Voici quelques lignes de la préface de Le Clou d’or de Sainte-Beuve rédigée par Jules Troubat, critique littéraire, et traducteur (1836-1914), éclairant cet ouvrage posthume :
« Le petit roman par lettres, que nous exhumons aujourd’hui de son tiroir, a pour but, au contraire, d’exprimer les souffrances d’un homme…
Sainte-Beuve, après avoir tracé le plan et le canevas de ce nouveau Portrait de Femme, l’avait abandonné… « Un quart d’heure d’un commerce intime entre deux personnes d’un sexe différent, et qui ont je ne dis pas de l’amour, mais du goût l’une pour l’autre, établit une confiance, un abandon, un tendre intérêt que la plus vive amitié ne fait pas éprouver après dix ans de durée. »
Saint-Évremond, était trop expert en la matière pour ne pas être invoqué en témoignage :
« Je croirois qu’il n’est pas permis aux femmes de résister à un si légitime sentiment, quelque prétexte que leur donnent les égards de la vertu. En effet, elles pensent être vertueuses, et ne sont qu’ingrates, lorsqu’elles refusent leur affection à des gens passionnés qui leur sacrifient toutes choses. »
Enfin, Sainte-Beuve s’emprunte à lui-même : « Posséder, vers l’âge de trente-cinq à quarante ans, et ne fût-ce qu’une seule fois, une femme qu’on connaît depuis longtemps et qu’on a aimée, c’est ce que j’appelle planter ensemble Le Clou d’or de l’amitié. »
Si, maintenant, on veut connaître le nom de la dame à qui étaient dédiées des pensées aussi hardies, on peut chercher dans le meilleur monde que la révolution de 1848 a partagé en deux hémisphères…
Laissons maintenant la parole à Sainte-Beuve. Il va rouler son rocher de Sisyphe pendant quatorze lettres, car la dame, paraît lui avoir tenu la dragée haute. Nous ne savons pas, il est vrai, la fin de l’histoire. »
Source Pixabay.
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