En 1889, étonnant entretien « raciste » entre le fils Antoine Boitelle et ses vieux parents paysans d’Yvetot à qui il parle de sa « promise » noire qu’ils n’ont jamais vue.
« La mère disait : – Noire ? Combien qu’elle l’est. C’est-il partout ? Il répondait : – Pour sûr : Partout, comme t’es blanche partout, té !
Le père reprenait : – Noire ? C’est-il noir autant que le chaudron ?
Le fils répondait : – Pt’être ben un p’tieu moins ! C’est noire, mais point noire à dégoûter. La robe à m’sieu l’curé est ben noire, et alle n’est pas pu laide qu’un surplis qu’est blanc.
Le père disait : – Y en a-t-il de pu noires qu’elle dans son pays ?
Et le fils, convaincu, s’écriait : – Pour sûr !
Mais le bonhomme remuait la tête.
Ça doit être déplaisant ?
Et le fils :
– C’est point pu déplaisant qu’aut’chose, vu qu’on s’y fait en rin de temps.
La mère demandait :
– Ça ne salit point le linge plus que d’autres, ces piaux-là ?
– Pas plus que la tienne, vu que c’est sa couleur. »
Les temps ont heureusement changé depuis les dialogues de Boitelle.
Marie-Guillemine Benoist, Portrait présumé de Madeleine (1800).
Ha! L’opprobre et la pression des siens ne sont pas nouveaux…tout de même l’évolution des mentalités banalise ce genre de situation … Mais pas toujours, hélas
Merci encore Mr Depasse pour ce merveilleux moment oú vous mettez le meilleur ton qui soit.
les temps n’ont malheureusement pas tant changé que ça depuis cette jolie nouvelle de maupassant,puisque les mariages mixtes (religieux) sont depuis des décennies illégaux dans des dizaines de pays