Les Demoiselles de Bienfilâtre est le trente-septième conte de Villiers de l’Isle-Adam (1836-1889) que notre site accueille depuis 2008 !
« Pascal nous dit qu’au point de vue des faits, le Bien et le Mal sont une question de « latitude ». En effet, tel acte humain s’appelle crime, ici, bonne action, là-bas, et réciproquement. Ainsi, en Europe, l’on chérit, généralement, ses vieux parents ; en certaines tribus de l’Amérique on leur persuade de monter sur un arbre ; puis on secoue cet arbre. S’ils tombent, le devoir sacré de tout bon fils est, comme autrefois chez les Messéniens, de les assommer sur-le-champ à grands coups de tomahawk, pour leur épargner les soucis de la décrépitude. S’ils trouvent la force de se cramponner à quelque branche, c’est qu’alors ils sont encore bons à la chasse ou à la pêche, et alors on sursoit à leur immolation.
[…]
Le point mystérieux qui gît au fond de cet immense malentendu est cette nécessité native où se trouve l’Homme de se créer des distinctions et des scrupules, de s’interdire telle action plutôt que telle autre, selon que le vent de son pays lui aura soufflé celle-ci ou celle-là : l’on dirait, enfin, que l’Humanité tout entière a oublié et cherche à se rappeler, à tâtons, on ne sait quelle Loi perdue. »
Le début de ce premier des Contes cruels est prometteur.
Un des Contes cruels d’Auguste de Villiers de L’Isle-Adam…
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