La belle nouvelle épousée Sylvabel exige des conditions curieuses, que vous découvrirez, pour se sentir totalement à son mari.
L’Amour du naturel permet à Villiers de l’Isle-Adam de fustiger le faux naturel de son époque (1888), mais ce qui donne du piquant à son récit, c’est qu’il met en scène le Président de la République, seul, en promenade, rencontrant deux jeunes vacanciers qui ignorent qui il est et lui expriment des doléances telles que :
« Or, que faut-il, de nos jours, aux yeux de la majorité des électeurs, pour mériter la médaille législative ? Savoir se garder, tout d’abord, d’écrire – ou d’avoir écrit – le moindre beau livre ; savoir se priver d’être doué, en aucun art, d’un immense talent ; affecter de mépriser comme frivole tout ce qui touche aux productions de pure Intelligence ; c’est-à-dire n’en parler jamais qu’avec un sourire protecteur, distrait et placide ; savoir, habilement, donner de soi l’impression d’une saine médiocrité ; pouvoir tuer le temps, chaque jour, entre trois cents collègues, soit à voter de commande, – soit à se prouver, les uns aux autres, que l’on n’est, au fond, que de moroses hâbleurs, dénués, sauf rares exceptions, de tout désintéressement ; – et, le soir, en mâchonnant un cure-dents, regarder la foule, d’un œil atone, en murmurant : « Bah ! Tout s’arrange ! tout s’arrange ! » Voilà, n’est-il pas vrai, les préalables conditions requises pour être jugé possible. – Une fois élu, l’on éprouve neuf mille francs d’appointements (et le reste), car on ne se paye pas de mots, à la Chambre ! – l’on s’appelle l’ « État »… et l’on décerne, entre-temps, un ou deux brillants bureaux de tabac. »
Remplacez Mr C. par le président que vous voulez…
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