Auguste Barbier (1805-1882) fut nouvelliste, mémorialiste, librettiste, critique d’art , traducteur et poète satirique, protestataire républicain révolté de voir « les Trois Glorieuses » escamotées par Louis-Philippe.
Le poème La Curée, où la poésie flamboie comme l’indignation, lui donna la renommée et ses Satires (nous en donnons trois) lui valurent d’être élu à l’Académie française où il devança Théophile Gautier !
La Bonne Tactique attaque la société qui se déguise en gens vertueux.
Une soirée d’esprits ridiculise une séance de tables tournantes.
Le Dernier Temple est un cri de détresse devant la cupidité humaine :
« Là, devant le veau d’or, ton nom, ô liberté !
Comme une marchandise est froidement coté ;
Là, de la même main, sans culte, sans patrie,
Comme d’ignobles chiens nés pour la boucherie,
On nourrit avec l’or deux sombres factions
Sur la poitrine en sang des pauvres nations.
[…]
L’or ruisselle de tout et partout sur la terre ;
Et pour le déterrer, l’arracher ou l’extraire,
Rien ne coûte à l’audace et rien n’est respecté. »
Auguste Barbier en 1869. Image publiée dans Nos Poètes, lib. Alphonse Lemerre, 1926.
merci R Depasse