« Représentez-vous le moule du plus admirable cavalier qui se puisse voir : une force de corps herculéenne, une main légère et soutenue à une si belle hauteur que, même dans le temps où les masques n’étaient point encore en usage, Saint-Georges ne blessa personne. Vif, souple, élancé, il étonnait par une agilité qui tenait de celle du cerf. À son pied gauche solidement établi et ne variant jamais, à sa jambe droite constamment perpendiculaire, vous auriez cru voir le lutteur des temps antiques ; il se relevait et repartait comme l’éclair. Ceux qui l’ont vu tirer s’accordent à dire qu’il passait le coup de quarte sur les armes si promptement, louchait, puis repassait son fleuret dans sa main gauche avec tant de vivacité, que le pareur n’avait pas même eu le temps de rencontrer le fer pour la parade. Tirant à botte nommée, d’une portée folle, et tenant toujours hors de mesure avec sa garde imposante, il ménageait si bien sa vitesse qu’il ne l’employait qu’à coup sûr. Il était impossible de s’emporter avec lui ; on était pris d’un coup d’arrêt avant que le pied eût touché le sol. »
À suivre…
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