Vikenti Veressaïev (1867-1945), est un médecin, poète, romancier, critique et traducteur russe de l’école réaliste dans la lignée de Tchekhov et de Gorki. Ses œuvres les plus célèbres sont Guerre civile, un roman sur la guerre civile russe de 1919-1921 et Mémoires d’un médecin.
La nouvelle L’Étoile pose un cruel dilemme : les hommes souffrent de vivre dans le noir et rêvent de clarté, mais ensuite ils souffrent aussi de vivre dans la lumière et aspirent à plus d’ombre.
« C’était dans les temps anciens, dans une contrée lointaine et inconnue. Une nuit noire éternelle régnait sur le pays ; des brouillards méphitiques s’élevaient de la terre et se répandaient dans l’air. Les hommes naissaient, grandissaient, aimaient et mouraient dans les ténèbres humides.
Les pères montraient les étoiles à leurs enfants et leur enseignaient que la vie et le bonheur de l’homme est dans l’aspiration qui l’attire vers elles. Les jeunes hommes et les jeunes filles regardaient alors fixement le ciel et, de l’obscurité qui écrasait la terre, leurs âmes s’élançaient vers lui.
« Frères ! disait cette voix, comme il fait clair et merveilleux dans les hautes vallées du ciel ! Comme il fait humide et obscur chez, nous ! Mon âme languit sans vie et sans désir dans ces ténèbres éternelles ! Que nous importe que la vie de notre postérité lointaine s’éclaire d’une lumière ininterrompue ?
Un jour, un jeune homme, Adeile, arracha un astre du ciel… Il entra dans la ville et s’arrêta sur la place élevant dans sa main l’astre brillant. Alors l’allégresse se répandit dans la ville entière. »
Pas pour longtemps, hélas ! constate ce Conte oriental.
Vikenty Vikentyevich Veresaev (1913).
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