il vous arrive de faire rencontre de quelque chose de Sarah Orne Jewett tirant au roman, n’hésitez-pas à me faire signe ! 😉 Quant à l’illustration, grand merci ! Tout le mérite en revient cependant aux peintres du passé, dont je ne fais que reprendre les images pour mes montages à prétentions poétiques !
Merci, cher Vincent, d’avoir pris le temps d’un message ! Je suis touché que cette écoute ait éveillé des réactions si positives de votre part. Je ne suis pas un lecteur de science-fiction, et je ne saurais moi-même suggérer de similitudes entre cette nouvelle et d’autres, produites par d’autres autrices ou auteurs. Ce que je peux vous dire : j’ai apprécié ce récit pour sa richesse de langue, sa grande poésie, et des signes très intangibles, diffus ici et là, qui lui donnent à mes yeux une texture quasi-symboliste. Ce dernier mouvement littéraire étant, contrairement à la science-fiction, de mes amours de jeunesse, la chose ne pouvait que m’enchanter (au sens premier du terme !). Le texte ouvre également une réflexion pour le moins cruciale et perturbante autour de la cohabitation (ou non, en l’occurence !) des espèces au sein d’un éco-système. Une question qu’il est urgent de méditer, par les temps qui courent… En tout cas, pour ma part, j’ai hâte de passer au prochain Rosny aîné sur lequel je vais avoir la chance de donner de la voix !
Merci pour ce commentaire, Claryssandre !
J’ai également beaucoup aimé ce roman et cette autrice. Tout comme George Sand, elle est une femme qui n’hésite pas à faire preuve d’optimisme, à user de ce que les cyniques nomment des “bons sentiments”. Pourtant, nous avons besoin d’histoires qui se finissent bien, même si elles n’occultent pas certaines laideurs et injustices de notre monde (et Dieu sait qu’il en est !).
Une confession : j’avais planifié un autre roman de Mathilde Alanic. Je l’avais même enregistré en partie. Mais j’ai préféré l’abandonner. J’ai trouvé qu’il était soutenu par une forme de morale (moralité) qui ne me convenait pas, au final… Et que l’intrigue était moins passionnante, également. Je suis assez compliqué, j’avoue !
En revanche, je prépare l’enregistrement d’un livre de Juliette Lamber (Adam). Je pense que celui-ci pourrait vous plaire. Patience, patience ! 😊
Merci pour ce commentaire, Daniel !
Merci, Marie ! Portant le même prénom que l’héroïne de George Sand : il est heureux que vous ayez apprécié de suivre ses pas jusqu’à la mystérieuse Mare au diable !
Sur wikisource, tout simplement… Donc : je vais prendre le temps de lire cette nouvelle (court roman ?) et suivant mon impression, j’en effectuerai éventuellement un enregistrement. Merci, Sautillant ! Je suis toujours à la recherche de textes de cette longueur, qui permettent un entre-deux agréable pour séparer deux volumes plus importants !
Merci beaucoup de ce généreux retour, Sautillant ! Quelle finesse dans votre analyse ! Si cette introduction vous a paru verbeuse de George Sand, il n’en reste pas moins qu’il m’est apparu intéressant (essentiel ?) de la faire figurer dans mon enregistrement. Pourquoi ? Précisément pour les sujets que vous avez évoqués et qui y sont développés. En particulier : “la mission de l’artiste”. Il y a belle lurette que l’on considère qu’une oeuvre visant à la beauté, à une forme d’optimisme, d’hédonisme ne saurait être considérée comme telle.
Pour ce qui concerne les us et coutumes paysans, je suis assez d’accord avec George Sand. Aujourd’hui encore, certains “rites” de mariage ont subsistés qui sont proprement indécent et choquant par leurs allusions, qui peuvent être cause d’une réelle violence morale (en particulier pour la mariée !). Cette “politesse” de George Sand, de vouloir nous épargner le plus trivial ou le trop sordide, est une des choses que j’apprécie chez elle. Car cela ne signifie pas qu’elle renonce à dénoncer l’injustice ou certains affres de l’existence.
J’ai trouvé le résumé de “Lenz”, et je dois dire que la lecture de cette oeuvre me tenterait assez. Pour le moment, je n’ai trouvé nulle trace d’une version libre de droit en ligne. Mais je n’ai pas poussé très loin mes investigations… Si elles aboutissent et que le texte me parle, je serai ravi de satisfaire à votre suggestion.
Cordialement à vous,
Bruant
Merci beaucoup Francine ! Votre message est très encourageant pour moi. Pour tout vous dire, il existe un certain nombre de romans de cette autrice que j’aimerais lire. Mais “l’art est long, et le temps est court”, comme l’eut dit le poète !
Je suis très heureux de vous retrouver ici, Claryssandre. Comme vous l’aurez peut-être constaté si vous avez parcouru les précédents commentaires, je partage votre avis concernant ce roman. Des longueurs, pour le moins. Mais ce n’est certes pas le pire ! J’ai renoncé à l’enregistrement d’un autre ouvrage attribué à Ann Radcliffe, en partie pour les même raisons (mais portées à un degré des plus extrêmes !). J’enregistre actuellement Walter Scott… Phrases longues également, très longues (mais cependant, l’intrigue n’en souffre pas de lourdeurs, je crois)… Je ne m’attendais pas à de telles difficultés de mise en voix. Pourtant, j’ai à coeur d’enrichir le site de quelques lectures qui me paraissent essentielles, en dépit des difficultés d’appréhension qu’elles peuvent posséder (difficultés dues essentiellement à leur date de rédaction, et à l’évolution des pratiques et habitudes de lecture au fil du temps).
Cher Sautillant, Honneur pour moi de recevoir quelques-uns de vos bonds facétieux et poétiques! Parmi les lectures que j’ai déposé ici, j’avoue que je ne saurais que vous conseiller – ignorant parfaitement vos goûts en matière littéraire ! Pour ce qui est de mes images : quelque chose du collage surréaliste, oui, en effet. Mais dans des terres d’inspiration très éloignées !
Je crois que beaucoup d’entre nous ont fait la découverte des oeuvres de George Sand durant leur adolescence. Peut-être est-ce là ce qui lui valut longtemps d’être relégué au rang des autrices pour la jeunesse. Elle dépasse de très loin cette catégorie, vous le savez… Quoiqu’il en soit, je suis ravi de vous avoir permis de renouer avec ces souvenirs de vos premières lectures !
Je continue, chère Gaëlle, de vous suivre avec grand plaisir le long de votre chemin parmi les oeuvres de cette autrice inconnue de moi avant que vos enregistrements ne me la mette en lumière !
Je partage votre avis, concernant le fait qu’il existe des liens entre ce texte et “Le papier peint jaune”. Le fantastique, dans les deux récits, est très subtil et se mêle à une dimension “sociale” (le mot est-il vraiment celui-ci?) évidente. Dans les deux textes, une égale lourdeur d’ambiance. Un silence presque palpable. Et surtout, l’empreinte profonde (et meurtrissante, pourrait-on dire) du passé. Nulle question ici de résilience, ni de rédemption, deux concepts rendus si galvaudé par leur usage médiatique abusif et les diktats de notre société contemporaine ! Chez Charlotte Gilman Perkins, il semble être question de porter lourdement le poids des traumatismes du passé. Pessimiste sans doute, cette vision des choses me parle plus que les diktats.
Il va sans dire que votre voix feutrée et le choix de la musique, de son emplacement, contribuent énormément à l’effet produit par cette nouvelle sur l’auditrice/auditeur. Merci à vous, aux éditions Les Petites Manies et à leur traductrice, de nous avoir permis de plonger dans l’univers quelque peu inquiétant et bouleversant de Charlotte Gilman Perkins !
Ah, ce Cézanne ! C’était un personnage de roman, sans aucun doute. Mais Vollard l’était-il moins ? Aujourd’hui encore le paintre aixois est si peu compris du public – si peu aimé ? En réalité, je crois que le personnage attire plus le chaland pour sa personnalité que pour son oeuvre. Oeuvre au combien subversive en son temps, et aujourd’hui encore tellement unique. Mais on le sait, désormais : Cézanne est le père incontestable de l’art moderne. Le maître à penser des jeunes Braque et Picasso, pour qui il fut l’étoile guidant leurs premiers pas vers ce qui sera le cubisme. Votre lecture rend hommage à ce texte, et vous avez su utiliser effets sonores, accents et intonations à bon escient (plus aurait été grotesque, sans doute).
Merci de votre fidélité et de ce commentaire, Gaëlle ! Comme à Ribambelle, je ne peux que vous témoigner mon entière adhésion à votre ressenti. J’ai pensé tout comme vous à un feuilleton, avec toutes les lourdeurs que peut engendrer la forme. Mais j’ai voulu voir, au-delà de cette intrigue quelque peu embrouillée et artificielle, certaines qualités rapprochant le texte de mes lectures romantiques favorites. Quoiqu’il en soit, je suis ravi si ma lecture a pu tout de même vous inciter à persister. Je crois que le personnage de Julia en valait la peine, non ? Découvrir d’autres Radcliffe, dites-vous ? Quelques-uns ont été enregistrés pour le site, dont le très célèbre “Les Mystères du château d’Udolphe” par Orangeno.
Merci, Ribambelle, pour ce commentaire favorable. Votre analyse du roman est tout à fait judicieuse. J’ai ressenti la même impression que vous, même si j’ai fait le choix d’offrir malgré tout cette lecture aux auditeurs. Il s’agit d’une littérature très ancienne (fin du 18 ème siècle !) , qui est régie par des codes assez stricts et répond à une structure un peu rigide : d’où votre impression d’ennui par moment. Mais tout comme vous, j’ai apprécié la qualité des portraits (féminins en particulier), et la critique indirecte mais flagrante de l’institution matrimoniale, des us et coutumes de la noblesse, et… de la société patriarcale, cela va sans dire ! 😊
Merci Francine ! C’est un réel plaisir pour moi de vous avoir permis de passer un agréable moment, et de vous avoir (peut-être) permis de découvrir cette autrice primordiale et ô combien remarquable !
