Treize nouvelles poético-philosophiques choisies parmi la centaine que comprennent les cinq volumes du Fracas du silence. Une écriture moderne qui va, par petites touches, au fond des choses et des êtres. Françoise Chauvelier était une grande écrivaine (admis aujourd’hui au même titre que châtelaine. !) Quelques premiers récits du Fracas du silence ont été publiés ici en janvier 2009.
« L’enfant se promène dans une pièce éclatante de toutes les pénombres que le soleil traque joyeusement, enflammant ici une nappe ocre, éclaboussant là les vitres d’une fenêtre baillant sur le ciel. Il rêve de volets à claire-voie ouverts sur le moutonnement de la mer et sur les fleurs d’écume accrochées aux immortelles à l’odeur aigrelette. Il regarde la lumière marine qui s’est laissée prendre dans la dentelle des rideaux. Il se promène dans la pièce sombre de tant de soleil à l’extérieur. » (La Leçon de piano)
« La main immense accueille et protège de sa rondeur le trio insouciant des jeunes filles occupées de leur seul présent. Vague chahuteuse, elle les contraint à s’accroupir dans l’attente de la bousculade où elle va les plonger. L’écume marine aux couleurs d’onyx reste suspendue au-dessus de l’innocence des corps nus que la lumière caresse en chacune de leurs fossettes, genoux enfantins encore, dos épanouis, poitrines pleines.
Camille fait voler son burin et la mer joue déjà avec ces femmes à venir. » (Camille Claudel dans l’ombre de « La Vague »)
La Leçon de piano :
Franz Liszt, Consolations, Six Penseés poétiques en Ré bémol majeur, S. 172, III. Consolation No. 3, interprété par Nathan Milstein et Leopold Mittmann (1936, domaine public).
Attente :
Enrique Granados, Goyescas, Suite pour piano, Dialogue à la prison, interprété par Alicia de Larrocha (1962, domaine public).
Itinérance éthylique :
Julien Allioux, Waking up fresh, extrait de l’album Happy morning (licence Cc-By-Sa-3.0).
Itinéraire d’un secret bien gardé :
Re-Lab, Nix, extrait de l’album Hespérides (licence Cc-By-Sa-3.0).
Gerald Jay, Egyptian Shaman, extrait de l’album Egypt Meditation (licence Cc-By-Nc-Sa-3.0).
La Vie est une légende :
Christoph Willibald Gluck, Orphée et Eurydice, Acte II – IV. Danse des Esprits Bienheureux, interprété par l’Ensemble Vocal Roger Blanchard et l’Orchestre des Concerts Lamoureux, dirigés par Hans Rosbaud (1956, domaine public).
Cholestérol et petites pépées :
François-Adrien Boieldieu, Concerto pour harpe et orchestre en Do majeur, III. Rondeau, Allegro agitato, interprété par Nicanor Zabaleta et l’Orchestre Philharmonique de Berlin, dirigé par Ernst Märzendorfer (1960, domaine public).
Camille Claudel « dans l’ombre de la vague » :
Maurice Ravel, Pavane pour une infante défunte, interprétée par l’Orchestre Symphonique de Londres, dirigé par Pierre Monteux (1959, domaine public).
La Jeune Fille aux souliers :
Julien Allioux, Pianoforte e violino, extrait de l’album Primavera (licence Cc-By-Sa-3.0).
L’Homme-parchemin :
Max Bruch, Kol Nidrei, Adagio pour violoncelle et orchestre, Op. 47, interprété par Pierre Fournier et l’Orchestre Lamoureux, dirigé par Jean Martinon (1961, domaine public).
Lampedusa, un amour de plage :
Felix Mendelssohn, Symphonie No. 4 Italienne en La majeur, Op. 90, II. Andante con moto, interprétée par l’ensemble London Symphony Orchestra, dirigé par Josef Krips (1953, domaine public).
Petite Causerie pour faire causer :
Ludwig van Beethoven, Les Créatures de Prométhée, Op. 43, V. Adagio, Andante, interprété par l’Orchestre Philharmonia, dirigé par Otto Klemperer (1960, domaine public).
Mes quatre saisons préférées et plus si affinités :
Emmanuel Chabrier, Dix Pièces Pittoresques, Idylle, interprété par Robert Casadesus (1959, domaine public).
De si légères rumeurs :
Felix Mendelssohn, Romances sans Paroles, Op. 102-01, XLIII, Solitude, Andante un poco agitato, interprété par Rena Kyriakou (1962, domaine public).
Mon cher Emile,alias Gambas y Camerones..,alias Mère Denis ne soyez pas méchant à l’égard d’une philosophe au style admirable que la mort a récemment emportée et que vous êtes le premier auditeur à critiquer.Excusez moi d’être,pour la première fois, en parfait désaccord avec vous .Ecoutez LES RACINES EMPËCHEES de Françoise Chauvelier pour réviser votre jugement .Sans rancune!
Je viens d’écouter trois nouvelles, l’auteur est un contemporain.
Abstraction faite des deux passages que vous citez, le recueil a peu de chances pour le Goncourt des lycéens…
Réflexion faite, je crois deviner ce que vous avez voulu dire, mais j’ai dû prendre deux aspirines.
Question : est-ce un auteur contemporain ?
Merci pour ces nouvelles dont l’écriture me semble intéressante et curieuse.
Remarques sur la présentation du texte, curieuse également : “une grande écrivaine (admis aujourd’hui au même titre que châtelaine. !)”.
“Admis” ou “Admise” ?
“Au même titre que châtelaine” : au même titre que qui ? que quoi ? où ? lequel ?
Si l’on parle de mots nouveaux, je précise que “châtelaine” était déjà dans Littré.