Le billet présentant le quatrième Chant de Maldoror est intégralement applicable au Cinquième Chant. Il est impossible de vraiment résumer un chant pour la bonne raison qu’aucune intrigue progressive ne peut s’y lire. Maldoror, être surhumain, archange du Mal, lutte sous différentes formes contre le Créateur, souvent ridiculisé, et commet des actes meurtriers où se révèlent son sadisme et son homosexualité. Il y a dans ce récit un couplet sur la pédérastie qui n’est pas piqué des vers, ni des scarabées, ni des serpents, ni des araignées qui pullulent dans des matières visqueuses.
Mais reconnaissons à Lautréamont qu’il prend sans cesse la peine d’avertir son lecteur que ce qu’il va lire n’est peut-être pas pour lui :
« La frontière entre ton goût et le mien est invisible ; tu ne pourras jamais la saisir : preuve que cette frontière elle-même n’existe pas.
Et, de même que les rotifères et les tardigrades peuvent être chauffés à une température voisine de l’ébullition, sans perdre nécessairement leur vitalité, il en sera de même pour toi, si tu sais t’assimiler, avec précaution, l’âcre sérosité suppurative qui se dégage avec lenteur de l’agacement que causent mes intéressantes élucubrations. »
Quelle eût été l’œuvre d’Isidore Ducasse qui a écrit ces Chants à 22 ans et est mort phtisique en 1870, à 24 ans… avec le Second Empire ?
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