La Fin d’Illa

José Moselli (1882-1941) est un auteur français d’histoires pour la jeunesse et un romancier d’aventures populaires. Sa production, surtout sous forme de feuilletons, de romans policiers et de science-fiction est impressionnante, mais il nous en reste peu.

La Fin d’Illa (1925), œuvre hors-classe, roman horrible, dérangeant et sans morale, est une véritable prémonition du IIIe Reich. Rair préfigure Hitler et Limm est Himmler, les deux dictateurs sanguinaires qui écrasent de leur puissance Illa, cité prospère et « idéale », où les hommes vivent jusqu’à 200 ans, nourris par les effluves vivifiants des machines à sang, et ne sont plus qu’à la frontière de l’humanité. Rair imagine en effet de coloniser la ville voisine et d’y prélever un nombre important de jeunes hommes en bonne santé qui remplaceraient les porcs dans les horribles machines, permettant ainsi d’allonger encore la morne vie des Illiens.
La pierre-zéro est une véritable bombe atomique et les « mines » nous font penser à Auschwitz et aux camps d’extermination nazis
Depuis 1925, nous avons connu le genre de guerre totale à l’issue de laquelle Illa quoique victorieuse, fut anéantie, nous avons connu un dictateur fou, des savants passant d’un camp à l’autre… Le roman est écrit à la première personne par Xié, général en chef qui aime sa patrie, exprime sans cesse sa haine de Rair, survivra à ses amis broyés et ne trouvera d’issue que dans un holocauste final.