Bien entendu, les Souvenirs sur Flaubert (Version 1, Version 2) de Paul Alexis ont plus de valeur littéraire que cette querelle spectaculaire entre deux femmes prises de boisson, mais le lieu est intéressant.
Nuit de printemps se déroule au cœur de la capitale : « Les Champs-Élysées, vraiment dignes de leur nom, semblaient un lieu de délices surnaturelles. Devant les cafés-concerts, qui n’avaient pas fait leur réouverture, des promeneurs attardés respiraient avec émotion les effluves du renouveau. Soudain, à l’entrée de « l’Allée des Veuves », un fiacre, contenant une femme seule, s’arrêta. »
Précision historique : cette « Allée des Veuves » ainsi appelée, depuis 1790, parce qu’on y rencontrait des femmes seules à la recherche d’une aventure galante en dehors de la ville, était un lieu mal éclairé et mal famé où l’on ne trouvait que quelques guinguettes louches à l’instar de celle qu’Eugène Sue y place dans Les Mystères de Paris (1838). C’est d’ailleurs au pied de l’un des ormes de l’allée des Veuves, situé devant la maison d’une certaine femme Brûlé, que furent enfouis les bijoux de la couronne dérobés à l’Hôtel du Garde-Meuble en septembre 1792. En 1850, l’avenue est rebaptisée avenue Montaigne.
L’allée des Veuves, actuelle avenue Montaigne, près du rond-point des Champs-Élysées, au 18e siècle.
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