Cette nouvelle historique, intitulée précisément L’Aveugle de la Bérésina ou la Russie ouverte, souvenirs de 1812, par Auguste-Léonce Ravergie (1811-1859) a été publiée par le Bulletin de la société des gens de lettres en 1854.
« – Si vous trouvez une auberge ! s’écria alors l’invalide entrant brusquement dans la conversation. Et qui donc ici se mêlerait de recevoir un colonel français, si ce n’est Favier, ex-sergent au sixième d’artillerie ?
L’étranger avait entendu, il se retourna vivement et considéra avec attention celui qui venait de parler ainsi.
– Favier ! dit-il, mais c’est justement un brave et digne homme de ce nom qui, en 1812, sur les bords de cette même Bérézina, de fatale mémoire, sauva mon père.
– Vous seriez… Pardon mon colonel… vous seriez ce petit Georges de Civry alors capitaine au 8′ chasseurs, mais que vingt ans avant je portais encore dans mes bras et qui, à Vilna, grâce au dévouement d’un postillon polonais…
M. de Civry ne le laissa pas achever. »
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