Quelles charges contre les femmes ! À 23 siècles de distance, Sémonide d’Armorgos, poète iambique grec du septième siècle av. JC et Nicolas Boileau sont sans pitié à l’égard des épouses.
Le poème de 118 vers de Sémonide Sur les femmes est la première œuvre misogyne de la littérature occidentale. Toutes – ou presque – les dix races de femmes incarnent le mal : la femme-terre la bêtise, la femme-mer l’hypocrisie, la femme-singe la laideur, la femme-chienne l’indécence, etc. La seule acceptable est la femme-abeille. (Traduction : Louis Humbert (1845-1921))
La Satire X de Boileau Les Femmes est une mise en garde adressée à Alcippe sur le point de convoler. Quelle que soit la fiancée choisie, elle deviendra invivable après le mariage :
« L’épouse que tu prends, sans tache en sa conduite,
Aux vertus, m’a-t-on dit, dans Port-Royal instruite,
Aux lois de son devoir règle tous ses désirs.
Mais qui peut t’assurer qu’invincible aux plaisirs,
Chez toi, dans une vie ouverte à la licence,
Elle conservera sa première innocence
[…]
Peut-être avant deux ans, ardente à te déplaire,
Éprise d’un cadet, ivre d’un mousquetaire,
Nous la verrons hanter les plus honteux brelans,
Donner chez la Cornu rendez-vous aux galans
[…]
Combien n’a-t-on point vu de belles aux doux yeux,
Avant le mariage anges si gracieux,
Tout à coup se changeant en bourgeoises sauvages,
Vrais démons apporter l’enfer dans leurs ménages,
Et, découvrant l’orgueil de leurs rudes esprits,
Sous leur fontange altière asservir leurs maris. »
L’Histoire ne dit pas si Alcippe s’est marié !
Consulter les versions textes de ce livre audio : Les Femmes (Boileau), Sur les femmes (Sémonide d’Amorgos).
Ajoutez un commentaire !
C'est la meilleure manière de remercier les donneurs de voix.