Puisque vous avez aimé cette autrice, je peux d’ores et déjà vous informer que je suis en train d’enregistrer un autre ouvrage qui lui est attribué. Il vous faudra juste un peu de patience…
Merci, Claryssandre ! Cette autrice me paraît en effet mériter grandement qu’on la découvre. La présente nouvelle est extraite d’un recueil. D’autres lectures pourraient donc voir le jour ultérieurement, pour ceux qui en ressentent l’envie.
“à explorer”… Je tape trop vite !
Complètement d’accord avec vous, Julie ! Mais le plus déplorable reste encore toutes ces autrices de qualité dont nous ne saurons jamais rien, qui n’ont tout juste pas pu se faire publier ! Ou pas pu écrire ! Viens donc un moment, dans la recherche de voix féminines, où l’on se trouve confronté à un mur de silence. La pensée féminine fait particulièrement défaut à la littérature classique. Si sa rareté fait aussi sa singularité et sa préciosité, elle est tout de même très difficile à admettre… Mais allons : nous reste tout de même encore beaucoup a exploré, j’en suis sûr !
Chère Pauline, Il semble qu’il existe un problème car je ne parviens pas à télécharger le dossier Zip, par aucune méthode que ce soit. Quand la chose sera possible, je prendrai grand plaisir à redécouvrir ces nouvelles de Joyce lues par vous !
Chère Gaëlle,
Je vous remercie d’avoir pris le temps de ce commentaire très étayé. Je ne vous cache pas que j’espérais recevoir votre avis sur ce livre. Et cet avis, je le partage, une fois de plus !
Si vous vous souvenez bien, j’avais ce même sentiment mitigé concernant la fin d'”Yvonne”, de Dabit. Ce même sentiment dans le roman de Juliette Lamber, puis celui de Mathilde Alanic. Donc, au fil des lectures, j’ai fini par admettre qu’il s’agissait en effet d’un résultat de l’époque, et peut-être d’un certain attachement à restituer fidèlement la condition des femmes de cette époque, les limites imposées à leur possible émancipation par une société qui les assujettissait systématiquement à l’homme (père, mari, Etat,…) par les aspects matériels et moraux, à toutes les époques et dans toutes les dimensions de leur existence. L’empreinte de la morale mise en avant par l’Église, en particulier, apparaît en permanence dans les réflexions de notre héroïne du moment, Élisabeth. Et cette morale restrictive et discriminatoire n’est pas pour rien dans l’aliénation des femmes au masculin !
Ayant acquis cette certitude que les autrices et auteurs voulant faire oeuvre crédible se devaient d’imposer une “limite” à l’émancipation de leurs protagonistes féminines, j’ai appris à envisager autrement les portraits qu’ils nous proposent. J’essaie de me refuser d’éprouver du dépit quant à mes aspirations à des fins plus conformes à mes attentes de lecteur contemporain, des fins entièrement libératoires ! Je me concentre sur le cheminement intérieur de ces femmes, sur leur émancipation intellectuelle et spirituelle, qui peut nous apparaître mesquine ou trop peu, mais qui est tout ce qu’elles peuvent se permettre, et qui est au final une très belle victoire, et le début de tout ce qui pourrait possiblement advenir pour la suite des temps et dans le combat féministe…
Et en définitive, suivant ce parti-pris de lecture, on se rend compte combien la conclusion de ce livre, et de ceux que j’ai cité plus haut, est emplie de lumière, de poésie et d’optimisme. Et combien le roman contient dans son entier sa forme de subversion, remis en contexte…
Mais c’est à nouveau un regard contemporain, un regard masculin, et peut-être suis-je complètement “à côté de la plaque” ?
Quoiqu’il en soit, merci à vous de m’avoir permis de découvrir cette autrice au style si “précis et sensible”, pour reprendre vos propres mots !
Je vous comprends parfaitement, chère Lïat ! Ce Lucien est un personnage des plus “malaisants”. Dommage que sa seule présence ait suffi à vous rejeter au loin.
Merci, Marjolaine ! Je suis tout à fait d’accord avec vous : la plume de cette écrivaine est merveilleuse. Elle lui permet de passer de superbes scènes descriptives, extrêmement poétiques, à des évocations psychologiques saisissantes de “réalisme”. Une sobriété parfaite, mais pas de sécheresse !
Puisque vous avez aimez la plume de Jean Balde, je me permets de vous recommander l’écoute de “La vigne et la maison”, dans le remarquable enregistrement qu’en fit Gaëlle (enregistrement qui a été à l’origine de ma découverte de cette autrice !).
Merci à vous pour ce commentaire, clerget stephane !
C’est toujours un plaisir pour moi de faire découvrir des autrices ou auteurs inconnus aux usagers du site !
Puisque vous avez aimé ce type de littérature, je ne puis que vous engager à découvrir les autres romans de la même Ann Radcliffe, représentante la plus illustre du roman gothique. Ces ouvrages sont disponibles sur le site, proposés par d’autres donneuses et donneurs de voix.
En outre et pour achever, j’ai enregistré “Les visions du château des Pyrénées”, roman du même genre littéraire, longtemps attribué à Ann Radcliffe mais qui serait bien plus probablement de la plume de Catherine Cuthbertson… Vous le trouverez aisément en consultant la page regroupant mes lectures !
Au plaisir de vous retrouver !
Chère Madame Lïat,
A mon tour d’avoir hâte ! Hâte de savoir ce que vous aurez pensé de votre écoute !
C’est moi, qui vous remercie de suivre fidèlement mes publications !
Pour votre gentille évocation des vignettes, merci également.
Ah ! Un peu de douceur dans ce monde de brutes…
Et concernant votre note : oui, une longue, longue époque… Aujourd’hui, les choses se sont sensiblement améliorées du côté de la littérature. Les femmes ne sont plus dans l’obligation de recourir à cette falsification d’identité (et de genre !) pour obtenir une chance de voir éditer leurs oeuvres et que ces dernières puissent prétendre à la même notoriété et aux mêmes honneurs que leur confrères masculins. Sensiblement, ai-je précisé… Car le chemin, en ce domaine comme en tant d’autres, est si long encore pour que l’équilibre soit atteint.
Votre commentaire me touche au plus haut point, Madame Daphné ! 😊
Je ne sais trop si vous faites référence au style de ma plume ou de ma lecture, mais quoi qu’il en soit, je prends le compliment avec plaisir et reconnaissance.
“Wight”, qui voit ses personnages naviguer de routes de France en terres britanniques, paraissait effectivement un roman tout indiqué pour une randonnée, et je suis ravi que vous l’ayez trouvé de votre goût !
Merci pour ces compliments, cher Vincent !
Ce texte, lu durant mes études, m’avait laissé une forte impression, et j’ai été ravi d’en retrouver les traces au cours de cet enregistrement. Plaisir d’autant plus intense que j’ai découvert des dimensions à cette oeuvre qui m’avaient échappées alors. Pour ce qui est de l’incarnation des personnages : j’avoue ne point parvenir à conserver une lecture des plus neutres des romans que je donne à écouter…
Merci pour ce commentaire, Maymadass ! Je partage votre avis concernant ces livres qui ne perdent rien à être relus, malgré qu’on en connaisse le dénouement, que le temps ait passé sur nous, sur eux, sur la société… Incontestablement, “La Ferme des Animaux” fait partie de ces joyaux !
En revanche, contrairement à vous et bien que je retrouve le style d’Orwell dans ” 1984″, je pense que ce dernier ouvrage et le conte présenté ici diffèrent radicalement dans leur approche.
En effet, dans “La Ferme…”, Orwell s’inspire de faits déjà advenus et dont il a pu constater à la fois les circonstances et les conséquences (le stalinisme). Des faits contemporains pour lui, documentés par des articles de presse, la restitution d’autres auteurs… Pour “1984”, la chose est différente, il ne transcrit plus cette fois des évènements historiques sous le mode de la satire et de la fable animalière, mais, partant de ce qu’il constate dans l’actualité politique, sociale et économique qu’il vit, il envisage une projection (en retenant les hypothèses les plus sombres) dans un avenir qui lui est lointain.
Deux visages de la dystopie assez distincts, finalement, mais qui visent pareillement à alerter la lectrice et le lecteur. Et qui sont tous deux absolument efficaces !
Merci, chère Pauline, de cette belle lecture !
Oserais-je vous avouer que je n’avais jamais lu (ni même écouté) de roman de Thomas Hardy ? Cette entrée en matière a été tout à fait de mon goût. Tout comme vous, et contrairement à Gaëlle, je n’ai pas trouvé de longueurs au récit. Bien au contraire ! J’ai enchaîné les chapitres à vive allure, sans lassitude, mais avec parfois quelque agacement face aux atermoiements de Batsheba.
Qu’elle ne discerne pas mieux le fond de la nature des hommes qui l’entourent…
Mais, bien entendu et heureusement pour la qualité du roman, Hardy est des plus fins connaisseurs des choses humaines. Son approche narrative en témoigne. Notre appréhension des autres souffre toujours, dans la “vraie vie”, de ce côté brouillon, mal assuré. Et il nous arrive, parfois – souvent ?- de nous tromper sur la nature de nos sentiments, sur la beauté intrinsèque de nos relations. Mais la valeur réelle de l’amour naît de ce qu’il découle d’un lent et long exercice… L’amour est une pierre rare et finalement assez fruste, dont il faut savoir discerner la nature avec patience, persévérance. C’est en cela qu’on ne saurait le confondre avec la passion. Et ce roman, finalement, nous en fait une preuve des plus convaincantes !
