Ce conte de Théodore de Banville (1821-1891) cache sous son titre une sorte de portrait-express de la courtisane désabusée. Il est paru dans la Revue nouvelle en 1864.
« Maman, c’est moi, je vous apporte vos quatre sous de lait, et bien d’autres choses avec un peu de rentes, pas beaucoup, mais le dégoût sans fond, l’ennui mortel et le désespoir sans bornes Il faut vous dire que tous les hommes sont sots et infâmes. J’ai vu les grands seigneurs, ils sont mal élevés ; j’ai vu les gens d’esprit, ils n’ont pas d’esprit ; j’ai vu les financiers, ils n’ont pas d’argent ; j’ai vu les diplomates, ils se laissent tromper comme des Cassandres. Il y a les hommes qui montent à cheval et ceux qui ne montent pas à cheval, les uns sont lâches et les autres sont imbéciles. De délicatesse dans l’âme de ces gens-là, il n’y en a pas plus que de roses mousseuses sur les rochers de Fontainebleau. Entre eux tous les beaux, les brillants, les splendides, il n’y en a pas un qui sache payer une note de restaurateur d’une façon polie pour la femme qu’il accompagne ! »
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