Quatre nouvelles de René Boylesve (1867-1926) plus ou moins inspirées par la guerre de 14-18.
« À Jean-Louis Vaudoyer
De votre observatoire d’artillerie, mon cher ami, vous m’avez, à plusieurs reprises, affirmé que le journal qui vous apportait ces contes était pour vous et pour certains de vos camarades une cause de détente heureuse. D’autres lettres, reçues du front et de combattants que je n’avais pas l’honneur de connaître, ont contribué avec les vôtres à me laisser croire que notre vieille besogne littéraire, ingrate à accomplir par le temps qui court, pouvait cependant n’être pas tout à fait vaine. C’est ce qui me donne l’audace, en un moment pareil, de réunir ces feuilles disparates, certaines écrites avant la guerre, les autres inspirées par ses lointains échos, quelques-unes volontairement étrangères à ce grand sujet, afin de procurer aux pauvres hommes, durant cinq minutes, l’illusion qu’il en existe encore un autre. »
– Les Deux Aveugles
– Cherchez
– Un miracle
– Les Pommes de terre
« La guerre vous prive de tout, c’est connu; on y est fait: mon pauvre homme avait bien une balle dans les reins depuis 70 et qui l’asticotait par le mauvais temps, aussi quand c’est qu’il a vu partir ses trois garçons, il a dit: «A eux trois, ils leur en f… toujours plus que je n’en ai reçu!» Et c’est tout. Mais les Boches sont passés chez nous, mesdames, saouls comme des gorets déjà avant de nous avoir vidé la cave… Ça, je m’en souviendrai! Quand le père Souriau a vu tous ses fûts à sec, ça lui a porté un coup. De ce moment-là, c’était un homme fini; ne fallait même plus lui parler de tailler ses plants de vigne ni de bêcher son clos: c’est moi, telle que vous me voyez, qui ai semé les pommes de terre”…
La pauvre femme !
Gino Severini, Synthèse plastique de l’idée de guerre (1914-1915).
Voici le lien pour Une fâcheuse histoire…
Bonne soirée,
Ch.
Bonsoir,
Je me permets d’intervenir dans la discussion car par un délicieux hasard j’ai écouté une nouvelle il y a peu qui ressemble fortement à l’histoire que vous décrivez, je ne sais pas si c’est la même , vous me “direz” ça ensuite :une fâcheuse histoire de Dostoievski….
Voilà, avec le talent de M. Depasse of course !
Cher René.
Je suis michel, le réalisateur à qui vous aviez rendu le grand service d’enregistrer un message pour une amie chère il y a deux ans. Je voulais vous demander un autre service.
J’avais écouté une nouvelle russe lue par vous. Je souhaiterais l’adapter en film mais je suis incapable de me souvenir de son titre ni du nom de son auteur.
En deux mots il s’agit de. L’histoire d’un general ou d’un militaire haut placé qui s’invite dans une fête organisée par des paysans. Croyant faire le grand honneur de sa présence Chez ces pauvres gens, il gâche la soirée. En effet, plus personne n’ose s’exprimer normalement et l’ambiance est fichue.
Finalement, le général se ridiculise en buvant trop et en perdant son contrôle. Ce sont les bonnes qui doivent le mettre au lit et le changer comme un bébé. Le lendemain, il est couvert de honte.
Voilà. J’ai demandé à tous mes amis de m’aider dans ma recherche mais sans succès. J’espère que vous pourrez retrouver le nom de cette nouvelle pour moi.
Merci beaucoup.
– michel Gondry