Enfin, je tiens à accorder une mention spéciale à la scène de l’orage, que j’ai trouvé particulièrement intense et bien “scénarisée”.
Merci Lyzac ! Vous avez, ô combien, raison et malheureusement, je crains que ce roman ne reste d’actualité trop longtemps !
Merci de votre fidélité, Christine F. ! Je suis heureux que mes lectures vous permettent de passer d’agréables moments. Puisque vous semblez vous être attachée à ma voix et vouloir continuer d’explorer la liste d’oeuvres littéraires que j’ai enregistrées, je vous suggère de ne pas hésiter à me rendre compte de vos impressions ainsi que vous l’avez fait ici…
Merci à vous, christine, de ce commentaire encourageant !
Merci, cher Sautillant, d’avoir risqué quelques entrechats jusqu’ici, afin de défendre les pauvres tâcherons et tâcheronnes du “numérico-sonore” que nous sommes ! Mais qu’apprends-je ? Vous n’avez toujours pas écouté Lenz, lors que ne l’ai enregistré que sous suggestion de votre part ! Vous passez trop de temps près du juke-box, cher Sautillant, ce n’est pas juste pour nous ! 😊
Merci chère Éole, d’avoir compris mes intentions de lecteur ! Pour ce qui est de la qualité du texte et des choix “restrictifs” (le terme est relatif et ne s’entend que du point de vue de l’intrigue et de son développement) de son auteur, je me suis exprimé en réponse à Bruissement et à Marc Bonetto, un peu plus haut et un peu plus bas sur ce fil de commentaires. Je ne crois donc pas nécessaire de réitérer !
Mais avez-vous noté comme moi, à l’écoute de ce brûlot anti-totalitariste, que toute dictature n’est également (ou avant tout ?) que le fruit de querelles de partis qui ne sont elles-même, en définitive qu’une opposition d’ego (mâles, il va sans dire !). On n’en revient toujours au même point, ou me trompé-je ? 😉
Bonjour Marc,
Je tentais simplement de répondre au commentaire de Bruissement en émettant différentes hypothèses… Personnellement, le roman me convient tel qu’il est, dans son choix de mettre à nu les rouages du totalitarisme d’une manière très directe. Laisser une plus grande place à l’évocation des rébellions inhérentes à tous les régimes de ce type (je ne préciserais pas “de gauche” ainsi que vous l’avez fait, car bien que l’on connaisse les inspirations précises d’Orwell pour cette oeuvre, au final elle me paraît pouvoir englober toute forme de totalitarisme pour le lecteur ou la lectrice non averti.e du point de vue historique) laisser une plus grande place à ces évocations, donc, aurait sans doute amoindri l’impact de cette dénonciation. Il ne faut pas oublier non plus qu’il s’agit bel et bien d’un conte. Les intrigues secondaires ou les développements trop complexes ne sont pas l’apanage de ce genre littéraire. Pourtant, je comprends les regrets de Bruissement et d’Éole (car contrairement à vous, je n’ai pas pris leurs remarques comme des critiques à l’encontre d’Orwell) . Ils me semblent tout à fait légitimes.
Je me joins à Eole et confirme qu’on ne peut être plus précise et claire concernant le travail qui est le nôtre dans l’enregistrement des livres. Tout au plus aurait-on pu ajouter la rédaction du billet/résumé (bon, ici, pour la première fois, je me suis contenté de fournir le résumé concocté par l’éditeur car il me semblait parfaitement pertinent !), la recherche ou confection de l’illustration d’accompagnement (qui pour moi représente un certain nombre d’heures…) ?
Sans doute avez-vous raison Bruissement ! J’avoue que je n’avais même pas pensé à cela. L’absence de cet aspect perspectif (et positif) ne serait-il du qu’au pessimisme d’Orwell ? Ou, plus simplement, le manque de recul sur les évènements et le possible défaut d’informations remontant des républiques soviétiques à l’époque de la rédaction de ce roman aurait-il occasionné cette vision particulière ? Ou volonté de l’artiste, part-pris parfaitement conscient et de nature stylistique ? On peut tout imaginer…
Merci pour vos remarques positives ! Pour les autres, les défauts soulignés… Une coquille de l’auteur, ou un lapsus de ma part, sans doute ? Puis-je, cher Monsieur, vous demander une once de clémence envers les bénévoles qui œuvrent de leur mieux pour vous offrir traductions et enregistrements. Nous ne sommes pas des professionnel.les, nous ne disposons d’aucune structure éditoriale ou de production pour nous épauler ou nous corriger. De plus, pour ce qui me concerne et comme certaines et certains de mes comparses donneuses et donneurs de voix je pense, je réalise mes montages en fin de journée, après de longues journées de travail et d’activités diverses, familiales ou non.
Malgré mes deux ou trois réécoutes, il est donc possible que certains défauts m’échappent. Je m’en excuse auprès de vous et de toutes nos auditrices, tous nos auditeurs…
Votre manière de vous présenter, j’imagine ? C’est original ! Malheureusement, mon pseudonyme n’ayant aucun rapport avec l’Aristide pareillement passereau, je crains de n’avoir aucune chanson à vous soumettre en retour.
La traduction est de Romain Vigier, ainsi qu’il est indiqué dans le billet.
Merci, Pauline ! Pour ma part, en ce qui concerne les dialogues, je ne parlerais de manque de naturel. Il me semble qu’ils sont en fait une restitution trop fidèle de l’oralité. Ce qui, en matière d’écriture romanesque, est une sorte d’erreur d’appréciation et aboutit au même effet de confusion ou de dissonance que pourrait procurer un manque de naturel. C’est un défaut que l’on retrouve souvent chez les auteurs et autrices du début du 20ème siècle, je trouve. Peut-être à mettre en relation avec le triomphe de la littérature dite réaliste ? Mais en matière de style et d’histoire littéraire, je vous imagine beaucoup plus experte que moi, et je n’irai donc pas plus loin dans mes supputations ! Pour exemple, tout de même : chez Dabit, dont je dois à nouveau lire deux romans, la chose est assez récurrente, et pas seulement dans les dialogues ! Et pour répondre enfin à votre question : cela rend en effet l’interprétation des passages parlés parfois compliquée.
Je crains, cher Vincent, de vous décevoir doublement avant même que vous n’ayez entamé l’écoute de ce livre ! En premier lieu, le traducteur a préféré “Bêtes du Monde” à “Bêtes d’Angleterre”. Manière d’universaliser le propos, sans doute, et pas si saugrenue que cela dans le contexte contemporain, quand on y réfléchit bien. D’autres “libertés” ont ainsi été prises par rapport au texte d’Orwell. Pas forcément suffisamment larges cependant pour justifier le recours au terme “adaptation” plutôt que “traduction”.
En second lieu, je n’ai pas poussé la chansonnette comme vous sembliez l’attendre. Désolé ! Non que l’envie ne m’en eut manqué ! J’avais même préparé la musique, entre “Cucaracha” et “Clementine”, ainsi que préconisé par l’auteur. Mais en lisant attentivement, on s’aperçoit que les paroles sont plutôt présentées comme une restitution du narrateur que comme un chant direct du protagoniste porcin. Il m’a donc fallu renoncer à m’ériger en Caruso de la Révolte Animaliste !
Mais n’ayez crainte : suivant la voie suggérée par Orwell lorsqu’il décida de sous-titrer son roman “Conte…”, j’ai choisi d’incarner les personnages de manière forte, en accusant leurs caractéristiques (un peu comme on l’eut fait en lisant un conte ou une fable à des enfants). C’était également une façon de relever l’humour du texte, très justement souligné par Pauline. Un humour nécessaire pour dédramatiser un discours essentiellement sombre, effectivement…
Enfin, confidence biographique pour confidence biographique (je me trompe ou les trains occupent une grande place dans votre vie ?) : j’ai personnellement découvert ce texte lorsque j’étais un tout jeune adulte. Grand amateur du groupe Pink Floyd, j’avais découvert que leur admirable album “Animals” avait été inspiré par un certain roman d’Orwell… Rien qui ne me rendit le disque du groupe britannique moins précieux… Au contraire ! 😉
Je suis ravi de vous retrouver ici, Bruissement. Ravi également, que la lecture vous ait plu et que l’ajout de préface et appendices vous soit apparu comme pertinent.
Je prends enfin quelques minutes pour laisser un commentaire ici… J’ai écouté votre enregistrement, chère Éole, depuis quelques semaines déjà… Et avec quel plaisir ! On ne peut pas franchement dire que la canicule régnant à l’extérieur ait créée une ambiance propice à me plonger dans l’atmosphère du récit, mais qu’importe ! Vos propositions musicales et votre lecture ont suffi à me transporter sur les lieux, à l’époque. Magie ! Magie sombre, magie quelque peu grinçante.
Un petit voyage dans mon temps intime également, car je me souviens avoir lu cette nouvelle au collège (lecture obligatoire, par conséquent ! 😒). Étrangement, je me suis souvenu de certaines choses : l’ambiance et les aspects humoristiques de la première partie, en particulier (un humour tellement britannique et si savoureux !). Ce flegme familial, face aux facéties morbides du spectre… Irrésistible ! 😄
Malgré tout, j’ai particulièrement apprécié que l’histoire prenne, au final, une tournure beaucoup plus mélancolique, romantique…
Merci à vous de cette nouvelle offrande, investie et généreuse à la fois !
Chère Bruissement,
Merci de ce commentaire généreux et très gratifiant pour le lecteur que je suis !
