Cette nouvelle, lyrique et poétique, est tirée du recueil Les Liens invisibles paru en 1894.
« Lorsqu’elle traversa le fleuve dans le grand bac, elle descendit de son cheval, et, penchée sur l’eau fuyante, elle se parlait à elle-même : « Tu vois cette eau : elle est irrésistiblement poussée jusqu’à la mer. Il n’est pas permis aux ondes d’hésiter : elles doivent se jeter dans le sein puissant même s’il leur semble amer et redoutable. La rivière a beau rencontrer une baie calme, encadrée de roseaux : elle ne peut s’y attarder. Elle ne peut pas davantage remonter à sa source paisible, là-haut, sous la forêt. Il faut qu’elle aille en avant et toujours. Telle est la destinée. Sois la vague douce et molle qui se laisse absorber dans l’agitation du monde pour en adoucir l’amertume. »
Ajoutez un commentaire !
C'est la meilleure manière de remercier les donneurs de voix.