Cette exquise nouvelle d’amour de Léon de Tinseau (1842-1921) est parue dans La Revue de famille en 1890.
« – Il y a une lettre que j’ai reçue et qui m’inquiète fort.
– Soucis d’argent ?
– Non, hélas !
– Alors, je devine. Un homme de votre âge, ayant sa mère auprès de lui, ne peut être mis dans l’état où vous êtes que par une lettre de créancier ou par une lettre de l’enamorata. Or ce n’est pas le créancier qui vous écrit. Donc !… Allez, jeune homme, on vous écrira demain d’une encre différente, et vous oublierez votre mauvaise humeur d’aujourd’hui. La donna è mobile !
– Monsieur et cher maître, fit Bertrand avec un peu de hauteur, j’ignore quelle est votre expérience en matière de créanciers. Mais sur l’autre question, j’ai lieu de croire que vous en êtes resté aux amourettes d’artiste. Mon cas est plus grave, malheureusement !
À ces mots le vieillard s’arrêta court et le sourire très fin qui éclairait son visage disparut subitement. Il dit en serrant avec force le bras de son compagnon :
– Que Dieu vous préserve, qui que vous soyez, des amourettes d’artiste que j’ai connues ! »
Bonsoir Skial,
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Bonne lecture !!
Ch.
BONJOUR.
PAS D’ARCHIVE ?