Vous avez tout dit, et magnifiquement, concernant la thématique essentielle du texte. Dans un autre registre (quoi que !), un certain chanteur folk nobélisé usa de l’expression fort bien choisie de “Masters of War”, pour qualifier cette engeance qui jette les peuples dans des conflits dont ils sont à la fois les victimes et les instruments. Le plus saisissant ici, et avec le recul, est de constater que tant d’années avant la Seconde Guerre Mondiale, tant de personnes avaient déjà acquis la conviction qu’elle était inéluctable…
Merci, kmchen ! Des réflexions, oui… Il est essentiel, face à des périodes historiques bénéficiant d’une aura extrêmement positive, et reposant parfois sur des clichés ou des idées fausses, de nuancer les choses et de conserver un regard critique. Aucune époque n’échappe aux injustices ; toutes possèdent leur part d’ombre.
Vraiment, Lïat ? Mais, vous savez, à l’ère romantique, tous les arts cohabitaient par le jeu des fameux salons. Il en résultait, j’imagine, une bonne connaissance des artistes pour les disciplines qui n’étaient pas celle dans laquelle s’exerçait leur activité. Une connivence, dites-vous ? Merci, sans doute… Vos compliments sont acceptés avec gratitude, bien que les deux petits yeux accompagnant le sourire dans votre message me soient quelque peu … déstabilisants ! (Ils sont si réalistes que j’ai la sensation d’être observé, tandis que je rédige ces lignes !🥸)
Bonsoir, kmchen. Et merci pour votre commentaire. L’image que vous utilisez est très belle et tout à fait appropriée pour évoquer ce texte bouleversant de Romain Rolland qu’Elodie M et moi avons eu le plaisir de vous offrir.
Merci à vous Bruissement !
Et ne vous faites surtout pas de souci ; un commentaire vaut tous les cœurs du monde ! (Et d’ailleurs, notre chère Liät s’est chargée de nous pourvoir en cœurs pour des semaines 😄). Bon été à vous et au plaisir de vous croiser à nouveau…
Chère Lïat,
De mon côté, je ne pouvais ignorer l’existence de cette nouvelle de Balzac. Elle fut des oeuvres que j’eus à étudier au lycée (option artistique, c’était le moins qui put advenir !). Je l’ai relue avec un tout autre regard, ainsi que le laisse entendre le billet d’accompagnement. J’espère que la lecture vous permettra un moment d’évasion… rafraîchissant. Difficile canicule pour nous aussi, de l’autre côté de l’Océan…
Quelle étrange manière de réviser ses mathématiques durant la pause estivale ! Mais cela vaut bien les sacro-saints cahiers de vacances… Et c’est très réussi ! D’autant plus que votre lecture vivante et pétillante sert à merveille ce roman. S’il faut au commencement fournir un certain effort de concentration pour s’extirper du réel et se former une image mentale des évènements géométriques décrit par le professeur Abbott, le cerveau finit par s’assouplir et se plier avec bonheur à l’exercice. Merci pour cette lecture, donc, qui m’a permis une salutaire extraction du quotidien (lequel est, pour le moins, accablant de chaleur) !
Aïe ! Je supposais bien en imaginant que “détachée” pourrait être pris dans une acception péjorative ! “Dans le doute, abstiens-toi”, dit le proverbe. J’aurais du me conformer à cette sage expression. Mais effectivement, il n’y avait rien de discriminant derrière cet adjectif, pour moi (il s’agissait juste de montrer une forme d’expression contenue des émotions et de la sensibilité de la narratrice, a contrario de mes enregistrements qui peuvent paraître parfois un tantinet trop investis !!! “Alla romantica” 😁). Concernant votre travail, tout était compliment, ainsi que vous l’avez compris !
A vrai dire, j’étais plus concentré sur la fin de mon message, tel que rédigé initialement. J’y évoquais l’intrigue et la relation des protagonistes principales et principaux, mais pour le coup je me suis ravisé, ne sachant ni où pouvait commencer ni où pouvait s’achever la divulgation outrancière.
Merci, Gaëlle, de m’avoir permis une nouvelle fois la découverte d’une autrice dont je ne connaissais pas la plume. Une écrivaine dont le style sobre et sans affèterie traduit remarquablement une sensibilité à fleur de peau. Un style parfaitement mis en valeur par votre voix mélancolique et détachée, mais aussi, ainsi que souligné par Pauline, par le choix des musiques et des quelques ponctuations sonores qui viennent mettre en valeur telle ou telle partie du texte. Un sans faute pour vous, comme d’habitude !
Chère Eole,
Bravo pour cette lecture si inspirée ! Non, “incarnée” serait le terme juste, tant vous avez investi les personnages de Zevaco, à la manière d’une comédienne. Cette interprétation n’est pas étrangère au fait que l’auditeur que je fus s’est trouvé entraîné de chapitre en chapitre sans lassitude et avec une réelle attente.
Aucun doute que ce début ressemble de fort troublante manière à celui du “Comte de Monte-Cristo”. Pas sûr qu’aujourd’hui une telle chose fut possible sans que cela ne se termine au tribunal pour plagiat ! Il n’en reste pas moins que l’histoire est fort entraînante, le décor de l’Italie du 16ème siècle admirablement planté et dépaysant (mon coeur de peintre a frémi à l’évocation du Tintoret, de Titien…). Mais quelle violence, aussi bien dans les haines que dans l’amour ! Y a-t-il un seul ou une seule protagoniste qui ne soit habité.e de ténèbres profondes ? Il en résulte une sensation assez pesante, qui évoque bien plus le Caravage que Raphaël. Les rebondissements, ainsi que vous l’avez suggéré dans votre billet de présentation, ne manquent pas. Jusqu’à en être parfois quelque peu… désorientant. Mais la suite et la fin sont attendues avec forte impatience.
Chère (Cher ?) rompampa,
L’auteur et donneur de voix que je suis vous remercie de ce commentaire enthousiaste et généreux ! Effectivement, Dame Lïat a eu quelques exigences que j’ai tenu à honorer scrupuleusement : d’une acceptation pour le moment, d’une réalisation, dans un futur plus ou moins proche.
Je plaisante, bien entendu : il n’y a eu que suggestion de sa part !
Je suis heureux que ces deux projets puissent aussi susciter votre envie, bien que cela soit toujours un peu intimidant de se savoir “attendu”. Je tiens à vous préciser que si vous aimez particulièrement Eugène Dabit, j’ai déjà enregistré “Yvonne” (vous pouvez le trouver sur ma page).
Quoiqu’il en soit, je vous souhaite une belle fin de semaine, un bel été, de belles écoutes…
Merci beaucoup, Myrtille ! J’ai eu plaisir à écrire cette histoire, plaisir à l’enregistrer, et je suis heureux que ce plaisir ait été partagé par vous !
Merci, Émilie ! Je suis ravi de vous avoir permis cette échappée ! 🙂
Merci Éole, d’avoir apporté ces précisions. Cela me rassure quant à la forme de mon résumé !
Eh bien, dites-donc, chère Éole, me voici tout rougeoyant ! 😊 Je suis vraiment comblé que ce roman ait résonné de telle manière en vous. Et pareillement, heureux que vous ayez mis de côté vos réticences initiales pour accepter de joindre vos pas à ceux d’Alain. Puis-je vous demander, si vous avez une petite minute, ce qui a justifié le fait que vous ne soyez pas attirée par le roman dans un premier temps ? Le genre littéraire, le contexte, l’époque ? Autre chose ? Ceci, uniquement pour mon édification personnel d’auteur (s’il s’avérait que le résumé ne soit pas propice à susciter l’envie chez la lectrice ou le lecteur, je pourrais toujours réfléchir à le modifier…). Quoiqu’il en soit, je vous remercie de ce commentaire tellement encourageant ! (Comme tout un chacun et chacune ici, vous devriez vous contenter d’un simple Bruant… Ce qui économiserait sensiblement la touche “A” de votre clavier ! 😉)
Merci à vous, Lïat ! J’ai demandé l’ajout de “Hôtel du Nord” et “Villa Oasis” à ma liste de lectures. Cependant, une dernière précision ! Je me serais sans doute mal fait comprendre : “Villa Oasis” est tout sauf amusant, je le crains ! 😕 Dramatique semble un terme beaucoup plus convenable pour en dépeindre l’intrigue. Vous verrez et aviserez le moment venu !
Je suis heureux que le roman et la lecture que je vous en ai faite vous aient satisfaits !
Chère Madame Lïat 😉,
Ah, Dabit ! Me croirez-vous si je vous dis que tous les ouvrages qui vous intéressent figurent sur ma liste officieuse ? Je crois que « Villa Oasis », surtout, vous plairait beaucoup. Il met en scène une protagoniste des plus intéressantes, extrêmement convaincante. Voilà ce qui m’a séduit chez Dabit (et décidé à enregistrer « Yvonne ») : sa capacité à camper des personnages féminins de premier ordre et convaincants, loin du rôle de simple potiche ou faire-valoir, loin des clichés misogynes auxquels sont malheureusement, et même en ce début de 20éme siècle, trop souvent cantonnés les femmes dans les romans masculins. Une manière d’évoquer la sensibilité et l’âme féminine extrêmement pertinentes, ai-je le droit de le dire ?
Pour « Hôtel du Nord », Gaëlle m’avait suggéré également de l’enregistrer. C’est un roman très vivant qui se rapproche d’une galerie de portraits populaires, et qui me semble ardu à mettre en voix. L’incarnation des personnages me paraît inévitable pour donner toute sa couleur au récit, et peut-être même tout sons sens, mais représente également le risque de sombrer dans le grotesque… D’autant plus que le film est un tel mythe !!! (« Atmosphère, atmosphère… »)
J’ai bien envie d’essayer malgré tout et désormais que j’ai pris mes marques en tant que donneur de voix. Je vais également demander l’ajout de « Villa Oasis » à mes lectures. « Pierre Sermondade » que j’ai moins « inspectée » est une nouvelle, mais je peux également l’ajouter si vous la trouvez à votre goût.
