« Les toits et les clochers sont perdus dans la brume,
La fumée à flocons monte à travers l’air gris,
Et, dans ces jours d’hiver, je vais sans amertume,
En songeant à vos yeux, sous le ciel de Paris.
Je sens que je suis seul dans les bruits de la rue.
Rien ne me distrait plus des chers bonheurs passés ;
Votre divine image à mes yeux apparue
Fait couler tous les pleurs en silence amassés.
Et voici que ma joue en est tout inondée,
Mais cette angoisse est douce et ce chagrin charmant ;
Je me sens revenir vers une ancienne idée
Qui sur toute douleur verse un apaisement.
C’est vrai, vous ne m’avez jamais dit un mot tendre,
Vos yeux sont restés clairs en regardant mes yeux,
Mais votre esprit clément et qui sait tout comprendre
N’a-t-il pas eu pitié de mon cœur soucieux ?
Peut-être vous m’aimez sans vouloir me le dire,
Comme dans les romans qui nous parlent d’amour ;
Peut-être vous cachez sous votre pur sourire
Des pleurs que j’essuierai des lèvres quelque jour,
Ce sera par un soir d’hiver dans votre chambre,
La chambre rose et blanche où chantent vos oiseaux ;
Obscur comme aujourd’hui, le grand ciel de décembre
D’un humble brouillard voilera les carreaux.
La neige lentement tournoie et le vent pleure :
Je suis sous votre porte et je demeure en bas…
Ah ! si mon rêve est vrai, vienne vite cette heure
Où la neige en tombant ne m’attristera pas ! »
Très jolie analyse, Patty !
très joli, bien qu’un peu mélancolique; la saison, les sentiments semble-t-il non partagés, évoqués ici,sont propices à cette atmosphère, mais il faut bien que la nature se repose avant de nous redonner toute sa beauté au printemps….et l’espérance pour nous, humains…