Cette nouvelle historique d’Angelo de Sorr (1822-1881) évoque l’assassinat vengeur, en 1694, du Comte de Kœnigsmark, officier supérieur de cavalerie de la cour de Hanovre, par la Comtesse de Platen, favorite de l’électeur de Hanovre, le duc Ernest-Auguste.
« – Koenigsmark. mettons franchement cartes sur la table, et parlons avec raison et sagesse. Dans ma main est votre fortune, si vous voulez ; votre perte, si je veux. D’abord, je vous connais, aussi bien que vous-même. Je sais ce qui vous a chassé de Londres, le crime de votre frère qui, pour épouser lady Percy, n’a rien trouvé de mieux que de faire assassiner Thomas Thynn, son mari. Il y en a même qui prétendent que vous n’avez jamais eu de frère, comte. Un peu de jour sur cette affaire, et votre fortune s’éteint. Réfléchissez à cela, qu’innocent, vous pouvez tomber, si c’est ma volonté ; coupable, je puis vous élever, si c’est mon caprice. Vous êtes donc à ma merci, vous comme les autres, car je sais tout, ici. L’électeur est un vieux podagre, qui déchoit dans le ridicule ; son fils, une brute qui, dans ses guerres de Hongrie, s’est imbu, pour toujours, des grossières mœurs soldatesques. Maintenant, l’avenir est éclatant pour nous. Le trône d’Angleterre recevra demain le prince Georges. Or, ce que j’étais, dans la forteresse d’Osnabrück, je le suis ici, et par ma fille, je serai à Londres ce que je suis à Hanovre. »
Chère Galina, si je n’ai pas vraiment compris votre P.S., c’est qu’en fait il s’applique à la nouvelle qui précède La Comtesse de Platen (dans la revue d’où je l’ai extraite). N’en soyez pas gênée, j’en profite pour l’enregistrer et la publier (probablement à la fin de la semaine prochaine).
A bientôt.
Merci à vous, philosophe Galina !
Merci pour votre belle voix et pour la lecture!
P.S.souffrir – sourire -vaincre! (si on enlevait les deux ff du verbe souffrir,on irait beaucoup mieux!).