Ou l’on apprend par cet essai de Casimir Stryienski (1853-1912), paru dans la Revue politique et littéraire en 1908, à partir de quel distillat a été produit notamment La Chartreuse de Parme…
« Vers 1833 Stendhal trouva une mine féconde, c’étaient des Novelle ou historiettes, sortes de nouvelles à la main, transmises de génération en génération, sous le manteau de la cheminée. Il acheta douze volumes reliés, de ces manuscrits, presque tous relatifs à la Rome des Papes, et les légua à sa sœur, Mme Pauline Périer-Lagrange, qui, grâce à Mérimée, les vendit à la Bibliothèque Nationale, où ils sont aujourd’hui à la disposition du public. […]
Stendhal, dans de nombreuses préfaces et notes émaillant les feuillets de ces manuscrits, a pris soin de nous expliquer l’intérêt qu’il trouvait à ces novelle : « je m’imagine, dit-il, que mes contemporains de 1833 seraient assez peu touchés des traits naïfs ou énergiques que l’on rencontre ici racontés en style de commère. Pour moi, le récit de ses procès et de ces supplices me fournit sur le cœur humain des données vraies et sur lesquelles on aime à méditer la nuit en courant la poste. J’aimerais bien mieux trouver des récits d’amours, de mariages, d’intrigues savantes pour capter des héritages. Mais la main de fer de la justice n’étant point entrée dans de tels récits, quand même je les trouverais, ils me sembleraient moins dignes de confiance. Cependant des gens aimables sont occupés en ce moment à faire des recherches pour moi ».
Jean-Louis Ducis, Portrait de Stendhal (1835).
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