Livre premier : Le Développement de la production capitaliste – Première section : La Marchandise et la monnaie (traduction de J. Roy entièrement révisée par l’auteur, 1872).
Dans cette première section, point de capitalistes ni de prolétaires, encore. Marx nous parle de la marchandise, cette forme sous laquelle, à notre époque capitaliste, se présentent pratiquement tous les produits du travail, tous les biens utiles (cela n’a pas été le cas en tous temps) ; cette forme dont les lois et contradictions – qu’élucide ici Marx, gouvernent les producteurs-échangistes, au lieu qu’ils puissent se gouverner eux-mêmes ; cette forme, dont Marx ne fait ici qu’esquisser le dépassement dans une époque future où les hommes deviendraient libres et maître de leur destin.
« La vie sociale, dont la production matérielle et les rapports qu’elle implique forment la base, ne sera dégagée du nuage mystique qui en voile l’aspect, que le jour où s’y manifestera l’œuvre d’hommes librement associés, agissant consciemment et maîtres de leur propre mouvement social. »
Pour l’instant, Marx nous emmène au marché observer un tisserand y échanger avec un tailleur 20 mètres de toile contre un habit. De cet échange sans malice – apparemment -, il tire une première abstraction, une équation toute simple : 20 mètres de toile = 1 habit. À partir de là, Marx perce les énigmes, avant lui irrésolues, de l’économie politique : qu’est-ce qui détermine la valeur d’une marchandise ? Les marchandises s’échangent-elles conformément à leur valeur ? Comment ? Qu’est-ce qui détermine leur prix ? Pourquoi l’or sert-il de mesure de valeur des marchandises ? Et comment sert-elle de monnaie ? Comment des billets en papier – ou de simple symboles -, peuvent-ils remplacer l’or ? Qu’est-ce qui détermine la quantité d’or nécessaire dans un pays ? Etc.
Cette version audio est disponible ici avec ou sans les notes. Cette dernière ne dure plus que 5h55.
Certaines incertitudes, quant au texte de 1872 (disponible sur Gallica), ont été levées en croisant la traduction des Éditions sociales (1971) ; celle de l’édition Quadrige, sous la responsabilité de Jean-Pierre Lefebvre – qui avait accès aux notes manuscrites de Marx ; la première édition allemande, 1867.
Certains errata signalés en fin de texte (1872) ont été intégrés à la version enregistrée, mais pas tous.
Une autre version texte est disponible sur Wikisource.
bisous
Bravo pour cette lecture si agréable à écouter. On suit pas-à-pas le raisonnement plein d’humourpar moment. Sur le contenu, c’est dommage que Marx soit passé trop vite sur le fondement de la valeur, le noyau de sa théorie.
Bonjour Mohamed.
Désolée pour cette réponse tardive. Le site a fait peau neuve et me revoilà.
Pourquoi dites vous cela ?
Je pense au contraire que rien ne remplace la lecture de ce texte pour comprendre à fond tous les “secrets” de la valeur. (mais pas seulement : ceux de la marchandise, de la monnaie, du capital, du salaire, du profit et j’en passe).
Concernant la valeur proprement dite (en général mais en particulier de celle des marchandises – qui n’est la forme principale des richesses que sous le capitalisme) :
– Les 2 premières parties du premier chapitre de la première section présentent les deux facettes de la valeur d’une marchandise (valeur et valeur d’usage), liées au double caractère du travail produisant cette marchandise (travail abstrait et travail concret).
Marx rend hommage à Adam Smith pour la découverte de l’origine de la valeur d’une marchandise dans le temps de travail nécessaire à sa production. Mais il va plus loin évidemment.
Si cela n’est pas assez précis pour vous, complétez en allant directement :
– au chapitre 7 (premier chapitre de la 3ème section). Marx y détaille le processus de création de valeur comme au laboratoire, de manière concrète, qualitative, en 2 parties : création de la valeur d’usage puis production de la plus value.
Vous ne pouvez pas être, à mon avis, plus “au fondement” de la valeur !
On peut facilement se décourager avant d’arriver à ce 7e chapitre, alors qu’il est des plus éclairant.
Evidemment l’intérêt principal de l’analyse de la valeur, c’est la découverte de l’origine de la plus-value, du profit, à mon avis… et ses conclusions pratiques.
Bonsoir.
Je me suis mal exprimé par elite ,je voulais dire,vous m avez compris, comme ce grand Karl Marx.
Merci pour ces informations et précisions, on croirait qu il etait en avance sur son temps.
Firad,
À l’élite ?! Hum… alors à l’élite des travailleurs !
C’est déjà beau de s’y être attelé et de s’accrocher.
En tous les cas, quelqu’un avait anticipé cette remarque :
“Londres, 18 mars 1872,
Cher citoyen Maurice La Châtre,
J’applaudis à votre idée de publier la traduction de das Kapital en livraisons périodiques. Sous cette forme l’ouvrage sera plus accessible à la classe ouvrière et pour moi, cette considération l’emporte sur tout autre.
Voilà le beau côté de la médaille, mais en voici le revers : la méthode d’analyse que j’ai employée et qui n’avait pas encore été appliquée aux sujets économiques rend assez ardue la lecture des premiers chapitres et il est à craindre que le public français toujours impatient de conclure, avide de connaître le rapport des principes généraux avec les questions immédiates qui le passionnent, ne se rebute parce qu’il n’aura pu tout d’abord passer outre.
C’est là un désavantage contre lequel je ne puis rien si ce n’est toutefois prévenir et prémunir les lecteurs soucieux de vérité. Il n’y a pas de route royale pour la science et ceux-là seulement ont chance d’arriver à ses sommets lumineux qui ne craignent pas de se fatiguer à gravir ses sentiers escarpés.
Recevez, cher citoyen, l’assurance de mes sentiments dévoués,
Karl Marx
Bonjour.
Merci pour le grand travail de lecture.
J ai pris plaisir à vous écouter pour un livre que, je n aurais pas lus.
Cette première partie est pour moi un peu compliqué,je pense que sa s adresse plus à une élite, qu au plus simple gens
Je vais essayer d écouter la suite.
Merci encore car on entend souvent parler de lui mais on connait pas son travail intellectuel.
Au plaisir de vous écouter.
Cher SkanDisk,
Déjà vous m’avez fait don de… vos remerciements !
Vous pouvez également faire don… de votre voix. Pour l’ouvrage qui fait l’objet de ce post, par exemple, il reste 7 sections à lire.
Comment faire ? Voyez ici : https://www.litteratureaudio.com/nous-aider
Si vous avez des traductions de Karl Marx tombées dans le domaine public, vous pouvez peut-être en faire un “don numérique”, en le publiant sur internet – sur wikisource.org, par exemple https://fr.wikisource.org/wiki/Aide:Publier_un_livre
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Merci de votre proposition 🙂
Albatros