Le breton Charles Édouard de Beaumont (1821-1888) débute comme paysagiste au Salon de 1838. Il est présent aux Salons de 1839 et 1840, puis il part visiter l’Italie jusqu’en 1847. À son retour il se consacre à la peinture de genre. Il expose à nouveau aux Salons entre 1853 et 1868.
Il doit sa notoriété à ses talents d’illustrateur, d’aquarelliste et de lithographe. Il a passé son existence à dessiner des femmes, leurs relations entre elles et celles qu’elles ont avec les hommes.
Dans les années 1845, toute cette production picturale ne suffisait pas pour assumer son train de vie et celui de sa maîtresse de l’instant, la belle Ninette qui habitait dans la rue Saint Jacques et qui attirait tous les regards des galants. Il rompt avec elle, et c’est l’occasion pour nous de pouvoir lire Un drame dans une carafe.
À partir de la noyade d’une mouche, écrire, sans lasser le lecteur, une nouvelle assez longue, avec légèreté et humour, est une réussite littéraire.
Il est vrai que le spécialiste des femmes est aidé par de subtils rapprochements :
« Les femmes ont, comme les mouches, la même persévérance dans l’action taquine, la même obstination à poursuivre qui les fuit ou qui les chasse. Remarquez également cette similitude dans leurs manières d’agir : les mouches, qui se posent avec effronterie sur notre visage, y choisissent d’ordinaire cette même saillie centrale dont les femmes, afin de nous mener par là où elles veulent, s’emparent tout de suite dès qu’elles ont été tant soit peu – absolument – en face de nous. De plus, si, pendant la belle saison, en n’importe quelle ville du monde civilisé, vous entrez chez un confiseur, chez un fleuriste ou chez un pâtissier, vous y trouverez à coup sûr, ainsi que devant toutes les glaces et miroirs des beaux magasins, des femmes coquettes et de fines mouches. »
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