Discussion animée entre un chrétien et un sénateur érudit sur des points très contreversés de l’histoire de la religion devant l’empereur Marc-Aurèle (persécuteur des chrétiens) ; un juif présent ajoute ses sarcasmes et rend pénible la situation du chrétien. Un Dialogue philosophique, qui ne peut laisser indifférent, de la même veine que Le Dîner du Comte de Boulainvilliers.
« Le Sénateur au Chrétien. – Pourquoi troublez-vous la paix de l’empire ? pourquoi ne vous contentez-vous pas, comme les Syriens, les Égyptiens et les Juifs, de pratiquer tranquillement vos rites ? pourquoi voulez-vous que votre secte anéantisse toutes les autres ?
Le Chrétien. – C’est qu’elle est la seule véritable. Nous adorons un Dieu juif, né dans un village de Judée, sous l’empereur Auguste, l’an de Rome 752 ou 756 ; son père et sa mère furent inscrits, selon le divin saint Luc, dans ce village, lorsque l’empereur fit faire le dénombrement de tout l’univers, Cyrenius étant alors gouverneur de Syrie.
Le Sénateur. – Votre Luc vous a trompés. Cyrenius ne fut gouverneur de Syrie que dix ans après l’époque dont vous parlez : c’était Quintilius Varus qui était alors proconsul de Syrie ; nos annales en font foi. Jamais Auguste n’eut le dessein extravagant de faire un dénombrement de l’univers : jamais même il n’y eut sous son règne un recensement entier des citoyens romains. »
Atelier de Nicolas de Largillière, Portrait de Voltaire (1728).
Merci M. Depasse.
je suis d’accord avec ce commentaire. Il faut exprier ses convictions tout en respectant celles des autres. mais il faut que celà soit une règle réciproque.
C’est dérangeant, mais ôtez des manuels scolaires tous les auteurs et penseurs qui n’aimaient pas beaucoup les juifs et il ne restera plus grand monde.
Voltaire bien sur, Zola aussi avec son roman “l’argent” est pas mal non plus dans le genre.