Cependant, je crois que ma réactivité sur « Lenz » vous aura abusée et je me dois de vous préciser ceci : je suis toujours dans la vie active, extrêmement accaparé par mon emploi quotidien, j’ai une vie de famille, je dors (extrêmement peu et mal, certes !), je dors, je bois et différentes autres contingences extrêmement triviales mais on ne peut plus impondérables et nécessaires jalonnent mon quotidien ! 😕
Donc, je doute de pouvoir satisfaire vos exigences en terme de délais ! Est-ce rédhibitoire, ou accepterez-vous d’attendre ? Si vous voulez un roman estival, j’ai publié ici « Wight », il y a quelques temps. Tout à fait dans l’air de la saison. 🎸☀️😉
Bien à vous.
Cher Sautillant,
C’est à moi de vous remercier ! J’ai découvert ce texte grâce à vous. Et le moins que je puisse dire, c’est qu’il vaut vraiment d’être découvert ! C’est l’un de ceux sur lesquels je suis le plus heureux d’avoir donné de la voix. J’y ai pris un vrai “plaisir” (si tant est que l’on puisse utiliser ce terme pour un récit aussi chargé et tourmenté que celui-ci !).
Pour la traduction, je ne sais pas… Dans un premier temps, j’avais pensé qu’elle ne devait pas être transcendante compte-tenu du style pour le moins particulier de la prose. C’est la raison pour laquelle j’avais rejeté votre suggestion de lecture initialement. Mais à bien y réfléchir… J’ai fait un essai, et le fil s’est déroulé par lui-même ! Désormais, je pense qu’il est fort possible que la traduction ne soit en rien dans les particularités du style. N’est-il pas plutôt envisageable que l’écriture de Büchner vise sciemment à créer le malaise, une forme d’instabilité propre à servir le sujet (sur le mode kafkaïen, en quelque sorte !) ? C’est une vision extrêmement moderniste de l’écriture, avant-gardiste, pourrait-on même avancer, mais pourquoi pas ?
Quoiqu’il en soit, j’espère que mon travail vous satisfera jusqu’au point final.
Bien à vous
Cher Sautillant,
Je vais vous décevoir, je le crains ! Non, je n’évoque pas le moins du monde Léonard Cohen dans ce roman. Sa prestation était programmée à un moment qui me rendait impossible sa mention. Bien entendu, j’aurais tout de même pu m’arranger et le mentionner… Mais voyez-vous, je me suis concentré principalement sur les artistes féminines. Vous en découvrirez la raison (ou non!) lors de votre écoute. De toute façon, bien que le festival soit la justification des tribulations et des révélations incombant au protagoniste principal, bien qu’il ne soit pas sans incidence sur l’intrigue et qu’il me permette d’introduire certaines observations générales sur la société et l’état d’esprit de l’époque (j’ai choisi très précisément la mouture de l’année 70 du festival en toute conscience et à dessein!), il n’était cependant pas dans mes intentions de réaliser un documentaire. J’ai donc utilisé avec parcimonie les éléments informatifs concernant cet évènement !
Quant à Cohen, il ne s’agit pas d’un mépris de ma part ! J’apprécie cet artiste (je connais la biographe que vous avez citée et son ouvrage, bien que je ne l’ai pas lu !). Initialement poète, il a choisi la voie du chant (sans jeu de mot!) pour le plus grand bien de la discipline. J’ai beaucoup plus fréquenté et fréquente toujours plus Dylan, je l’avoue. Cependant, j’apprécie que Cohen ait toujours gardé un lien très étroit avec sa culture d’origine et la musique yiddish, en particulier. Ceci donne des accords d’une profondeur inégalable à ses mélodies… 🎻✨
Tenez ! Vous me donnez envie de faire une cure de Cohen illico… Je commencerai par « So long Marianne », et vous ? 😊
Chère Claryssandre,
Tout d’abord, sachez que je ne suis pas moins admiratif du soin que vous apportez à la qualité de vos commentaires et à leur style parfait !
Je ne prétendrais pas avoir cerné votre personnalité au fil des quelques échanges qui nous ont réunis sur ce site, mais toutefois, je ne suis pas surpris de votre réaction extrêmement sensible à la lecture de certains passages difficiles. Je vous remercie de votre sincérité. Le petit garçon que je suis resté, moi aussi, est heureux d’avoir rencontré en votre personne et celles de quelques autres auditrices, des sensibilités réactives à ses propres indignations, à ses incurables incompréhensions, à sa peur et sa douleur.
Le monde, en effet est d’une noirceur d’encre ; les humains trop peu souvent rétifs aux sollicitations du Mal. Pourtant, tant d’épiphanies, de rencontres lumineuses, de dialogues rassérénant avec les êtres et les éléments. Je crois qu’Alain, comme vous, moi et beaucoup d’entre nous possède une connaissance malheureusement empirique de la vilenie humaine (ainsi que vous la nommez judicieusement !).
Mais je voulais par dessus-tout observer sa marche vers la lumière, le voir dépasser la sensation de crainte qui était devenue paralysante pour lui.
Merci de tout cœur d’avoir eu la générosité de franchir le pas, vous aussi, et de ne pas résister à votre curiosité d’auditrice. J’en suis honoré et ravi !
Chère Cocotte,
Je crois être un peu dans votre cas… Je tente de puiser autant que possible parmi les lectures des « collègues », mais le temps me manque.
Je suis d’autant plus touché que vous ayez choisi de partager ce morceau de chemin en ma compagnie, et celle d’Alain, Jasmine et les autres… Je suis sensible à chacun de vos commentaires concernant ce roman, heureux qu’il ait éveillé tant d’émotions en vous.
A mon tour, je vous adresse mes amitiés, en attendant le moment de partager avec vous d’autres projets de lecture ! 😉
Une lecture tout aussi irréprochable qu’à votre habitude ! Et parfaitement édifiante : l’amour triomphe de tout (parfois 😀 !). Merci mille fois, cher Vincent.
Bonsoir Esor ! Et merci pour votre commentaire. Comme vous vous en serez peut-être aperçue, nous nous sommes permis de le modifier quelque peu. En effet, il révélait un élément important de l’histoire, sur lequel reposait une partie du “suspens”. J’espère que vous ne nous en voudrez pas ?
Ceci étant dit, je suis touché que cet élément ( caché ! 🙂 ) ait précisément suscité votre intérêt et éveillé en vous des émotions particulières. Comme beaucoup d’entre nous, je suis profondément indigné par ce type d’injustices (et elles sont légions dans nos sociétés dites civilisées !). Si le roman n’est pas un manifeste, ni une tribune politique, il peut toutefois être le lieu rêvé pour exprimer un certain nombre de ces indignations. Et j’avoue avoir du mal à céder à cette envie ! 🙂
Bonsoir, Marjolaine. Oui, j’ai tenté de sortir des clichés qui dominent lorsqu’on évoque la culture hippie et le mouvement Flower Power. Derrière certains idéaux présentés comme vertueux et respectueux de l’égalité des sexes et des individualités, de l’environnement ou que sais-je, se cachent parfois des réalités beaucoup moins reluisantes. L’attitude de Peter consiste à commencer par mettre la main à la pâte, par changer les choses tout près de soi, en soi, plutôt que de faire groupe avec une multitude qui malgré ses discours, ses prétentions et ses postures, ne respecte pas toujours (souvent ?) le plus petit commencement de ses prétendus idéaux.
Rien de nouveau sous le soleil, en somme ! Mais il est toujours bon de le rappeler.
Alain, quant à lui, fait partie de cette même variété d’individu.e.s représentés par Peter, qui agissent tacitement et sans préconçus, mais avec une grande capacité d’autocritique et de retour sur soi, et touchent finalement bien plus sûrement à la justice et à la vertu. Quand à son histoire… Elle est elle aussi, malheureusement, extrêmement emblématique des dérives qui peuvent exister quand un groupe humain cède à ses plus vils penchants. Je dois cependant vous confesser que je n’avais pas forcément penser à introduire cette thématique dans mon roman. Elle s’est imposée d’elle-même, en quelque sorte, lorsqu’il a fallu que je m’explique le repli d’Alain, sa mélancolie.
Merci à vous d’avoir su apprécier les différentes dimensions de ce roman, j’en suis réellement touché. Au plaisir de lire à nouveau pour vous, d’autres autrices et auteurs, d’autres époques, d’autres histoires…
C’est gentil, Roquebrune ! Des choses dans les tiroirs, il en est, certes ! Mais rien de publiable en l’état, je le crains… Si un jour le temps m’est à nouveau donné de reprendre ces projets ou d’aboutir l’un des nombreux qui encombrent mon esprit, j’en serai des plus heureux !
Bonsoir, Margaux ! J’avoue être saisi de confusion face à un si généreux retour ! Vos mots sont extrêmement gratifiants et je vous en remercie mille fois ! Je n’aurai pas pensé susciter de si vives émotions (tout au long de l’enregistrement de ce roman que j’ai écrit il y a quelques années, j’avoue avoir ressenti le doute en permanence !).
Bonsoir Roquebrune ! J’espère que les activités en question ne requérait aucun caractère d’urgence ! Mais, j’avoue que je suis heureux que le texte ait eu cet effet dissipateur sur vous ! Merci de tout coeur de ce chaleureux retour d’impressions, et au plaisir de vous emporter dans d’autres lectures…
Merci Michée ! Je suis heureux de vous avoir permis de passer un agréable moment.
Merci, Alain ! Je suis ravi que vous ayez suivi les pas de cet autre Alain dans ses tribulations “hippiesques” ; ravi surtout que vous ayez apprécié le voyage !
