Il y a juste un an a été publié le Chant III de L’Art poétique de Boileau consacré surtout au théâtre. Voici le Chant I sur les règles générales de l’art d’écrire. Nous avions remarqué la sévérité à l’égard de Molière ; notons aujourd’hui le dur jugement sur Ronsard :
« Ronsard, qui le suivit, par une autre méthode,
Réglant tout, brouilla tout, fit un art à sa mode,
Et toutefois longtemps eut un heureux destin.
Mais sa Muse, en français parlant grec et latin,
Vit, dans l’âge suivant, par un retour grotesque,
Tomber de ses grands mots le faste pédantesque.
Ce poète orgueilleux, trébuché de si haut,
Rendit plus retenus Desportes et Bertaut. »
Dans ce chant, comme dans le chant III, nous trouvons des vers célèbres tels :
« Ce que l’on conçoit bien s’énonce clairement,
Et les mots pour le dire arrivent aisément. »
« Hâtez-vous lentement, et, sans perdre courage,
Vingt fois sur le métier remettez votre ouvrage :
Polissez-le sans cesse et le repolissez ;
Ajoutez quelquefois, et souvent effacez. »
« Un sot trouve toujours un plus sot qui l’admire. »
Gustave Staal, Nicolas Boileau couronné par Apollon (1875)
Cher René,
Merci infiniment et bon courage.
Cordialement
Ahmed