« Ah ! Mackellar, vous pourriez vivre mille ans sans comprendre mon caractère, disait le Maître ; le combat est désormais inévitable, l’heure de la réflexion passée depuis longtemps, et celle de la pitié encore loin.
Les hostilités ont commencé entre nous lorsque fut jetée en l’air cette pièce, dans la salle de Durrisdeer, il y a vingt ans ; nous avons eu nos hauts et nos bas, mais jamais aucun de nous deux n’a songé à capituler ; et, quant à moi, lorsque mon gant est jeté, ma vie et mon honneur en dépendent. »
Dans cette seconde et dernière partie, après le Duel sous la Charmille, l’hostilité entre Henry et James Durie est loin d’être terminée, et elle va emmener les deux frères dans un tourbillon de destruction, dans de lointains et sauvages pays.
Mais Stevenson se plaît à brouiller les cartes par le biais de son narrateur, le bon Mr MacKellar, dont on ressent la secrète mais profonde admiration mêlée d’horreur, pour le Maître de Ballantrae.
On pourra noter les prénoms des deux frères Durie, qui constituent à eux seuls un hommage à un autre grand écrivain et ami de Stevenson.
Epic Soul Factory, The fall of Gilead, extrait de l’album Epic Soul Factory (licence Cc-By-Nc-Sa).
Un grand merci pour cette lecture habitée de ce roman que je n’avais pas relu depuis très longtemps. Le génie de Stevenson est parfaitement inusable. Il ne se contente pas de décortiquer les habiletés et artifices de ce qu’on appellerait aujourd’hui un pervers narcissique, et de montrer les ravages qu’il ne cesse de causer autour de lui ; il montre aussi sa profonde misère.
Merci Alina, et désolé de ne voir votre commentaire que maintenant !
Le lien que vous faites avec cette notion moderne qu’est le pervers narcissique me semble particulièrement pertinente !!! J’avoue que je n’y avais jamais pensé.
Stevenson, comme toujours, sais insuffler une humanité à tous ses personnages, même les plus noirs. Le Maître n’échappe pas à la règle. Merci de votre judicieuse remarque !
Merci Laure ! Heureux d’avoir fait ce voyage avec vous, et en compagnie des frères Durie.
Je suis heureux que vous ayez apprécié ce roman, moins accessible que les romans les plus connus de Stevenson, mais tout aussi passionnant.
En espérant vous revoir bientôt sur notre site !
Lecture d’une grande qualité ! Merci pour ce dur travail qui nous a apporté des heures de plaisir, sur la route notamment.