Bonsoir Bébert,
Pour une question de cet ordre, je vous conseille d’intervenir dans le forum, section Support technique. Ce sera un moyen plus sûr de recevoir une réponse à votre question. Merci !
Je confirme, chère Eole, la moindre des précisions que vous avez (de concert avec Sautillant, visiblement !) apportées concernant cette nouvelle. J’ai choisi de lire la version Dumas précisément pour la raison qu’elle est réputée être celle qui servit de base au ballet de Tchaïkovski. “De base” précisément, et vous l’avez très justement souligné ! Je pense que vous me rejoindrez lorsque j’avance que, de toute façon, aucune des deux version ne peut nous hisser au niveau d’émotion et de féérie atteint dans le spectacle dansé. Mais pour le coup, c’est sans doute une question de forme artistique !
(Petite révélation : pour ma part, j’ai uniquement utilisé les musiques de Tchaïkovski en introduction et conclusion de ma lecture. En effet, à contrecoeur, j’ai renoncé à toutes les faire figurer, compte-tenu du fait que le récit de Dumas ne colle pas au livret du ballet. Vous vous êtes cependant acquittée de la gageure avec subtilité et brio. Bravo !)
Puisque l’occasion m’en est donné, je tiens à préciser enfin ceci : lorsque j’ai annoncé cette lecture, je n’avais pas idée que vous m’aviez précédée avec la version Hoffmann (tête de linotte que je suis : j’avais vérifié la liste des lectures en cours, mais non point les dernières lectures annoncées après mise à jour de cette liste !). J’ai reporté mon enregistrementà Noël prochain quand je me suis aperçu de la chose, mais si vous souhaitez que je repousse un peu plus loin encore…
Cordiales salutations !
Sautillant : Oh, mais si, je suis étonné ! En fait, dans ma fougueuse (ah ! ah! ) jeunesse d’étudiant en art, je fus doté d’un certain faible pour le surréalisme. Je possédais à ce titre, et parmi d’autres de ces Taschen souples fort prisés des particuliers de mon engeance à pinceaux (ils coûtaient trois fois, vraiment !), un ouvrage consacré à Magritte. Je crois bien que ce château y figurait. Mais franchement, j’en avais oublié le titre et l’image elle-même… Je ne fréquente plus les surréalistes depuis trèèèès longtemps. Et si “Nadja” a été très longtemps un de mes livres de chevet, j’avoue lui préférer Desnos à Breton. Plus intuitif, moins intellectualisant…
Votre analyse est intéressante, certes, mais le tableau de Magritte ne serait-il pas inspiré du même roman ? Auquel cas, il ne faudrait pas chercher plus loin le fait que ma production vous évoque celle du peintre belge.
Non, Sautillant, aucune inspiration de Magritte ! Point consciente toutefois. Bien que j’ai déjà eu l’occasion de voir ce tableau, bien sûr, il ne m’est pas revenu en mémoire à ce moment.
Quel décorticage scrupuleux de ma lecture ! J’en suis très honoré et je serai attentif à chaque remarque pour la suite de mes enregistrements. Toutefois, pour les voix, voyez-vous, je ne me dis pas : “Tiens si je faisais des voix ?”. Non. C’est juste ma manière de lire. Cela l’a toujours été. Je restitue la lecture telle que je l’entends en moi. Je sais que cela n’est pas très en cours aujourd’hui. La mode est plutôt à la neutralité, à une lecture sans affects ni interprétation (d’ailleurs, j’ai tendance à penser qu’il en va de même en société : ne pas montrer trop de sentiments, ni d’émotions…) ; de même qu’il est de mode de lire les vers avec une certaine forme d’atonalité, sans marquer la rime et le rythme.
Une mode, c’est bien cela.
Pourtant, il ne faut pas remonter très loin dans le temps pour constater que la chose n’a pas toujours été ainsi. Avez-vous déjà entendu un enregistrement d’Apollinaire lisant “Le pont Mirabeau”? J’ai écrit lisant”, j’aurais du lui préférer “déclamant” ! Avec vibratos et trémolos qui s’ensuivent (Bon ! C’était carrément un peu trop, pour le coup !)… Pourtant, on ne pourra pas taxer le poète d’être un rétrograde dans son art !
A bavard, bavard et demi… J’ai dégoisé un tant soit peu.
Bonne soirée à vous et merci de ce généreux retour.
Chère Éole,
Il semblerait que l’on ne puisse répondre à la réponse d’une réponse… Je glisse donc ce commentaire en réponse à votre dernier message. Merci, d’avoir écouté le texte jusqu’au bout, malgré les quelques difficultés qu’il pouvait poser. Je crois que les lectrices et lecteurs du temps jadis devaient être équipés de cerveaux bien différents des nôtres (ou plus probablement, ne pas être la proie des mille et unes sollicitations plus ou moins futiles qui assaillent lectrices et lecteurs contemporains quotidiennement !), car l’on note souvent des structures pour le moins tarabiscotées dans les romans du début du dix-neuvième. Mais tout de même, le charme désuet de ces romans gothiques et la place de choix qu’ils font aux héroïnes féminines (ce qui, vous en conviendrez, n’est pas chose ordinaire pour l’époque), ne valent-ils pas de se confronter à quelques menues difficultés ?
Ah ! Ah ! Eh oui, chère Eole, la pâmoison a littéralement été promue au rang de système dans certaines littératures. Cependant, ce n’est pas seulement un instrument dramatique, c’est avant tout un fait historique découlant des ustensiles de tortures utilisés dans la mode féminine de l’époque (corsets et autres joyeusetés hypercomprimantes !). Même sans être soumise à la moindre émotion forte, quelle poitrine pourrait supporter telle oppression sans que la respiration en fut altérée ?
Quoiqu’il en soit, je vous remercie beaucoup de votre commentaire. N’hésitez pas à revenir ici après l’écoute de la seconde partie. Je serais extrêmement curieux d’avoir un retour (vous verrez que cette partie est tout à fait étrange dans sa construction, et résulte elle aussi d’un véritable système inhérent au genre gothique !).
Merci, Marc ! Je suis sensible à ce commentaire à propos de l’illustration d’accompagnement de ce roman. Je consacre beaucoup de temps à la réalisation de ces images qui me permettent de satisfaire mon besoin de création plastique, tout en mettant en valeur et en faisant (peut-être ?) découvrir des oeuvres picturales du domaine publique à nos auditrices et auditeurs. Cela m’est apparu comme une prolongation judicieuse de nos activités de mise à disposition d’oeuvres littéraires “classiques”.
Bonsoir Yves,
Je crois que, compte-tenu de son double “costume” d’écrivaine et de féministe, il était littéralement impossible que Juliette Lamber (Adam) put jamais être une personne orthodoxe ! Mais le texte est nanti, je le reconnais, de certains artifices qui peuvent apparaître désuets ou maladroits aux yeux contemporains. Je suis heureux que vous ayez tout de même goûté cet enregistrement et vous remercie de votre aimable commentaire !
Juste retour des choses : vous m’avez permis de découvrir Charlotte Perkins Gilman, je vous présente en retour cette autrice des plus intéressantes. Tout est bien, donc ! Malheureusement et malgré mes recherches actives, je n’ai trouvé aucun autre ouvrage de Sarah Orne Jewett traduit dans notre langue (une nouvelle, simplement mais qui ne m’a pas accroché !). Et je ne dispose pas des compétences, et encore moins du temps de traduire un des romans que l’on peut trouver en V.O. C’est un réel regret, croyez-le bien ! Peut-être une des talentueuses traductrices opérant sur Littérature Audio aura-t-elle envie de tenter l’aventure ? 😉 Dans ce cas, je serai parmi les premiers auditeurs de son enregistrement !
Bonsoir Lola !
C’est un plaisir pour moi d’apprendre que vous avez apprécié cette lecture. En revanche, je crains de ne pouvoir être l’objet des éloges concernant les musiques accompagnant mon enregistrement sans tirer profit des mérites d’un autre. Vous trouverez les références des dites musiques dans le billet de présentation figurant plus haut. Je crois, cependant, que vous faites référence aux intermèdes de début de chapitre. Dans ce cas, il s’agit d’extraits d’une pièce de Marin Marais. En aparté, je vous conseille vivement la découverte de ce compositeur (par l’incontournable Jordi Savall, si vous le pouvez), et pourquoi pas, la lecture de “Tous les matins du monde” de Pascal Quignard dont le même Marais est sujet principal.
Je suis très sensible à vos compliments, et vous en remercie. J’espère que vous apprécierez mes prochaines lectures (je prépare précisément un autre roman gothique, si vous êtes friande du genre !).
Quoiqu’il en soit, je vous souhaite de belles journées de printemps, malgré les pénibles conditions de travail qui semblent être les vôtres.
Merci à vous, Bénédicte ! Le roman possède effectivement les deux qualités que vous évoquez, ce qui le rend extrêmement poétique et original.
Chère Eole,
J’ai été séduit par ce roman et par la diversité des sujets et des genres qui y sont abordés. L’écriture est alerte, pleine de malice. Les institutions ne sont pas à leur avantage, c’est le moins que l’on puisse dire. J’ai en particulier aimé l’évocation de la corruption et de la relation malsaine entre pouvoir, justice et médias (on ne les nommaient pas ainsi jadis !) qui intervient en fin de récit. La relation entre Mathilde et son homme est également magnifiquement mise en scène, très touchante (bien que l’on soit souvent irrité, ainsi que vous l’avez très justement souligné, par certains aspects typiques du patriarcat en place).
Mais surtout, je veux vous féliciter. Car votre lecture rend particulièrement hommage aux protagonistes. Vous avez su leur donner vie avec beaucoup de subtilité mais une grande crédibilité.
