François Marie Thomas Chevalier de Lorimier

Dernières Lettres d’un condamné

Dans le cadre des rébellions de 1837-1838 qui sévissent dans les colonies britanniques du Haut-Canada (l’Ontario actuel) et surtout du Bas-Canada (le Québec actuel), qui mène alors un combat pour l’indépendance de la colonie, plusieurs patriotes sont arrêtés. Certains sont condamnés à l’exil (d’où le choix de chanson Un Canadien errant, le terme « Canadien » étant à cette époque l’appellation des Québécois), d’autres sont condamnés à mort, parmi ceux-là, François-Marie-Thomas Chevalier de Lorimier (1803-1839), notaire de profession, qui a alors 35 ans.

Il apprend le 13 février 1839 qu’il sera pendu le vendredi suivant. Il ne lui reste que deux jours à vivre. À Montréal, dans sa cellule de la prison du Pied-du-Courant (appelée à l’époque la « prison neuve »), il rédige plusieurs lettres émouvantes à sa famille, notamment à sa femme et à ses trois enfants en bas âge, à ses amis et à ses compatriotes. Il y rédige également une magnifique déclaration politique.

La postérité de ces lettres est énorme. L’historien de la littérature Laurent Mailhot considère que les dernières lettres de de Lorimier ne constituent ni plus ni moins qu’un « chef-d’œuvre épistolaire du XIXe siècle ». Plusieurs œuvres contemporaines en sont inspirées, notamment les films 15 Février 1839 de Pierre Falardeau (2001) et Quand je serai parti… vous vivrez encore (1999), réalisé par Michel Brault et dont le titre est tiré des lettres du Chevalier.


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Illustration :

François-Marie Thomas Chevalier de Lorimier.

Références musicales :

Antoine Gérin-Lajoie, Un Canadien errant, interprétée par Félix Tanguay et Éric Morel (paroles et musique, domaine public).

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Livre audio gratuit ajouté le 20/04/2018.

7 Commentaires

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  1. Très beaux textes, qui remettent, il faut bien le dire, la littérature à sa place – car nous ne sommes plus en présence d’un héros fictif, mais d’une victime réelle, et quelle victime ! Un chevalier qui porte bien son surnom, et s’emploie à consoler ou à édifier les autres quand c’est lui qui doit mourir. Ses liens si tendres avec sa femme plaident pour l’amour conjugal, et avec Dieu pour la religion chrétienne. On remarque a contrario la dureté des autorités anglaises, qui refusent de surseoir à son exécution pour lui permettre de régler certaines affaires dont dépend l’avenir matériel de sa femme et de ses enfants.
    Merci au lecteur, dont l’empathie rend l’émotion plus palpable, et dont l’accent évoque la patrie de nos cousins canadiens.
    Une petite erreur – sans importance – s’est glissée dans cet enregistrement : la lettre à une dame, qui termine la 3e partie, est déjà lue en seconde partie.

Lu par Félix TanguayVoir plus

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