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Ses commentaires les plus récents

  1. Je ne connaissais Stephan Zweig que de nom, et je vous remercie de me faire découvrir la richesse et la finesse de son écriture. Merci pour cette lecture qui m’a fait autant réfléchir que rêver.
    C’est étrange d’écouter ce conte dans le terrible contexte de l’affrontement Hamas/Israël qui coûte la vie à tant de civils. Cela m’émeut et me rend triste. Mais je me prends à rêver que toutes les populations humaines entendent le message de… Zweig ? de la tradition juive ? Je ne suis pas assez érudite pour distinguer ce qui vient de l’un ou de l’autre. Comme l’enfant, le conte dit la vérité : ce qui compte, c’est l’esprit, rien de matériel. J’ai du mal à m’exprimer, mais j’ai l’impression de comprendre qu’il est vain de chercher à s’ancrer sur terre, et ce pour n’importe quel homme, peuple ; qu’il est vain d’essayer non seulement de posséder quoi que ce soit, mais de tenter même de s’approprier la terre. Le plus fort ne peut jamais s’approprier le génie ou l’esprit qui a permis la création des biens dont il croit s’emparer. Choses dans un trésor royal, un coffre ou un musée. L’esprit/dieu est parti.
    Je me prends à rêver aussi : que tous les terriens puissent être unis enfin dans une seule identité spirituelle. Mais qui pourra la leur donner ? Qu’est-ce qui pourrait faire office de cette foi qui crée l’unité du peuple juif et la maintient envers et contre tout ? Officiellement souffrant de son errance, en fait, capable de garder mémoire et identité quand les autres ne cessent de s’oublier eux-mêmes Nous autre “Français” nous n’arrivons même pas à définir ce que nous sommes, oubliant tour à tour gaulois, romains, barbares, tout ce que nous avons été. Finalement, ce conte m’apprend que nous avons tort d’essayer de définir une identité qui ne serait ni profondément intériorisée ni seulement humaine. Où trouverons-nous cette union spirituelle qui définira l’identité de l’humanité terrienne ? Je crois que nous ne retrouverons le chandelier que lorsque nous serons animés de cette esprit/identité/dieu là !

  2. J’avais oublié ! à cause des notes, des exams ; la philosophie n’était plus rien d’autre qu’un objet de crainte, au minimum. J’avais oublié le plaisir avec lequel je l’avais découverte, le plaisir d’essayer de comprendre – essayer au moins, car je n’ai pas un QI de surdouée ! le plaisir : peut-être qu’Aristote désaprouverait un but pareil. Mais tant pis, c’est ce que j’éprouve à l’entendre en vous écoutant aujourd’hui. Dieu que votre lecture, pédagogue dans ses pauses et ses inflexions, fait du bien !

  3. Je l’ai lu au moins deux fois, à chaque fois avec une émotion et une admiration profondes. Mais je m’ennuyais un peu aux nombreuses répétitions. Et voici le miracle de l’ouïe ! rebarbatives pour les yeux, les répétitions deviennent la percussion qui rythme et berce, entre deux thèmes de mort et de destruction, et les longues généalogies mettent en place tout un monde qui porte le héros mourant et rende sa disparition plus poignante encore. Personne ne dit jamais tout ce que nous avons perdu en quittant la culture orale pour l’écriture. Aujourd’hui, avec une ironie des plus grecques, c’est le média destructeur du monde du papier qui nous ramène aux aèdes ! Merci

  4. Bizarre : dans mon adolescence, quand j’essayais de me cultiver en tapant un peu au hasard, j’avais ouvert un volume d’Ovide. Pas longtemps, tellement j’avais trouvé tout cela vide, des métamorphoses de foire. Aujourd’hui, j’écoute et je suis fascinée. Ces métamorphoses sont la représentation d’un théâtre presque biologique, au moins symbolique, de toutes nos souffrances, tentations, déviations. Les prisons végétales pour les désirs interdits, les formes monstrueuses animales pour la furie de nos obsessions passionnées… J’entends l’humanité aujourd’hui, alors que la gamine que j’étais n’avait vraiment rien compris. Donc vive les lectrices patientes de littérature audio !

  5. Merci, un auteur que je ne connaissais évidemment pas. Cette façon d’écrire du 19é, si correcte et si fine. Et votre voix paisible a égrenné les mots que j’aurais été bien incapable de mettre sur les émotions qui me submergeaient quand les parents s’affrontaient. Et ce jour où l’un ou l’autre part et qui, pour tous les enfants doit être cet effondrement d’un monde qui n’aura plus jamais aucune stabilité. C’est la première fois que je découvre que quelqu’un l’a exprimé, tout “en pastel”, comme il dit parfois, d’une façon qui me permet d’y penser sereinement. Grâce à vous, encore merci

  6. Merci ! mais je ne cesse de me demander comment je peux être fascinée à ce point par cette oeuvre, moi qui ai eu une éducation laïque et n’ai entendu parler des moines qu’à travers les critiques révolutionnaires ; jamais je n’aurais imaginé que nous avions à ce point immoler toute une part de notre art, de notre culture, en détruisant cette branche de la chrétienté. L’art comme mystique ? comme religion ? et comment puis-je apprécier à ce point l’analyse du ressenti de ces croyants, du sens de ces rites et de ces liturgies ? Je ne me comprends pas moi-même. Mais je sais que j’écoute quelque chose d’exceptionnel, comme une part perdue de notre être. Merci.

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