Une belle écoute pour moi, donc, dont je vous remercie.
Quelle belle découverte, pour moi aussi ! Le croirez-vous : je n’ai jamais lu aucun Arsène Lupin écrit par Leblanc. Mon entrée dans la série se fait donc par cet apocryphe, ô combien réjouissant et virtuose. Je me suis laissé entraîner sans difficulté dans cet univers, porté tout à la fois par la grâce de la plume et celle de la voix. Mille mercis à vous deux, donneuse de voix et auteur !
Gaëlle, j’ai largement préféré cette nouvelle au “Pays des Aveugles” (Eh oui ! Une insomnie = deux Wells ! 😉). Surannée à souhait !
On a beau savoir aujourd’hui tout ce qu’on sait, le charme de ces planètes Mars imaginées par les auteurs des débuts de la science-fiction opère toujours. A ce titre, l’illustration choisie est parfaite. Elle rappelle les couvertures des pulps américains, ces journaux à trois sous qui ont lancés bien des types de littératures dites de mauvais genre qui allaient ensuite conquérir le monde (d’ailleurs, n’en est-ce point une ?). Durant votre lecture des images issues de vieux exemplaires de Guy L’Eclair me venaient également en tête (papier jauni à l’odeur enivrante de caramel sucré doux amer !).
Cette forme de récit – pseudo-journal intime – a été également très en vogue à une époque. Elle permettait de donner plus de crédibilité à… ce qui n’en a (malheureusement) plus du tout pour nous ! Qu’importe, je l’ai dit : le charme opère. Et votre lecture parfaite et feutrée n’y est bien sûr pas étrangère. Mention particulière, enfin, pour le montage musical : vous avez usé avec subtilité et aux moment propices de vos musiques. Merci pour ce moment particulièrement agréable !
Merci, Gaëlle, pour cette lecture ! J’avoue avoir été destabilisé. Je n’ai pas très bien su exactement où voulait en venir Wells (s’il voulait en venir quelque part !). Ce qui est sûr, c’est que la nouvelle est assez angoissante. Votre lecture sobre et fluide restitue à merveille cette atmosphère. Bravo pour le choix d’illustration : cubisante, elle restitue également de façon très appropriée les sensations ressenties durant l’écoute !
Merci, Renata ! Je comprends que vous ayez pu ne pas être sensible à ce roman. Rendez-vous pour d’autres lectures, donc !
Bonjour Claryssandre! Je partage vos réserves à bien des égards. En effet, les livres que je publie ne suscitent pas toujours mon entière adhésion. Rappelez-vous à ce titre « Yvonne », et les réserves que j’avais émises concernant son dénouement (j’ai les mêmes réserves concernant la conclusion de celui-ci : j’aurai souhaité que l’héroïne fut porté plus loin sur le chemin de sa rébellion !).
Pour le présent roman, bien plus que les digressions (qui sont après tout un apanage des autrices et auteurs romantiques et de leurs suiveuses et suiveurs directs), c’est le style de Juliette Lamber qui m’a quelque peu laissé perplexe. Je lui trouve quelques lourdeurs, quelques maladresses.
Quant au sujet, je vous rejoins. Il est bien évident qu’une autrice contemporaine ne le traiterait pas de la même manière. Je pense que les idéaux féministes défendus par Juliette Lamber lui ont dicté l’évolution de son personnage. J’aurais pour ma part aimé une protagoniste qui soit, littéralement physiquement, la même d’un bout à l’autre du roman !
L’autrice a eu le grand mérite de publier cet ouvrage en dépit de tous les préjugés, de tous les interdits, de tous les codes supposés par le respect des bienséances et de toutes les injustices qui constituaient l’ordinaire de la société au sein de laquelle elle a évolué. Ce n’est pas rien ! Je trouve que cet engagement méritait une lecture, quelques soient les faiblesses du roman, et je vous remercie de tout cœur d’avoir persisté dans l’écoute de cet enregistrement, malgré vos propres réticences.
Merci à vous Eclatdusoleil ! Je dirais mieux : cette fantaisie, ainsi que vous la nommez, est complètement nécessaire à faire passer le message féministe. D’autre part, il me semble que beaucoup des caractères du romantisme se retrouvent dans cette oeuvre (pourtant écrite en 1878), et particulièrement cette manière de mettre en scène le récit, en théâtralisant certains évènements quitte à les porter à l’extrême limite de la crédibilité.
J’espère que ce roman vous convaincra. Il vaut vraiment la peine que l’on s’y intéresse. N’hésitez à me donner votre sentiment après écoute, vos remarques sont toujours extrêmement pertinentes et j’éprouve un grand intérêt à les découvrir à l’occasion de vos commentaires.
Merci de ce commentaire, cher Kara !
Contrairement à vous, je ne suis pas très friand de science-fiction, habituellement. Mais j’ai trouvé que ce roman était d’une écriture des plus originales et poétiques, et qu’il dépassait largement les limites du genre. En réalité, Rosny aîné est un précurseur de ce genre littéraire, que l’on appelait à son époque “merveilleux scientifique”. Et je trouve que cette dénomination lui va beaucoup mieux, au final !
J’ai planifié un autre roman de ce même Rosny aîné, ce qui devrait vous satisfaire. Un peu plus “soap opera”, celui-ci, puisqu’il nous emportera vers la planète Mars. Mais il vous faudra être patient, car j’ai un autre roman en cours d’enregistrement, pour le moment.
N’hésitez donc pas à repasser sur le site de temps à autre ou mieux, à vous abonner à mon profil, ce qui vous notifiera de mes publications au fil du temps !
Merci, Claryssandre, et pardonnez-moi de répondre si tardivement à votre message… Romain Rolland possède une écriture subtile et sensible. Elle se ressent particulièrement dans ce récit poignant, certes, mais traversé de part en part de lumières d’une prodigieuse intensité. Celles de l’amour, de la jeunesse. Beaucoup de chance pour moi d’avoir partagé cette lecture avec Élodie, qui incarne admirablement cette jeunesse et la force de vie de Luce.
Merci, Kook !
Rendre service aux personnes qui sont dans l’impossibilité de goûter aux merveilles que recèlent le trésor patrimonial littéraire universel, leur offrir une échappée hors du concret ou nourrir leur réflexion : voilà des motivations qui animent puissamment chacune des donneuses de voix et chacun des donneurs de voix présents ici, je crois ! Et les commentaires tels que le vôtre sont en retour un cadeau incomparable. Merci à vous, Joëlle !
Merci à vous, Bruissement ! Pittoresques, pour le moins, effectivement ! Des protagonistes, quoiqu’il en soit, dont Mathilde Alanic a su rendre une peinture des plus convaincantes (jusqu’à nous en rendre certaines et certains hautement insupportables !).
Merci de tout coeur, Eclat du soleil. De tels commentaires sont un encouragement à poursuivre les enregistrements, et à y attacher tout le soin possible.
Votre analyse du roman est parfaite ! Je ne connaissais pas non plus Mathilde Alanic jusqu’à très récemment. J’ai vu des commentaires ici ou là, disant d’elle qu’elle était une égale de Colette. Mais beaucoup moins sulfureuse (un peu plus conventionnelle, dirons-nous !), elle n’aura pas laissé la même empreinte.
J’ai été séduit par les mêmes éléments que vous avez mis en avant dans votre commentaire. Mais aussi par la lumière, l’optimisme qui se dégage de son récit. Et pour cette raison, je pense bien plus à George Sand que Colette, en la lisant…
Merci, Eclat du soleil ! Mais quel rythme d’écoute est le vôtre ! Je cours de ce pas répondre à votre commentaire sur le roman de Mathilde Alanic. 😉
Bonjour Sautillant !
Oui, j’espère que vous écouterez cette autrice. Sa plume est merveilleusement poétique mais tellement espiègle aussi, par moments. Je suis assez frustré de n’avoir pu trouver qu’une seule autre nouvelle traduite, point de roman. Et la nouvelle en question est moins intéressante que celle-ci. Mais vous, ô arpenteurs des sphères littéraires du grand internet, s’il vous arrive de faire rencontre de quelque chose de Sarah Orne Jewett tirant au roman, n’hésitez-pas à me faire signe ! 😉
Quant à l’illustration, grand merci ! Tout le mérite en revient cependant aux peintres du passé, dont je ne fais que reprendre les images pour mes montages à prétentions poétiques !
Merci, cher Vincent, d’avoir pris le temps d’un message !
Je suis touché que cette écoute ait éveillé des réactions si positives de votre part. Je ne suis pas un lecteur de science-fiction, et je ne saurais moi-même suggérer de similitudes entre cette nouvelle et d’autres, produites par d’autres autrices ou auteurs.
Ce que je peux vous dire : j’ai apprécié ce récit pour sa richesse de langue, sa grande poésie, et des signes très intangibles, diffus ici et là, qui lui donnent à mes yeux une texture quasi-symboliste. Ce dernier mouvement littéraire étant, contrairement à la science-fiction, de mes amours de jeunesse, la chose ne pouvait que m’enchanter (au sens premier du terme !). Le texte ouvre également une réflexion pour le moins cruciale et perturbante autour de la cohabitation (ou non, en l’occurence !) des espèces au sein d’un éco-système. Une question qu’il est urgent de méditer, par les temps qui courent…
En tout cas, pour ma part, j’ai hâte de passer au prochain Rosny aîné sur lequel je vais avoir la chance de donner de la voix !
Merci pour ce commentaire, Claryssandre !
J’ai également beaucoup aimé ce roman et cette autrice. Tout comme George Sand, elle est une femme qui n’hésite pas à faire preuve d’optimisme, à user de ce que les cyniques nomment des “bons sentiments”. Pourtant, nous avons besoin d’histoires qui se finissent bien, même si elles n’occultent pas certaines laideurs et injustices de notre monde (et Dieu sait qu’il en est !).
