Au hasard de la vie, recueil de 15 récits de 1891 (Le Retour d’Imray, sur le site depuis novembre 2008) est présenté ainsi par Kipling :
« Ces histoires ont été recueillies en tous lieux, et je les tiens de toutes sortes de gens, des prêtres de la Chubara, d’Ala Yar le graveur et de Jiwun Singh le charpentier, de gens sans nom à bord des bateaux et des trains autour du monde, de femmes filant devant leurs demeures au crépuscule, d’officiers et de gentlemen à cette heure morts et enterrés… »
L’Homélie de l’émir se passe à Kaboul, en Afghanistan :
« Pour l’Afghan, ni la vie, ni la propriété, ni la loi, ni la parenté ne sont sacrées quand ses propres passions le poussent à se révolter. Il est voleur par instinct, meurtrier par hérédité et par éducation, et franchement et bestialement immoral pour les trois raisons. »
La Cité de l’épouvantable nuit est Lahore, centre islamique important, prise par les Britanniques en 1849 et devenue Pakistanaise en 1947 :
« De chaque côté de la route gisaient des cadavres déposés sur des lits dans les attitudes les plus variées – cent soixante-dix corps d’hommes. Les uns tout encapuchonnés de blanc et la bouche couverte ; d’autres nus et noirs comme de l’ébène dans la vive lumière ; et un – qui gisait la face par en dessus et la mâchoire pendante, à l’écart des autres – blanc d’argent et gris de cendre. « Un lépreux endormi ; et le reste, des coolies fatigués, serviteurs, petits boutiquiers et cochers de la station de voitures toute proche. » »
Le style de Kipling, dans la description des horreurs, rappelle celui de Zola. À un moment il s’exclame : « Quelle illustration pour un Gustave Doré ! Quelle description pour un Zola ! »
merci monsieur Depasse