Nous ne pouvons lire Les Faux Bruits et les légendes de la guerre (1908) du grand linguiste français Albert Dauzat mort en 1953, mais Victor Cornetz (1864-19?, plutôt connu comme entomologiste), dans De l’utilité du faux bruit (1919) reprend ce même sujet et le développe avec clarté.
D’ordinaire nous entendons par « faux-bruits », « fausses nouvelles », des « rumeurs » du genre La Calomnie de Beaumarchais chargées d’intentions malfaisantes.
Tout au contraire dans cet article-conférence il s’agit de l’aspect bienfaiteur ou consolateur des faux bruits, avec des conclusions paradoxales.
« Le fait qu’un grand nombre de faux bruits peuvent se classer comme créateurs d’espoirs et d’autres, fort nombreux aussi, comme consolateurs, amène à voir un rapport entre la foule ou le public, être collectif, et l’enfant. […] Ainsi la foule pense comme l’enfant, elle chante, rit, pleure, tempête et casse, comme lui. Elle est souvent ingrate et oublieuse comme l’enfant, quelquefois perspicace comme lui.
Quand et comment doit-on aider la nature et quand l’entraver ? Quelle est la bonne dose de réalité et d’illusion ? À ce propos je me contenterai de citer les paroles d’un sage « Le monde est plein d’erreurs obstinément maintenues, parce que l’homme redoute de changer les illusions familières pour d’âpres vérités chargées d’inconnu. Et qui sait, après tout, dans ce douloureux conflit du monde vrai avec le monde imaginé, dans quelle mesure un séduisant mirage peut venir en aide à la faiblesse humaine pour l’achèvement de sa journée ? » (G. Clemenceau.) »
Photographie d’Eugène Turpin.
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