Les temps ont bien changé depuis 1841, quand Balzac écrivait dans La Femme de province.
« Il existe à Paris plusieurs espèces de femmes, toutes dissemblables : il y a la duchesse et la femme du financier, l’ambassadrice et la femme du consul, la femme du ministre qui est ministre et la femme de celui qui ne l’est plus ; il y a la femme comme il faut de la rive droite et celle de la rive gauche de la Seine. »
« Mais en province il n’y a qu’une femme, et cette pauvre femme est la femme de province ; je vous le jure, il n’y en a pas deux. Cette observation indique une des grandes plaies de notre société moderne. »
« Sachons-le bien ! La France au dix-neuvième siècle est partagée en deux grandes zones : Paris et la province ; la province jalouse de Paris, Paris ne pensant à la province que pour lui demander de l’argent. Autrefois Paris était la première ville de province, la Cour primait la Ville ; maintenant Paris est toute la Cour, la Province est toute la Ville. »
« Dès leur bas âge, les jeunes filles de province ne voient que des gens de province autour d’elles, elles n’inventent pas mieux, elles n’ont à choisir qu’entre des médiocrités, car les pères de province marient leurs filles à des garçons de province, et l’esprit s’y abâtardit nécessairement. Personne n’a l’idée de croiser les races. Aussi, dans beaucoup de villes de province, l’intelligence y est-elle devenue aussi rare que le sang y est laid. »
La Femme de province – illustration de la nouvelle d’Honoré de Balzac.
Bonjour;
Lecture parfaite comme toujours.
Mais je crois que chaque arrondissement de Paris est une mini région;