Ce court mais fervent essai de Paul Flat (1864-1918) sur le peintre du Quatrocento Guido di Pietro (en religion Fra Giovanni, postérieurement connu sous le nom de Fra Angelico), est extrait du recueil Figures de rêve.
« En art, savoir n’est rien, sentir est tout : – ainsi pourrait se formuler l’idée. Et n’est-ce point préciser la cause de nos modernes impuissances ? N’allez pas chercher ailleurs : elle est toute en ceci. Nous nous mourrons de trop de science, et les belles énergies qui soulevaient les âmes d’alors sont refusées à nos cerveaux débilités par cet apport de notions froides où ne circule plus la vie.
Édifiant et magnifique exemple, celui de ces maîtres à qui la Tradition n’avait rien légué et qui durent tout tirer d’eux-mêmes ! Dans la sincérité de leur foi, dans l’impérieux besoin d’exprimer au dehors ce qui tant émotionnait leur âme, ils trouvèrent la puissance d’invention qui maintenant nous déconcerte, comme ils surent se créer de toutes pièces une forme expressive ou condenser leurs rêves. »
Rogier van der Weyden, La descente de Croix, détail (vers 1435).
Comme le charme du grain d’une photo argentique ?
Signé Daniel Le Poseur
Merci infiniment pour la mise en voix et en relief de ce magnifique texte. J’aime particulièrement votre timbre un tantinet brisé qui confère à la lecture un grain particulier. Merci
Un enchantement pour moi aussi, Gobin ! Merci à vous.
Merveilleux texte qui fait ressentir au lieu de la comprendre la beauté. La voix et le tempo de la lecture vont si bien avec l’atmosphère : une plongée dans l’art du Quatrocento.
Merci à Daniel Luttringer