Noa Noa (traduction « parfumé, odorant ») est le carnet de bord intime de Paul Gauguin à Tahiti. Il raconte les deux années heureuses et fécondes pour son art qu’il y passa. Déçu par Papete trop semblable à une ville européenne, il part vivre dans la brousse retrouver la Tahiti d’antan. Il vit avec la très jeune Teura qui l’aide à comprendre la cosmogonie et la mythologie maories, les pratiques religieuses où le cannibalisme et les sacrifices d’enfants voisinent avec l’enseignement chrétien des missionnaires.
Son texte tient à la fois du journal de voyage et du reportage ; écrit dans un style spontané, imagé, parfois rugueux et non dénué d’humour, il témoigne de la fascination de l’auteur pour les paysage, les couleurs, mais aussi les habitants dont il partage le quotidien, revendiquant lui-même de vivre « en sauvage ».
« Il est probable que les habitants de Tahiti possédèrent dès la plus haute antiquité des connaissances assez étendues en astronomie. Les fêtes périodiques des Arioi, société secrète qui, jadis, gouverna les îles dont je vais avoir l’occasion de parler, étaient fondées sur les évolutions des astres. Les Maoris semblent même n’avoir pas ignoré la nature de la lumière lunaire. Ils supposaient que la lune est un globe sensiblement pareil à la terre, habité comme elle, riche en productions analogues aux nôtres. Ils évaluaient à leur manière la distance de la terre à la lune. »
(Nafea faa ipoipo a été achetée par les musées du Qatar le 7 février 2015 pour un montant de 300 millions de dollars (265 millions d’euros). Quand on pense que Gauguin crevait de faim à Paris qu’il avait quitté, ruiné, pour Tahiti !)
Pour prolonger le plaisir, ne manquez pas de visiter la page de Wikimedia Commons consacrée aux œuvres que Gauguin a conçues en Polynésie…
Voir aussi : Victor Segalen, Gauguin dans son dernier décor.
Paul Gauguin, Quand te maries-tu? (Nāfea fa’aipoipo), 1892.
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