Une confession : j’avais planifié un autre roman de Mathilde Alanic. Je l’avais même enregistré en partie. Mais j’ai préféré l’abandonner. J’ai trouvé qu’il était soutenu par une forme de morale (moralité) qui ne me convenait pas, au final… Et que l’intrigue était moins passionnante, également. Je suis assez compliqué, j’avoue !
En revanche, je prépare l’enregistrement d’un livre de Juliette Lamber (Adam). Je pense que celui-ci pourrait vous plaire. Patience, patience ! 😊
Merci pour ce commentaire, Daniel !
Merci, Marie ! Portant le même prénom que l’héroïne de George Sand : il est heureux que vous ayez apprécié de suivre ses pas jusqu’à la mystérieuse Mare au diable !
Sur wikisource, tout simplement… Donc : je vais prendre le temps de lire cette nouvelle (court roman ?) et suivant mon impression, j’en effectuerai éventuellement un enregistrement. Merci, Sautillant ! Je suis toujours à la recherche de textes de cette longueur, qui permettent un entre-deux agréable pour séparer deux volumes plus importants !
Merci beaucoup de ce généreux retour, Sautillant !
Quelle finesse dans votre analyse ! Si cette introduction vous a paru verbeuse de George Sand, il n’en reste pas moins qu’il m’est apparu intéressant (essentiel ?) de la faire figurer dans mon enregistrement. Pourquoi ? Précisément pour les sujets que vous avez évoqués et qui y sont développés. En particulier : “la mission de l’artiste”. Il y a belle lurette que l’on considère qu’une oeuvre visant à la beauté, à une forme d’optimisme, d’hédonisme ne saurait être considérée comme telle.
Pour ce qui concerne les us et coutumes paysans, je suis assez d’accord avec George Sand. Aujourd’hui encore, certains “rites” de mariage ont subsistés qui sont proprement indécent et choquant par leurs allusions, qui peuvent être cause d’une réelle violence morale (en particulier pour la mariée !). Cette “politesse” de George Sand, de vouloir nous épargner le plus trivial ou le trop sordide, est une des choses que j’apprécie chez elle. Car cela ne signifie pas qu’elle renonce à dénoncer l’injustice ou certains affres de l’existence.
J’ai trouvé le résumé de “Lenz”, et je dois dire que la lecture de cette oeuvre me tenterait assez. Pour le moment, je n’ai trouvé nulle trace d’une version libre de droit en ligne. Mais je n’ai pas poussé très loin mes investigations… Si elles aboutissent et que le texte me parle, je serai ravi de satisfaire à votre suggestion.
Cordialement à vous,
Bruant
Merci beaucoup Francine ! Votre message est très encourageant pour moi. Pour tout vous dire, il existe un certain nombre de romans de cette autrice que j’aimerais lire. Mais “l’art est long, et le temps est court”, comme l’eut dit le poète !
Je suis très heureux de vous retrouver ici, Claryssandre.
Comme vous l’aurez peut-être constaté si vous avez parcouru les précédents commentaires, je partage votre avis concernant ce roman. Des longueurs, pour le moins. Mais ce n’est certes pas le pire ! J’ai renoncé à l’enregistrement d’un autre ouvrage attribué à Ann Radcliffe, en partie pour les même raisons (mais portées à un degré des plus extrêmes !). J’enregistre actuellement Walter Scott… Phrases longues également, très longues (mais cependant, l’intrigue n’en souffre pas de lourdeurs, je crois)… Je ne m’attendais pas à de telles difficultés de mise en voix. Pourtant, j’ai à coeur d’enrichir le site de quelques lectures qui me paraissent essentielles, en dépit des difficultés d’appréhension qu’elles peuvent posséder (difficultés dues essentiellement à leur date de rédaction, et à l’évolution des pratiques et habitudes de lecture au fil du temps).
Cher Sautillant,
Honneur pour moi de recevoir quelques-uns de vos bonds facétieux et poétiques! Parmi les lectures que j’ai déposé ici, j’avoue que je ne saurais que vous conseiller – ignorant parfaitement vos goûts en matière littéraire ! Pour ce qui est de mes images : quelque chose du collage surréaliste, oui, en effet. Mais dans des terres d’inspiration très éloignées !
Je crois que beaucoup d’entre nous ont fait la découverte des oeuvres de George Sand durant leur adolescence. Peut-être est-ce là ce qui lui valut longtemps d’être relégué au rang des autrices pour la jeunesse. Elle dépasse de très loin cette catégorie, vous le savez… Quoiqu’il en soit, je suis ravi de vous avoir permis de renouer avec ces souvenirs de vos premières lectures !
Je continue, chère Gaëlle, de vous suivre avec grand plaisir le long de votre chemin parmi les oeuvres de cette autrice inconnue de moi avant que vos enregistrements ne me la mette en lumière !
Je partage votre avis, concernant le fait qu’il existe des liens entre ce texte et “Le papier peint jaune”. Le fantastique, dans les deux récits, est très subtil et se mêle à une dimension “sociale” (le mot est-il vraiment celui-ci?) évidente. Dans les deux textes, une égale lourdeur d’ambiance. Un silence presque palpable. Et surtout, l’empreinte profonde (et meurtrissante, pourrait-on dire) du passé. Nulle question ici de résilience, ni de rédemption, deux concepts rendus si galvaudé par leur usage médiatique abusif et les diktats de notre société contemporaine ! Chez Charlotte Gilman Perkins, il semble être question de porter lourdement le poids des traumatismes du passé. Pessimiste sans doute, cette vision des choses me parle plus que les diktats.
Il va sans dire que votre voix feutrée et le choix de la musique, de son emplacement, contribuent énormément à l’effet produit par cette nouvelle sur l’auditrice/auditeur. Merci à vous, aux éditions Les Petites Manies et à leur traductrice, de nous avoir permis de plonger dans l’univers quelque peu inquiétant et bouleversant de Charlotte Gilman Perkins !
Ah, ce Cézanne ! C’était un personnage de roman, sans aucun doute. Mais Vollard l’était-il moins ? Aujourd’hui encore le paintre aixois est si peu compris du public – si peu aimé ? En réalité, je crois que le personnage attire plus le chaland pour sa personnalité que pour son oeuvre. Oeuvre au combien subversive en son temps, et aujourd’hui encore tellement unique. Mais on le sait, désormais : Cézanne est le père incontestable de l’art moderne. Le maître à penser des jeunes Braque et Picasso, pour qui il fut l’étoile guidant leurs premiers pas vers ce qui sera le cubisme.
Votre lecture rend hommage à ce texte, et vous avez su utiliser effets sonores, accents et intonations à bon escient (plus aurait été grotesque, sans doute).
Merci de votre fidélité et de ce commentaire, Gaëlle ! Comme à Ribambelle, je ne peux que vous témoigner mon entière adhésion à votre ressenti. J’ai pensé tout comme vous à un feuilleton, avec toutes les lourdeurs que peut engendrer la forme. Mais j’ai voulu voir, au-delà de cette intrigue quelque peu embrouillée et artificielle, certaines qualités rapprochant le texte de mes lectures romantiques favorites. Quoiqu’il en soit, je suis ravi si ma lecture a pu tout de même vous inciter à persister. Je crois que le personnage de Julia en valait la peine, non ?
Découvrir d’autres Radcliffe, dites-vous ? Quelques-uns ont été enregistrés pour le site, dont le très célèbre “Les Mystères du château d’Udolphe” par Orangeno.
Merci, Ribambelle, pour ce commentaire favorable. Votre analyse du roman est tout à fait judicieuse. J’ai ressenti la même impression que vous, même si j’ai fait le choix d’offrir malgré tout cette lecture aux auditeurs. Il s’agit d’une littérature très ancienne (fin du 18 ème siècle !) , qui est régie par des codes assez stricts et répond à une structure un peu rigide : d’où votre impression d’ennui par moment. Mais tout comme vous, j’ai apprécié la qualité des portraits (féminins en particulier), et la critique indirecte mais flagrante de l’institution matrimoniale, des us et coutumes de la noblesse, et… de la société patriarcale, cela va sans dire ! 😊
Merci Francine ! C’est un réel plaisir pour moi de vous avoir permis de passer un agréable moment, et de vous avoir (peut-être) permis de découvrir cette autrice primordiale et ô combien remarquable !
Puisque vous avez aimé cette autrice, je peux d’ores et déjà vous informer que je suis en train d’enregistrer un autre ouvrage qui lui est attribué. Il vous faudra juste un peu de patience…
Merci, Claryssandre ! Cette autrice me paraît en effet mériter grandement qu’on la découvre. La présente nouvelle est extraite d’un recueil. D’autres lectures pourraient donc voir le jour ultérieurement, pour ceux qui en ressentent l’envie.
“à explorer”… Je tape trop vite !
Complètement d’accord avec vous, Julie ! Mais le plus déplorable reste encore toutes ces autrices de qualité dont nous ne saurons jamais rien, qui n’ont tout juste pas pu se faire publier ! Ou pas pu écrire ! Viens donc un moment, dans la recherche de voix féminines, où l’on se trouve confronté à un mur de silence. La pensée féminine fait particulièrement défaut à la littérature classique. Si sa rareté fait aussi sa singularité et sa préciosité, elle est tout de même très difficile à admettre… Mais allons : nous reste tout de même encore beaucoup a exploré, j’en suis sûr !
Chère Pauline,
Il semble qu’il existe un problème car je ne parviens pas à télécharger le dossier Zip, par aucune méthode que ce soit. Quand la chose sera possible, je prendrai grand plaisir à redécouvrir ces nouvelles de Joyce lues par vous !