L’académicien Octave Feuillet, romancier et auteur dramatique, est connu pour son chef-d’œuvre Monsieur de Camors (1867) et pour Le Roman d’un jeune homme pauvre, très populaire.
Julia de Trécœur (1872) est l ‘histoire d’une jeune fille volontaire et rebelle (« « enfant terrible… » tantôt emportée comme un ouragan, tantôt pensive et enfermée dans une réserve sombre »), ayant un véritable culte de son père décédé, refusant de vivre à la maison et de voir son beau-père… Le temps passe, ses sentiments changent et l’idée d’un amour quasi-incestueux horrifie le beau-père et conduit à la tragédie.
Une de ses confidences :
« Eh bien, en me promenant en Italie, à travers tous ces souvenirs et tous ces marbres si admirés, je faisais d’étranges réflexions… Je me disais qu’après tout ces princesses et ces déesses du monde antique qui rendaient fous les bergers et les rois, pour lesquelles éclataient les guerres et les sacrilèges, étaient à peu près des personnes dans mon genre. Alors m’est venue l’idée fatale de ma beauté. J’ai compris que je disposais d’une puissance exceptionnelle, que j’étais une chose sacrée qui ne devait pas se donner à un prix vulgaire, qui ne pouvait être que la récompense… que sais-je… d’une grande action… ou d’un grand crime ! »
Octave Feuillet, d’après la photographie de Nadar
Mercj M. Depasse.