Gabriele d’Annunzio (1863-1938), écrivain et poète italien avait une culture prodigieuse, une imagination créatrice et une puissance de verbe incroyables comme l’atteste cet immense roman Le Feu paru en 1900. Son héros nietzschéen n’est pas lui-même, mais beaucoup d’éléments autobiographiques parsèment ce récit des amours de Silvio Effrena, chantre de la nouvelle Italie, et de la grande tragédienne Foscarina dans une Venise somptueuse, luxurieuse et royale. L’actrice, plus âgée que le « créateur », renonce à son amour pour laisser le jeune homme s’élancer vers la gloire. Elle quitte Venise le jour de l’enterrement de Richard Wagner, belle page qui clôt le roman…
Un échantillon de ce style proustien : « Les rubans, les plumes, le velours, toutes les matières ténues qui composaient avec un art sobre et fin le chapeau de la Foscarina ; ses yeux et l’ombre glauque dont ils étaient cernés ; le sourire même par où elle rendait charmante la grâce de son défleurir ; le bouquet de jonquilles fixé sur la proue à la place du petit fanal ; les imaginations rares de l’animateur ; les noms rêvés des îles disparues ; l’azur qui tour à tour se découvrait puis se cachait dans la brume neigeuse, les cris étouffés des oiseaux invisibles ; toutes les choses les plus délicates étaient vaincues par les jeux de ces apparences fugitives, par les couleurs de ces chevelures salines qui vivaient dans la vicissitude du flux et du reflux, se tournant comme sous des caresses alternées. »
Source Pixabay.
Bonsoir M. Depasse, et merci pour toutes ces lectures.
Merci à vous et à vos collègues. C’est un grand plaisir d’écouter des classiques en courant, cuisinant, repassant, conduisant…
Je me réjouis à chaque fois qu’une nouvelle de Boccace apparaît sur le site ! Je me permets d’appuyer la demande de Karl, L’enfant de volupté semblant être une référence de cet auteur, et un livre bien intéressant. D’autres suggestions peut-être en littérature italienne : les histoires florentines de Machiavel (déjà commencées je crois), le Roland furieux, Feu Mathias Pascal (Pirandello), Les Princes de Francalanza, voire La conscience de Zeno (s’il est dans le domaine public). Enfin, il s’agit juste de suggestions, au cas où vous ne connaîtriez pas ces livres, ce que je doute.
Merci encore pour toutes ces lectures si bien faites, nous faisant passer de si agréables moments.
En attendant avec impatience chaque nouvelle livraison…
Christophe
L’enfant de volupté existe-t-il lui aussi en livre audio?
Merci
Cher Vincenzo,
Merci pour votre vigilance !!!, la correction est apportée.
A très bientôt à nouveau !!!
Carole
Merci,Vincenzo!!Erreur de frappe!Si D’Annunzio était mort à plus de cent ans le fait serait célèbre!Je pense que Carole ou Christine corrigera(je n’ai plus accès au billet quand il est publié)Bonnes lectures
Je me permets de suggérer une petite correction : D’Annunzio est né en 1863.
Cordialement,
Vincenzo