En 1802, quand le christianisme était décrit par certains comme un culte né de la barbarie, absurde dans ses dogmes, ridicule dans ses cérémonies, ennemi des arts et des lettres, de la raison et de la beauté ; un culte qui n’avait fait que verser le sang, enchaîner les hommes et retarder le bonheur et les lumières du genre humain, Chateaubriand pense qu’ « on devrait, au contraire, chercher à prouver que de toutes les religions qui ont jamais existé la religion chrétienne est la plus poétique, la plus humaine, la plus favorable à la liberté, aux arts et aux lettres » et il fait paraître le Génie du christianisme qui est à l’origine de tout le mouvement religieux du XIXème siècle.
De cette œuvre monumentale de 176 chapitres, nous en publions huit auxquels il faut ajouter René, roman détaché, qui illustre Le Vague des passions :
« Plus les peuples avancent en civilisation, plus cet état du vague des passions augmente ; car il arrive alors une chose fort triste : le grand nombre d’exemples qu’on a sous les yeux, la multitude de livres qui traitent de l’homme et de ses sentiments rendent habile sans expérience. On est détrompé sans avoir joui ; il reste encore des désirs, et l’on n’a plus d’illusions. L’imagination est riche, abondante et merveilleuse ; l’existence pauvre, sèche et désenchantée. On habite avec un cœur plein un monde vide, et sans avoir usé de rien on est désabusé de tout. »
Consulter la version texte de ce livre audio : Chant des oiseaux, Deux perspectives de la Nature, Le Beau ideal, Du Vague des passions, Que la mythologie rapetissait la nature, Des églises gothiques, Des cloches, Politique et gouvernement.
Anne-Louis Girodet-Trioson, Portrait de Chateaubriand méditant sur les ruines de Rome (après 1808).
Ajoutez un commentaire !
C'est la meilleure manière de remercier les donneurs de voix.