Dans leur désarroi, Olivier et Christophe (maintenant âgé de trente ans) découvrent la misère du peuple. Les deux amis se penchent alors sur le problème des injustices sociales, mais l’activisme syndical et révolutionnaire les laisse sceptiques. Olivier, pris dans un mouvement de foule lors d’une manifestation du 1er mai, meurt alors que Jean-Christophe se bat sur une barricade. Ce dernier doit s’exiler précipitamment Suisse, car au cours d’une bagarre il a tué un policier. Il est hébergé chez un certain Erich Braun. Désespéré et accablé par la mort de son ami, il se prend quelques mois plus tard d’une folle passion, d’ailleurs partagée, pour Anna, l’épouse de son hôte, qui lui a d’abord été antipathique. Après une tentative ratée de suicide à deux, Anna tombe gravement malade et, afin de lui épargner un scandale, Christophe s’enfuit et se réfugie dans une ferme isolée du Jura suisse. Au contact de la nature printanière, il renaît lentement à la vie, non sans, chemin faisant, dénoncer avec vigueur la somme effrayante de souffrances infligées par l’homme aux animaux. « Des milliers de bêtes sont massacrées inutilement chaque jour, sans l’ombre d’un remords […] et cela c’est le crime irrémissible. À lui seul, il justifie tout ce que l’homme pourra souffrir. Il crie vengeance contre le genre humain. » Cependant, la source de son inspiration artistique, tarie après la mort d’Olivier, sourd de nouveau en son âme, au point de devenir bientôt un véritable torrent. Il apprend fortuitement que ses œuvres se jouent maintenant dans toute l’Europe, mais cette célébrité le laisse indifférent.
Neuvième volume de Jean-Christophe.
Ludwig van Beethoven, Symphonie No. 6 «Pastorale» en Fa majeur, Op. 68: V., interprété par l’Orchestre Philharmonia, dirigé par Herbert von Karajan (1953, domaine public).
Merci encore, chère Francine!
Merci à vous encore une fois.