Champfleury (1821-1889) (voir la notice de Les Trouvailles de Monsieur Bretoncel) a le don de parler de la mort, presque avec le sourire, sans jamais tomber dans le macabre ni dans l’indécence humoristique.
Il a rassemblé quelques textes dans Chien-caillou, Fantaisies et ballades d’hiver, qu’il dédie à Victor Hugo. « Avant, je vous admirais, car vous êtes la « grande figure », un mot que je prends aux Allemands qui l’avaient décerné à Goethe. Depuis, je vous ai aimé. »
Champfleury chante les quatre saisons, à sa manière, dans L’Hiver, Le Printemps, L’Été, L’Automne où s’exprime sa compassion pour les humbles et son hostilité, à la Mirbeau, pour l’administration.
« C’est donc là le signal du printemps, des corbillards faisant queue ! C’est donc ainsi qu’il fait son entrée dans la capitale, le jeune printemps ! – Triomphateur lugubre, que les poètes mercenaires chantent annuellement. »
Dans le même ordre de réactions, La Morgue,
« La Morgue aime la Seine, car la Seine lui fournit des épaves humaines. Ce qu’elles consomment à elles deux, ces terribles receleuses, on l’ignore ; mais le nombre en est grand. Elles ne tiennent pas à avoir des amants beaux et coquets, roses et blonds. Ouich ! elles veulent la quantité. »
rappelle le même sujet traité par Léon Gozlan,
tandis que Le Souvenir du doyen des croque-morts met en scène Petrus Borel, le créateur de Bug Jargal, titre emprunté à Victor Hugo (cf. Borel Le Croque-mort lu en 2009).
Que d’auteurs du site qui se croisent autour de Champfleury !
Félix Vallotton, Les Nécrophores (1892).
Ajoutez un commentaire !
C'est la meilleure manière de remercier les donneurs de voix.