Les Paradis artificiels comprennent trois sections : Le Poème du haschisch, Un mangeur d’opium et Du vin et du haschisch comparés comme moyens de multiplication de l’individualité.
Dans Le Vin Baudelaire s’en prend à Brillat-Savarin qu’il traite de grand sot (en désaccord parfait avec Balzac écrivant que « Brillat-Savarin a pris sa place parmi les grands classiques ») parce que l’auteur de la célèbre formule « Dis moi ce que tu manges, je te dirai qui tu es. » n’a rien dit d’autre sur le vin que « Le patriarche Noé passe pour être l’inventeur du vin ; c’est une liqueur qui se fait avec le fruit de la vigne ».
Suit un article savoureux de l’amateur scandalisé, où l’éloge du vin se mêle à des anecdotes démontrant ses « moyens de multiplication de l’individualité » : « Profondes joies du vin, qui ne vous a connues ? Quiconque a eu un remords à apaiser, un souvenir à évoquer, une douleur à noyer, un château en Espagne à bâtir, tous enfin vous ont invoqué, dieu mystérieux caché dans les fibres de la vigne. Qu’ils sont grands les spectacles du vin, illuminés par le soleil intérieur ! Qu’elle est vraie et brûlante cette seconde jeunesse que l’homme puise en lui ! Mais combien sont redoutables aussi ses voluptés foudroyantes et ses enchantements énervants. Et cependant dites, en votre âme et conscience, juges, législateurs, hommes du monde, vous tous que le bonheur rend doux, à qui la fortune rend la vertu et la santé faciles, dites, qui de vous aura le courage impitoyable de condamner l’homme qui boit du génie ? »
Ce style n’est pas loin de celui des Petits Poèmes en prose.
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